Livre reçu dans le cadre d'une Masse critique, je n'en avais pas entendu parler avant, ni du livre, ni du film.
Bon, il est toujours difficile d'avoir un avis sur un livre pour enfants/adolescents quand on ne l'est plus. le risque est toujours celui d'une certaine… condescendance. Je vais essayer d'éviter cet écueil, même si, naturellement, l'idée qu'une partie de l'histoire est assez simplistes transparaîtra forcément dans cette chronique. Je vais donc commencer par évacuer cette aspect une bonne fois pour toutes, afin de ne pas avoir à y revenir par la suite. Ainsi, on se retrouve en présence d'une jeune fille qui n'a visiblement jamais vu un cheval en vrai de sa vie avant d'arriver dans ce haras, et qui va, en 15 jours à peine devenir, sinon une cavalière émérite, du moins capable de participer à un concours de saut d'obstacles. de plus, on retrouve une série de stéréotypes : Mika, la jeune citadine accro à son portable, arrive à la campagne avec cette sorte de dédain de la princesse qui arrive chez les bouseux ; Maria, la grand-mère, est la sévérité faite femme ; M.
Kaan, le vieil entraîneur mis sur la touche, est tout de bienveillance et d'empathie ; Sam, son petit-fils et apprenti palefrenier, est en quasi-pâmoison devant Mika. le scénario lui-même n'échappe pas à quelques facilités : comme dans Mon amie Flicka, pourquoi faut-il que les chevaux soient présentés comme l'apanage des cancres (comme si la compréhension de la Nature était un échappatoire logique pour ceux qui ne se plaisent pas à l'école) ?
Pourtant, au-delà de ces petits défauts, il faut bien le dire : les personnages sont plutôt attachants. Même si Mika à un petit côté hautain au démarrage, elle va être capable d'évoluer, de s'ouvrir à la différence, et, surtout, aux autres. Et, surtout, on découvre rapidement que son côté rebelle dissimule en réalité ce sentiment terrible de n'être jamais bonne à rien. Et c'est ce qui me semble le plus appréciable dans cette série qui, sinon, ne serait que gentillette : elle traite, de façon abordable et fluide de grandes questions qui hantent les cours d'école. À quoi je sers ? Est-ce que je déçois mes parents ?
Dans le même ordre d'idée, le personnage de la grand-mère, Maria, est également riche. Elle semble avoir connu le succès ultime, avec un titre de championne olympique. Pourtant, il semble que le haras ne se porte pas si bien. Et, surtout, elle connait le doute, l'abandon, la trahison, même si elle ne se départit pas de son rôle de chef. Elle est touchante, malgré son apparente dureté, parce que l'on sent bien qu'elle masque en réalité une fragilité qu'elle sait ne pas pouvoir se permettre. Et, là aussi, message qui peut sembler basique mais n'en est pas moins important : le succès a parfois un prix lourd à payer.
M.
Kaan, le vieil entraîneur mystérieux – lui aussi, on le voit bien, masque, dans sa vieille caravane, un secret -, est le prototype de l'entraîneur de rêve. Son empathie, sa bienveillance, son ouverture aux autres sont remarquables. On croirait un vieux sage indien, qui a tout compris. Pourtant – et c'est là aussi sa fêlure -, on va le découvrir lui aussi aux prises avec la jalousie. Bref, un personnage bien humain, pris entre différentes tensions. Ce ne sont, on le voit, pas les personnages caricaturaux et simplistes que l'on aurait pu craindre : chacun à des failles, des difficultés à surmonter, qui en font des personnages riches.
Si ce n'est pas, vous l'aurez compris, le type de livre vers lequel j'irais naturellement, la lecture en reste plutôt agréable. Et j'ai été plutôt agréablement surpris par le fait que l'on est nettement moins superficiel que l'on aurait pu le craindre. Alors, puisque l'envoi comportait en réalité les deux premiers tomes de la série, je vais enchaîner !
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