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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Un livre assez dérangeant .... Autant par son sujet que par la manière dont il est abordé.

Tout ce qui touche au milieu médical ou aux droits de la femme me touche et j'ai donc voulu lire ce livre, en me disant que vu que tous les autres livres que j'avais lu de Martin Winckler m'avaient plu , il y avait de grandes chances que celui là soit aussi réussi . de plus, sachant l'engagement de l'auteur de mettre en avant une médecine où le patient n'est pas un objet, un numéro de chambre mais bien une personne, à écouter, à soigner... l'approche devrait assez me plaire....
Euh .... Comment dire ? j'ai été perturbée!
Déja le roman est écrit entièrement à la deuxième personne. Ce "tu" permanent m'as choquée pour deux raisons : Cela instaurait une distance entre l'action et le personnage, comme une forme de schizophrénie, d'un autre côté je me sentais directement visée dans tout ce que le personnage faisait. Comme si c'était moi et non le personnage, qui pratiquait les avortements. Un peu gênant quand même vous l'admettrez.

De plus le personnage de Bruno Sachs est ici bien plus sombre que dans les autres romans où je l'avait déjà suivi ( la maladie de Sachs , les trois médecins). Où est donc passé le médecin calme, gentil, passionné par son métier ? Dans ce roman ci les actes sont décrits avec précision, mais aussi une certaine froideur et on a l'impression d'entendre le bruit de la machine, d'entendre le bruit métallique des différents instruments, l'impression de voir ce sac poubelle noir ouvert par terre, cette passoire dans l'évier, cette table ... l'impression d'y être ...

Je pense que la sensation de malaise était voulue de la part de l'auteur, car c'est justement ce qu'il voulait faire passer. On peut être convaincu d'agir pour une bonne cause et pourtant ne pas se sentir tranquille, comme Sachs ici qui avorte des femmes, essaye de ne pas juger, de ne pas paternaliser, car il sait que c'est leur droit et défend ce droit, mais qui reste humain... Comment ne pas être choqué quand c'est la 4e fois que vous revoyez la même femme pour cette même intervention ? comment ne pas être choqué quand un couple se présente en disant désolé on avait pas vu mais bon 13 semaines de grossesse ...?

Ce roman en fait est le récit du malaise des médecins, qui voient tous les jours des choses que la plupart des gens se refusent à voir, qui plongent dans l'intimité des gens et y découvrent parfois des choses génantes, dont ils n'ont pas le droit de parler mais qui pourtant les choquent, qu'ils ressassent et ressassent encore et encore ... Que faire alors pour se libérer ? Sachs tente d'écrire un roman, mais il se sent coupable d'utiliser ces femmes et leurs histoires pour se libérer alors que le problème est bien plus vaste que des individus ...

En bref : le premier roman de Martin Winckler, qui je pense n'est pas si loin de l'autobiographie que ça ... Dérangeant oui mais on y apprend beaucoup, sur les conditions de l'avortement dans ces premières années de pratique, sur la psychologie des médecins, sur notre société.
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Folio vient de republier le premier roman de Martin Winckler La vacation qui parle d'un sujet sensible dans notre société : l'avortement. L'auteur a voulu présenter l'IVG par le regard d'un médecin, Bruno Sachs.

Bruno Sachs, médecin généraliste consacre une partie de son temps à l'hôpital pour pratique des avortements. Une activité très routière avec toujours les mêmes questions, les mêmes gestes et souvent le même regard lointain des femmes. On nous raconte le passage de ces femmes, avant, pendant et après. Rien n'est épargné tout comme la femme qui écarte les jambes.

Les séances d'avortement s'entrecoupe avec les séances d'écriture d'un roman qu'il essaie d'écrire. Car l'histoire que l'on lit n'est pas raconté par Bruno Sachs mais par un autre personnage qui le connaît très bien. Cela change beaucoup le regard qui est tout aussi prêt et pourtant aussi éloigné. Car l'acte médical en lui même est assez perturbant, j'entendais le bruit de la machine pour l'aspiration à chaque ivg. J'en avais presque des frissons, heureusement que les techniques ont progressé de nos jours. le livre a été écrit en 1989.

Malgré le sujet, j'ai trouvé beaucoup de longueur dans le récit de l'action, des bruits, des questions et des quelques interrogations du médecin. Je m'attendais peut-être un livre fort pour la défense de la liberté de la femme de choisir et ce n'est pas du tout le cas. le sujet du comment cela se passe est abordé et c'est tout. Alors une petite déception au rendez-vous surtout que j'aime beaucoup Martin Winkler lorsqu'il parle des séries.
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Je me suis demandée pendant trois jours pourquoi je continuais ce livre. Les descriptions des avortements m ont écoeurée, mais je restais touchée par ces filles, démunies à leur manière.
En fait j attendais un rebondissement, une péripétie, une rencontre particulière.
Je l ai eue à la fin.
La narration est "fatigante" , les propos sur l écriture très très confus mais j ai envie de découvrir d autres ouvrages de Martin Winckler
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