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sur 267 notes
Nous sommes en 1912, et en l'espace de quelques minutes seulement, le monde tel que nous le connaissions bascule irrémédiablement lorsque l'Europe toute entière se transforme mystérieusement en un nouveau continent, territoire sauvage libéré de toute présence humaine et encore inexploré. Un Nouveau Monde, en somme. Il faut avouer que le pitch de base est extrêmement séduisant et c'est ce qui m'a fait sauter le pas, bien que n'étant pas à proprement parlé amatrice de science-fiction. C'est finalement avec un sentiment très mitigé que je ressors de cette lecture qui, si elle a bien tenu certaines de ses promesses, m'a cependant quelque peu déçue. La faute, je pense, à l'angle d'approche choisi pour aborder le sujet par R. C. Wilson qui ne s'intéresse pas tant à ce que peut bien être cette nouvelle terre mais plutôt à la raison de ce phénomène extraordinaire. le pourquoi et non le quoi, hors c'est justement la seconde question que j'aurais aimé voir davantage développé.

L'auteur nous offre malgré tout dans la première partie du roman quelques détails concernant ce territoire encore vierge, notamment sa faune et sa flore très particulière, à mesure que l'on suit l'avancée de la première expédition menée le long de ce qui fut le Rhin. La seconde partie, dans laquelle R. C. Wilson entreprend d'expliquer le phénomène de la transformation de l'Europe, m'a, en revanche, beaucoup moins enthousiasmée, la faute sans aucun doute à mon profond désintérêt pour tout ce qui touche aux machinations cosmiques, guerres galactiques, algorithmes... (attention, je ne dénigre en rien cet aspect de la science-fiction ou ses adeptes, seulement ce n'est pas pour moi). le protagoniste, Guilford, est heureusement un personnage attachant que l'on prend plaisir à suivre tout au long du roman. Les personnages secondaires possèdent quant à eux un potentiel certain mais auraient peut-être mérité d'être davantage développés, la plupart demeurant finalement pour nous des étrangers.

Un roman au sujet original qui s'est révélé loin d'être ce que j'attendais sans pour autant m'avoir véritablement déplu. L'auteur dispose de toute évidence de beaucoup de talent et d'une imagination fertile, aussi je n'exclue pas de me replonger un jour dans un autre de ses livres.
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Comme toujours avec Robert Charles Wilson, les personnages prennent vie sous sa plume avec leurs réactions et leurs comportements dans la logique d'une personne commune. En effet, il aime prendre des hommes et femmes sans aptitude ou don remarquable puis les projeter dans une situation exceptionnelle, étudiant ainsi l'héroïsme des « petites gens » chez ses protagonistes principaux ou bien les mesquineries domestiques. Généralement, le soin consacré à ce naturalisme de l'âme humaine s'apparente à du travail d'orfèvre. Cette dissection est tout autant à souligner une fois encore.

La thématique est un autre point fort du roman. La croyance ainsi que la place de la science sont des sujets souvent visités par RC Wilson. Dans Darwinia, il met les deux pieds dans le plat, opposant apparemment l'un à l'autre. le Miracle reléguant Darwin et son Évolution des espèces aux corbeilles en papier, fragilisant brutalement l'édifice patiemment construit par tous les génies des sciences jusqu'alors….

Le rythme, bien que généralement posé chez l'auteur, est ici un peu trop irrégulier, avec de très bons passages, et d'autres qui souffrent non pas de longueurs mais d'une sensation décalée, comme quelqu'un chantant faux.

La structure choisie n'est pas étrangère à cette impression. Nous suivons trois trames : celle de Vale le spirite, celle de Guilford et celle de sa famille à Londres qui tient davantage de la description de l'absence d'un être cher que d'un véritable verrou de l'histoire. le tout est assez labyrinthique, le lecteur se demandant où tout cela nous conduit. L'expédition à laquelle participe Law dans le nouveau continent Darwinia est à elle seule un argument solide pour suivre cette aventure, car elle est prenante, avec un parfum exotique acidulée de danger tout à fait délectable.

L'auteur ayant choisi de décliner son récit sur deux époques, pour délivrer les clés de son récit, et les causes du Miracle, joue un peu au poker. La mise est élevée, et je ne suis pas certaine que ce procédé subjuguera tous les lecteurs.

critique plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2017/1..
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Après plusieurs tentatives et abandons, je suis parvenu à lire Darwinia dans sa totalité. Comme souvent dans le genre de la SF, les idées sont belles, mais leur mise en texte et en récit, rarement à la hauteur. Imaginer des expéditions d'exploration scientifiques au milieu des terres inexplorées de ... l'Europe, coudre ensemble les métamorphoses de la planète et une guerre galactique obscure et lointaine, faire vivre des personnages dans une uchronie (mais ils se souviennent de leur mort dans les tranchées de 14-18) : les trouvailles sont nombreuses. le résultat m'a semblé un peu confus et ennuyeux, très en-dessous du "Vaisseau des Voyageurs" ou des "Chronolithes". C'est qu'à la différence de ces deux romans (ou de certains autres de l'auteur) le récit n'est pas articulé autour d'un personnage unique et fortement caractérisé auquel le lecteur s'intéresserait et s'attacherait. Il y en a bien un, un dénommé Guilford Law, mais il manque de relief et de force au milieu des autres. Défaut d'exécution qui fait regretter que ces belles idées n'aient pas inspiré un bon récit.
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Darwinia... Je dois avouer que je suis encore perplexe, je ne sais pas comment décrire cette lecture. D'habitude j'aime énormément les travaux de l'auteur mais celui ci n'a ni queue ni tête.
L'histoire est très longue à se mettre en place et l'action ne démarre pas avant les 200ème page. Quant cela devient intéressant on part dans une histoire abracadabrante de démon, de dieu, de fantôme de passé et des explications quantiques et mathématiques incompréhensible. Pour faire parallèle même les explications de Carter dans Stargate paraissent simples !
Je m'attendais vraiment à autre chose, et dieu sait que j'aime la SF/Fantasy mais là c'est vraiment du charabia rajouté à une histoire bizarre.
C'est vraiment dommage car l'histoire de bas était intéressante et ça aurait pu être vraiment bien; mais pour ma part je n'ai pas accroché.
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Vertigineux dans ses idées. Branlant dans sa construction.

Chez Wilson, il arrive toujours, souvent, un événement extraordinaire qui bouleverse l'équilibre sociétale en place. Darwinia ne déroge pas à la règle mais ici, au lieu de garder le mystère et de doucement tenter une compréhension autre, nouvelle, Wilson préfère l'explorer de pied en cap.
Sans toutefois oublier que l'extraordinaire ne doit masquer les destinées individuelles :
"Ce jour-là marqua le plus grand tournant de l'Histoire, séparant net ce qui suivit de ce qui avait précédé, mais avant de représenter cette rupture, avant tout, il fut simplement l'anniversaire de Guilford."

L'événement c'est :
- Un tour de passe passe qui remplace une grande partie de l'Europe par un continent inconnu.
- Une expédition sous la houlette d'un géologue religieux
- Un complot contre les aventuriers.
- Un spirite visité par une puissance indicible.
Du fantastique ? Un roman d'aventure ? Non, Wilson brouille les genres : on passe de l'uchronie au roman d'aventure via de petits détours par la Hard-SF, les univers virtuels. Sans oublier une ballade fantastique. Un périple aux dimensions cosmogoniques. Mais :


Le roman d'aventure et d'exploration :
L'Amérique, devant l'impossibilité rationnelle d'un tel événement, préfère y voir le signe d'une puissance supérieure. La science est impuissante à expliquer ce phénomène, la religion à son explication toute faite. Une expédition scientifique et religieuse est envoyé dans une contrée désormais inconnue, la vieille Europe pour explorer en pionnier cette faune et flore étrangère. La mise en place se déroule sans problème, mais là où l'on aurait voulu en connaitre plus sur les végétaux, animaux et insectes, Wilson survole le tout assez rapidement et reste un sentiment de frustration.


Le roman complotiste :
Les explorateurs, en la personne de Guilford Law, mettent leur vie de familles entre parenthèses pour tenter de dissiper ou confirmer ce mystère : l'éternel lutte entre la religion et la science, débat toujours d'actualité aux Etats Unis, via le créationnisme. Mais ce débat est vite relégué à l'arrière plan.
Et au final, peu importe la foi, l'intérêt pour les grandes puissances étatiques est l'hégémonie territoriale et les ressources qui s'y glissent permettant de juteux profits. L'expédition va se trouver au milieu d'enjeux qui la dépasse. Et ce n'est pas forcément les parties que l'on croit qui mènent la danse.

Le roman uchronique :
Et si les américains avaient découvert l'Europe ?
Le point de divergence se situe en 1912 par cet bouleversement continental mystérieux. de quoi rebattre les cartes entre les puissances internationales. Les conséquences sont vites reléguées aux oubliettes, deux trois informations et c'est tout.

Le roman fantastique :
Nous faisons la connaissance d'un spirite dans une autre trame qui semble être véritablement possédé par une puissance supérieure et indicible. Wilson brouille les pistes et le lecteur se demande où tout cela va nous mener. le lien est fait avec nos pionniers via une découverte étrange. Nous sommes en plein récit lovecraftien, et l'on pense sombrer dans le fantastique. C'est cette trame que j'ai le plus apprécié en lien avec la révélation.


Le roman Hard-SF :
Wilson relie toutes ses trames via des interludes hard-SF poétique et un poil métaphysique, qui prend le lecteur par surprise. Les cartes sont entièrement rebattues. Les enjeux cosmogoniques sont renversants, Greg Egan n'aurait pas, à mon avis, renié l'idée.


Un roman très ambitieux, voir trop. Pour moi, Wilson a vu grand mais n'a pas réussi à faire monter la mayonnaise. Les idées sont là, mais la construction du roman pêche, la révélation arrive beaucoup trop rapidement et la fin, courue, fait dès lors Pschitt. A vouloir trop mélanger les genres, l'auteur ne fait que les survoler et c'est une semi déception qui s'empare du lecteur. Ajouter à cela des personnages qui manquent de soins, loin des standards dont l'auteur nous a habitué.
Robert Charles Wilson connait ses classiques, joue avec, mais ne les a pas encore tous digéré. Un roman que je conseille malgré tout car les idées sont magistrales, notamment via les interludes qui dévoilent enfin les raisons de ce mystère si miraculeux.
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"Dans ce cas, songea Guilford, la Terre est un asile de fous."

Darwinia nous plonge donc en 1912, à l'époque des grandes expéditions scientifiques, du moins, en théorie! Si la première partie nous emmène bel et bien à la découverte d'une Europe sauvage et inexplorée (notre Europe de cette époque ayant disparu quelques années plus tôt), la seconde nous plonge au coeur d'une guerre extra-terrestre sur Terre dans le futur et ... aussi dans le passé.

Je dois avouer que lors de ma lecture, je me sentais comme Jack O'Neill ( de Stargate) dans une situation digne d'un épisode de Fringe, en lutte contre des démons... (avec les Winchester, de Supernatural), le tout expliqué par le duo Samantha Carter et Rodney McKay (toujours Stargate). D'accord, je regarde trop de séries, mais je ne pouvais faire autrement... Bref, j'ai pas tout comprit dans les détails!
Au final, ce livre reste un assez bon moment de lecture pour moi, mais il m'aura surtout donné envie de me plonger dans; "Voyage d'un naturaliste autour du monde" de Charles Darwin.
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Robert Charles Wilson possède depuis peu une belle notoriété chez les lecteurs de SF. Je me devais donc de sortir de mes habitudes livresques pour goûter la saveur du moment en matière de fiction. D'autant que RCW est de Toronto.

Or donc, en 1912, une grande partie de l'Europe disparait pour être remplacée par une faune et une flore inconnue. Passée la stupeur, des expéditions se mettent en branle pour aller à la découverte de cette nouvelle terra incognita. le plus ironique, c'est que sont les américains, fils d'expatriés européens, qui vont partir coloniser cette nouvelle Europe. Une question est sur toutes les lèvres : pourquoi donc ce nouveau territoire est apparu ?

Un pitch d'exploration, donc, une couverture qui fleure bon l'expédition scientifique, et un titre qui fait référence à une théorie clé de notre monde : j'avais les papilles littéraires plus excitées qu'un gamin dans un magasin de bonbons. Et les premiers chapitres m'ont intrigué, comme il se doit, avec cet énorme mystère qui servait de prétexte au départ pour l'aventure. Quand ont débarqué des chapitres mettant en scène un spirite maudit, je n'ai pas renâclé : pourquoi pas un peu de surnaturel en plus de l'exotisme ? Mais quand l'auteur en est venu à parler de noosphère, d'Ère éclectique et d'épistructure de Turing, le livre a perdu tout son intérêt pour moi.

Entendons nous bien : je n'ai rien contre un peu de mensonge. L'auteur a tout à fait le droit de partir d'une ambiance "expédition en 1920" pour filer vers des choses plus métaphysiques, mais s'il le fait, ça doit être impeccable dans l'écriture et dans le récit pour faire passer la pilule. Et Darwinia est loin d'être réussi : les personnages ne sont pas très fouillés, les sauts dans le récit pas toujours maîtrisés, le télescopage des idées est démotivant... Et l'auteur a des maladresses d'écriture épouvantables (dont notamment un superbe "Le shérif : un méchant." très enfantin).

Bref, je me suis fait violence pour le finir car je voulais savoir de quoi il en retournait. Et la fin a été à la hauteur de ma déconvenue avec un final très peu intéressant. Je vais attendre un peu avant de lire Les Chronolithes pour laisser une deuxième chance au bonhomme.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Je me réjouissais de lire ce livre au 4ème de couverture très prometteur. Un continent entier, vierge et sauvage, apparaît du jour au lendemain sur notre Terre, remplaçant la vieille Europe. Il est couvert de plantes encore jamais vues et habité d'espèces animales inconnues, d'allure proprement... extraterrestre. Certains y voient le signe irréfutable d'un miracle divin, d'autres convoquent la science pour décrire et expliquer ce phénomène incroyable.

J'imaginais déjà le journal d'expédition des explorateurs chargés d'étudier ce nouveau monde. Quelles bêtes ou animaux mystérieux, quels écosystèmes inédits allaient ils découvrir ? Allaient-ils rencontrer des traces de civilisation, d'une espèce humanoïde? Comment allait se passer cette rencontre déroutante entre deux mondes?

Malheureusement, l'auteur n'a pas choisi d'aller très loin dans cette direction. L'exploration du nouveau continent reste sommaire et est entrecoupée d'autres lignes de récit qui n'apportent pas grand chose, à part nous frustrer car elles font perdre le fil de l'expédition qui nous intéresse.

Wilson explique assez rapidement (et de manière un peu tirée par les cheveux) la cause de cet événement extraordinaire puis fait avancer rapidement son récit dans le temps pour le situer dans le contexte d'une grande guerre entre des bons et des méchants, le nouveau continent n'étant plus qu'un décor de fond... Dommage !

A mon avis, ce récit aurait gagné à se concentrer beaucoup plus sur l'exploration de ce nouveau monde et de ses mystères, un peu à la manière de la lente découverte du vaisseau fantôme de Rendez-vous avec Rama. En tout cas c'est ce à quoi je m'attendais et j'ai été déçue. Cependant, le texte reste prenant et agréable à lire.
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Robert Charles Wilson est un des meilleurs écrivains de SF de notre époque, grand spécialiste des récits vertigineux basés sur le "high concept". On lui doit ainsi d'incroyables réussites comme SPIN, BLIND LAKE ou LES CHRONOLITHES, entre hard science et sense of wonder. L'auteur part souvent d'une idée forte, susceptible de développements immenses et d'intrigues incroyablement surprenantes. Une fois encore DARWINIA démarre très fort: dans cette uchronie, l'Europe disparait complètement en 1912. Où sont passé les habitants, les villes, les bâtiments? Personne ne le sait. A la place du continent disparu existe à présent la Darwinie, une terre inexplorée que vont tenter d'explorer, puis de coloniser, les humains.
Avec DARWINIA, le romancier décloisonne les genres: aventures, roman historique, romance, uchronie, science-fiction, voire fantasy…Tout parait donc pour le mieux…oui mais, en fait, l'ensemble peine quelque peu à convaincre. Nous avons, d'un côté, les aventures d'un jeune candide, le photographe Guilford Law, partit découvrir ce nouveau monde avec sa faune dangereuse, sa flore étrange, ses mystères, etc. Un récit façon "monde perdu" dans la lignée de Burroughs (fréquemment mentionné dans le texte) ou même de Verne (idem). Mais, l'auteur s'intéresse également à l'épouse (qui se croit veuve) du héros, laquelle refait sa vie de son côté. Et à un étrange personnage habité par une sorte de dieu extraterrestre. Ces trois lignes narratives sont entrecoupées par une série d'interludes métaphysiques, philosophiques et, surtout, un peu abscons et inutiles.
DARWINIA n'est pas un mauvais roman, loin de là, et certaines idées sont mêmes brillantes avec des questionnements sur l'immortalité, la place de la religion (plus à même de pouvoir "expliquer" ce "miracle" que la science, totalement larguée) mais l'ensemble reste un brin boiteux. le bouquin semble se perdre dans les différentes pistes évoquées et l'uchronie laisse à désirer: certes l'Europe a disparu et la Darwinie devient une sorte de colonie des Etats-Unis tout puissants mais que se passe t'il dans le reste du monde?
Le roman s'annonçait comme une "simple" aventure uchronique où une poignée d'explorateurs allaient découvrir un continent nouveau mystérieux. Wilson fait plus que ça et cette partie n'occupe, en réalité, qu'environ un tiers du récit. Hélas le reste n'est pas aussi intéressant que prévu: trop de digressions, une intrigue à base de dieu extraterrestre poussive et des interludes nourris de techno babillages épuisants. On en ressort donc plus déçu que convaincu même si le talent de l'auteur sauve globalement les meubles: à condition de survoler les insupportablement ennuyeux "interludes", DARWINIA reste un honnête roman de science-fiction. Mais, de la part de Robert Charles Wilson, on espérait mieux.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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En 1912 l'Europe telle qu'on la connaît laisse subitement la place à un continent nouveau, dans lequel l'humanité a disparu au profit d'une faune et d'une flore totalement vierge. Pour Guilford Law, enfant à l'époque des faits, l'évènement marque à jamais sa vie, à commencer par celle de jeune adulte qu'il entame en tant que photographe dans une expédition scientifique visant à explorer ce nouveau monde.
Darwinia démarre donc comme un roman d'exploration, Robert Charles WILSON adoptant le mode de l'uchronie pour nous rappeler qu'en ce début du vingtième siècle les scientifiques étaient encore des aventuriers. Mais bien vite l'auteur dissémine ici et là des éléments propres à la science fiction, immergeant ses lecteurs dans un véritable monde parallèle qui rend le récit de plus en plus complexe. Il est vrai qu'il met en miroir l'Histoire officielle pour le moins difficile du XXème siècle, et les faits non moins durs vécus par les protagonistes de l'exploration de la Darwinie.
Si l'idée de départ et son traitement sont particulièrement originaux, le roman de WILSON est aussi difficile d'accès. Pourtant l'auteur essaye dans ce roman de donner des explications aux évènements qu'il raconte, ce qui n'est pas si courant chez lui. Malheureusement il perd trop souvent le lecteur dans des explications métaphysiques si ce n'est peu convaincantes, du moins d'un intellectualisme tortueux. A l'exception de Guilford Law, même ses personnages ne sont pas aussi aboutis que dans bien d'autres de ces romans, qu'ils soient antérieurs ou postérieurs à cette oeuvre.
La lecture de Darwinia s'achève donc sur une demi-déception, l'idée de départ demeurant d'une originalité rare, la découverte du nouveau monde particulièrement réussie, et la prose de Robert Charles WILSON toujours aussi fluide et plaisante. C'est d'ailleurs largement suffisant pour rendre cette lecture enthousiasmante.
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