Le rire de Zorro

Il eut été facile de commencer ici par un célèbre générique qui nous trotte toutes et tous dans la tête Pour certain, il a le charme du noir et blanc et des samedi soirs avec Jean Rochefort. Pour d'autre, il est colorisé... Et pour tous, vous pouvez toujours aiguiser votre nostalgie sur France 3 le dimanche soir actuellement.

Alors pour ne pas tomber dans la facilité, commençons par la distribution – le générique final où défile le nom des personnes qui contribuent à l'oeuvre. Elle est plus longue qu'il n'y paraît et le renard masqué doit quelque chose à chacune d'elle.
Johnston Mc Culley – Douglas Fairbanks – Emmuska Orczy – Rouben Manoulian – Tyrone Power – Joe Shuster et Jerry Siegel -Bob Kane, Dennis O'Neil et Neal Adams – Stan Lee et Jack Kirby – Guy Williams (évidemment) mais aussi Gene Sheldon et Henry Calvin – Martin Campbell et MM. Banderas et Hopkins.

Tout ces noms sont la généalogie du justicier au masque noir. Ascendance et descendance.
Comme tout nouveau né, Zorro est le fruit d'une rencontre d'une femme et d'un homme. Elle, c'est une aristocrate hongroise réfugiée à Londres à la fin du XIXème siècle. Lui, feuilletonne dans la revue The All-Story au début des années 20 quand il se fait remarquer. Emmuska Orczy crée le" Mouron Rouge " - The Scarlet Pimprenel - ; Noble anglais qui sous son masque sauve les pôvres noble français du meuchant révolutionnaire Robespierre. Johnston Mc Culley s'en inspire pour écrire " The Curse of Capistrano " : Dans le régions de San Juan Capistrano, un justicier masqué soutien les indiens malmenés par les soldats du Capitaine Ramon et du Sergent Gonzales. Au charismatique et bondissant Douglas Fairbanks de le porter sur les fonds baptismaux : Ce sera " The Mark of Zorro " - L'un des premiers film de la maison de production United Artist que Fairbanks fonde avec un obscur acteur britannique connu pour son rôle de vagabond à canne , chapeau melon et sa drôle de petite moustache – un nouveau genre est né : le film d'aventure.
1940 : Rouben Manoulian réalise et Tyrone Power ré-incarne le justicier masqué. Les codes qui feront le personnage y sont, mais on sent Martin Winkler bien moins convaincu par la variation.
Un autre héros fait son apparition en cette fin des années 40. Lui aussi porte un idéal de justice. Lui aussi, dissimule ses nobles desseins derrière une identité secrète qui laisse à penser qu'il est un médiocre. Mais le noir est remplacé par le rouge et bleu – Joe Shuster et Jerry Siegel filent le mythe du justicier en créant le premier super-héros,venu de Krypton:Superman. Il précède un autre " homme masqué, enveloppé d'une cape, qui frappe de terreur les gangsters en apparaissant et disparaissant à volonté " : Présenté ainsi, le lien filial entre le renard et la chauve-sourie semble évident : Bob Kane, Dennis O'Neal et Neal Adams créent Batman. Ajoutons l'homme-araignée de MM. Kirky et Lee pour compléter la parentèle.
Je voulais poursuivre en mettant en lumière Gene Sheldon et Henry Calvin. Vous connaissez certainement les acolytes du célèbre Guy Williams. On ne pouvait ici faire l'impasse sur le Zorro de Disney et sur le domestique muet – mais pas sourd – de Diego de la Vega – Sheldon – et sur le débonnaire et rabelaisien Sergent Démétrio Lopez Garcia – Calvin – qui sont LA référence dans l'incarnation des aventures du renard de Californie.
Bandras, Hopkins, Campbell : " le Masque de Zorro ".

" Enfant j'avais besoin de héros ". Ainsi débute le livre de Martin Winkler. En faisant l'élégie du personnage et de ses successeurs, il démontre de manière limpide que Zorro est une incontournable dans la définition du héros.
La défense de valeurs, un idéal de justice, une volonté de lutter contre l'oppression. Des masques, des costumes, des mystères des passages secrets. Et toujours ce difficile rapport avec la figure paternelle... Mais surtout prouesses physiques, acrobatie et le rire. Ce rire qui disparaît dans la nuit ; principale arme pour triompher du mal...

Martin Winkler dans tout son travestissement. Car qui sait que sous son masque d'écrivain reconnu - " La maladie de Sachs " entre autre – se cache un enfant au passé d'escrimeur Mark ( tchik-tchak-tchik) Zaffran. On peut juste regretter que cette présentation manque de profondeur.
Cette présentation d'
Un cavalier qui surgit hors de la nuit
(et qui) Cours vers l'aventure au galop
Son nom, il le signe à la pointe de l'épée
D'un " Z " qui veut dire....
Ne me remerciez pas pour vous avoir mis cette chanson dans la tête pour la journée....