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3,23

sur 271 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme toujours avec Robert Charles Wilson, les personnages prennent vie sous sa plume avec leurs réactions et leurs comportements dans la logique d'une personne commune. En effet, il aime prendre des hommes et femmes sans aptitude ou don remarquable puis les projeter dans une situation exceptionnelle, étudiant ainsi l'héroïsme des « petites gens » chez ses protagonistes principaux ou bien les mesquineries domestiques. Généralement, le soin consacré à ce naturalisme de l'âme humaine s'apparente à du travail d'orfèvre. Cette dissection est tout autant à souligner une fois encore.

La thématique est un autre point fort du roman. La croyance ainsi que la place de la science sont des sujets souvent visités par RC Wilson. Dans Darwinia, il met les deux pieds dans le plat, opposant apparemment l'un à l'autre. le Miracle reléguant Darwin et son Évolution des espèces aux corbeilles en papier, fragilisant brutalement l'édifice patiemment construit par tous les génies des sciences jusqu'alors….

Le rythme, bien que généralement posé chez l'auteur, est ici un peu trop irrégulier, avec de très bons passages, et d'autres qui souffrent non pas de longueurs mais d'une sensation décalée, comme quelqu'un chantant faux.

La structure choisie n'est pas étrangère à cette impression. Nous suivons trois trames : celle de Vale le spirite, celle de Guilford et celle de sa famille à Londres qui tient davantage de la description de l'absence d'un être cher que d'un véritable verrou de l'histoire. le tout est assez labyrinthique, le lecteur se demandant où tout cela nous conduit. L'expédition à laquelle participe Law dans le nouveau continent Darwinia est à elle seule un argument solide pour suivre cette aventure, car elle est prenante, avec un parfum exotique acidulée de danger tout à fait délectable.

L'auteur ayant choisi de décliner son récit sur deux époques, pour délivrer les clés de son récit, et les causes du Miracle, joue un peu au poker. La mise est élevée, et je ne suis pas certaine que ce procédé subjuguera tous les lecteurs.

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Lien : https://albdoblog.com/2017/1..
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Vertigineux dans ses idées. Branlant dans sa construction.

Chez Wilson, il arrive toujours, souvent, un événement extraordinaire qui bouleverse l'équilibre sociétale en place. Darwinia ne déroge pas à la règle mais ici, au lieu de garder le mystère et de doucement tenter une compréhension autre, nouvelle, Wilson préfère l'explorer de pied en cap.
Sans toutefois oublier que l'extraordinaire ne doit masquer les destinées individuelles :
"Ce jour-là marqua le plus grand tournant de l'Histoire, séparant net ce qui suivit de ce qui avait précédé, mais avant de représenter cette rupture, avant tout, il fut simplement l'anniversaire de Guilford."

L'événement c'est :
- Un tour de passe passe qui remplace une grande partie de l'Europe par un continent inconnu.
- Une expédition sous la houlette d'un géologue religieux
- Un complot contre les aventuriers.
- Un spirite visité par une puissance indicible.
Du fantastique ? Un roman d'aventure ? Non, Wilson brouille les genres : on passe de l'uchronie au roman d'aventure via de petits détours par la Hard-SF, les univers virtuels. Sans oublier une ballade fantastique. Un périple aux dimensions cosmogoniques. Mais :


Le roman d'aventure et d'exploration :
L'Amérique, devant l'impossibilité rationnelle d'un tel événement, préfère y voir le signe d'une puissance supérieure. La science est impuissante à expliquer ce phénomène, la religion à son explication toute faite. Une expédition scientifique et religieuse est envoyé dans une contrée désormais inconnue, la vieille Europe pour explorer en pionnier cette faune et flore étrangère. La mise en place se déroule sans problème, mais là où l'on aurait voulu en connaitre plus sur les végétaux, animaux et insectes, Wilson survole le tout assez rapidement et reste un sentiment de frustration.


Le roman complotiste :
Les explorateurs, en la personne de Guilford Law, mettent leur vie de familles entre parenthèses pour tenter de dissiper ou confirmer ce mystère : l'éternel lutte entre la religion et la science, débat toujours d'actualité aux Etats Unis, via le créationnisme. Mais ce débat est vite relégué à l'arrière plan.
Et au final, peu importe la foi, l'intérêt pour les grandes puissances étatiques est l'hégémonie territoriale et les ressources qui s'y glissent permettant de juteux profits. L'expédition va se trouver au milieu d'enjeux qui la dépasse. Et ce n'est pas forcément les parties que l'on croit qui mènent la danse.

Le roman uchronique :
Et si les américains avaient découvert l'Europe ?
Le point de divergence se situe en 1912 par cet bouleversement continental mystérieux. de quoi rebattre les cartes entre les puissances internationales. Les conséquences sont vites reléguées aux oubliettes, deux trois informations et c'est tout.

Le roman fantastique :
Nous faisons la connaissance d'un spirite dans une autre trame qui semble être véritablement possédé par une puissance supérieure et indicible. Wilson brouille les pistes et le lecteur se demande où tout cela va nous mener. le lien est fait avec nos pionniers via une découverte étrange. Nous sommes en plein récit lovecraftien, et l'on pense sombrer dans le fantastique. C'est cette trame que j'ai le plus apprécié en lien avec la révélation.


Le roman Hard-SF :
Wilson relie toutes ses trames via des interludes hard-SF poétique et un poil métaphysique, qui prend le lecteur par surprise. Les cartes sont entièrement rebattues. Les enjeux cosmogoniques sont renversants, Greg Egan n'aurait pas, à mon avis, renié l'idée.


Un roman très ambitieux, voir trop. Pour moi, Wilson a vu grand mais n'a pas réussi à faire monter la mayonnaise. Les idées sont là, mais la construction du roman pêche, la révélation arrive beaucoup trop rapidement et la fin, courue, fait dès lors Pschitt. A vouloir trop mélanger les genres, l'auteur ne fait que les survoler et c'est une semi déception qui s'empare du lecteur. Ajouter à cela des personnages qui manquent de soins, loin des standards dont l'auteur nous a habitué.
Robert Charles Wilson connait ses classiques, joue avec, mais ne les a pas encore tous digéré. Un roman que je conseille malgré tout car les idées sont magistrales, notamment via les interludes qui dévoilent enfin les raisons de ce mystère si miraculeux.
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Un beau jour de 1912, l'Europe disparaît. A la place, un nouveau continent, une faune et une flore inconnues jusque là sur la Terre. En Amérique, une expédition est préparée pour aller explorer ce nouveau monde...
Robert Charles Wilson nous propose un monde où la Première et la Seconde Guerre Mondiale n'ont pas eu lieu. Et pour cause : l'Europe a disparu, pouf ! En une nuit, elle est devenue autre. On explore cette nouvelle terre en compagnie des personnages du roman, intrigués.
L'auteur, via cette intrigue originale, bâtit un bon roman d'uchronie à la fois divertissant et ponctué de réflexions métaphysiques. Un bon mélange qui passe bien et qui fait de Darwinia une lecture des plus agréables. Malheureusement, cela m'a fait d'autant plus regretter un dénouement trop rapide. La fin m'a clairement laissée sur ma faim...
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« Darwinia » de Robert Charles Wilson est à la fois un roman ambitieux, inventif et multi-genres. Son pitch est d'ailleurs alléchant et promet une intrigue riche en mystères.


Cette promesse fut tenue durant les premiers chapitres. On se pose forcément tout un tas de questions sur le pourquoi du comment, à l'image du protagoniste dont la curiosité va le pousser en terres étrangères. L'auteur en profite pour développer des réflexions autour de la croyance religieuse et de sa confrontation avec la science jusqu'à déborder globalement dans la métaphysique. Une première partie de roman réussie malgré un découpage narratif en trois récits plutôt dispensable.


En revanche, je suis moins convaincu par la direction prise par R.C. Wilson par la suite. L'histoire perd de sa puissance, de son intensité et de son intérêt au fur et à mesure de révélations ma foi fort décevantes.


Un bon roman au concept génial mais pas forcément bien exploité.
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J'ai Darwinia dans ma PAL depuis très longtemps, et c'est quand je l'ai trouvé sur un bundle de lives électroniques que je me suis lancée dans cette lecture. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, mais le remplacement de l'Europe par un nouveau continent ambiance forêt vierge me tentait beaucoup.

À peu près 300 pages de lecture, j'entame. Je plonge tête la première dans cette histoire, que les plus croyants qualifient de "miracle" bien que tous les êtres vivants de ce continent aient été rayés de la carte. Catégorisé sous Science-Fiction, je m'attendais à de la SF mais ça débute d'abord en mode "explorateurs des années 20", avec sextants, bateaux, marche à dos de bétail. J'ai beaucoup aimé cet aspect. Un autre a aussi été le point de vue historique, les faits de déroulant au début du 20e siècle, et donc… pas de première guerre mondiale. L'aspect espace, planète et vaisseaux arrive par la suite, avec une explication un tout petit peu difficile à appréhender mais qui trouve son sens au fur et à mesure.

J'ai dévoré cette histoire.
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En Mars 1912, l'Europe et une partie de la Grande Bretagne disparaissent subitement pour être remplacées par un continent inconnu à la faune et à la flore non terrestre que l'on appelle la Darwinie. le jeune photographe Guilford Law se passionne pour le sujet qu'il considère comme une énigme scientifique à résoudre et non comme une intervention divine. Il participe à la première grande expédition d'exploration qui arrive à s'enfoncer au coeur de ce continent sauvage, inconnu et quasiment vierge de toute présence humaine. Il ne sait pas encore qu'il va devoir affronter de terribles dangers et remettre en cause quasiment toutes ses certitudes.
Ce livre qui démarre sur un thème que n'aurait pas renié le grand Jules Verne, se poursuit le long des rivages de la science fiction la plus échevelée pour s'achever en apothéose dans la fantaisie, le fantastique pour ne pas dire la poésie la plus démentielle. R.C.Wilson, qui nous a donné plus récemment "Spin", mérite largement sa place parmi les grands de la littérature d'imagination tant son talent est original, sa plume alerte et son ambition singulière. Oeuvre étrange et passionnante qui aborde autant les thèmes de la SF d'aventure classique que ceux de l'immortalité, des passerelles entre les mondes ou des couloirs du temps. Livre inclassable qui peut surprendre et révulser les esprits cartésiens et rationalistes. Mais n'est-ce pas le propre des grandes oeuvres ?
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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En mars 1912, l'Europe entière disparaît en une nuit. A sa place apparaît un continent vierge et inconnu, recèle une faune et une flore qui lui sont propres. Une flore pas forcément sympathique, entièrement vierge et terriblement profonde. Miracle, oeuvre diabolique ? Pour Guilford Law dont on va suivre les aventures, il s'agit avant tout d'une énigme passionnante. Car cette Darwinie, comme on l'appelle communément, recèle bien des secrets. Alors que les conflits politiques et territoriaux s'exacerbent autour de la nouvelle Terra Incognita, Law prend part à une expédition dont le but avoué est de traverser les Alpes [ou leur équivalent]. de catastrophes en trahisons, l'expédition se désagrège, tandis que ses rescapés se dirigent tout droit vers une vérité dérangeante.
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Guilford Law est photographe, et depuis ses 14 ans il est attiré par la Darwinie. Ce vaste continent qui a recouvert une très grande partie de l'Europe en une nuit de mars 1912. Printemps 1920, guilford fait parti de l'expédition Finch qui a pour but de s'enfoncer très loin dans la Darwinie afin d'étudier cette flore et cette faune non terrestre. Il espère bien que ses clichés lui garantiront une certaine renommé afin de mettre sa famille a l'abri des soucis financiers. Sa femme Caroline et sa fille Lily font une partie du voyage avec lui et vont s'établir dans la nouvelle Londres chez l'oncle de Caroline.
L'apparition soudaine de la Darwinie est-elle l'oeuvre d'une intervention divine comme le pense la majorité des croyants, ou est-ce quelque chose de plus complexe. Pourquoi l'expédition Finch est elle menacée ? Quel est le rôle de ce mystérieux Elias Vale ce spirite qui communique avec les morts ?

A nouveau, Robert Charles Wilson surprend. Il écrit ici une uchronie qui n'en ait pas vraiment une (tout comme « Les chronolithes » est un voyage dans le temps sans vraiment en être un). le point de départ de la divergence est tellement gros que l'on ne peut plus vraiment parler d'uchronie à proprement parler. En effet, tout un continent (et tous ses habitants) disparaît et se trouve remplacé par une immense foret vierge extraterrestre. Il nous faut maintenant comprendre pourquoi un tel changement est intervenu, d'où l'expédition lancée au coeur de la Darwinie. Mais Wilson ne se contente pas d'un simple récit d'exploration et c'est la toute la force de ce livre. Près de 100 ans sépareront le début de la fin du livre et dans cet intervalle, de nombreux événements viendront nous dévoiler les dessous d'une histoire certes complexe mais très imaginative. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce récit un très bon moment de lecture : aventure, sentiments, réflexion, imagination…
Il y a malgré tout une ombre au tableau, il y a dans le premier interlude (sensé nous faire comprendre une partie du pourquoi) une rupture de style si grande et une complexification volontairement exagérée qui rend très difficile le déchiffrage même de cette explication. Une deuxième lecture de ces quelques pages peut être nécessaire pour ce remettre sur les rails…
De plus on peut regretter le manque de développement des rapports geo-politiques entre les pays suite a un tel bouleversement dans le paysage mondial, mais la, on rentre dans l'univers du lecteur tatillon et exigeant.
Il reste que ce roman se situe tellement hors des sentiers battus qu'il en devient incontournable.
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