Les invisibles

J'aime bien cet écrivain, mais je n'ai pas accroché sur ce livre, j'ai préféré d'autres plus récents (ce qui est bon signe, il doit s'améliorer avec le temps et la pratique).
La thématiques porte sur les populations indigènes canadiennes, leur invisibilisation, spoiliation, discrimination... comme toile de fond à l'enquête accidentelle de Charly Lhombre, médecin légiste français en mission de recherche au Canada.
Les petites expressions canadiennes, les micro-passages en anglais ne m'ont pas séduite et j'ai trouvé ce tome plutôt brouillon.
Je tenterai sûrement Camisoles qui est plus ancien et dont la thématique de fond me tient à coeur, mais sinon je conseillerai plutôt des plus récents comme le Choeur des Femmes que j'ai adoré (ainsi que ma mère et d'autres personnes avec qui j'ai pu en parler), ou En souvenir d'André. Ceci dit j'avais bien aimé Mort In Vitro (plus proche d'un polar), qui est plus ancien...

Charly Lhombre, médecin légiste dans la ville de Tourmens en France , a décidé de prendre une année sabbatique . Il atterrit au Québec, et plus exactement à Montréal, où un poste de chercheur l'attend. Il a obtenu une bourse pour un an, afin d'étudier au CRIE (Centre de Recherches Interdisciplinaires en Éthique), sur les causes des décès chez les hommes de vingt-cinq à quarante ans. le soir de son arrivée, il aide une doctorante du CRIE et participe à la distribution des repas pour des plus démunis.
L'accueil des chercheurs est chaleureux. Mais il se rend vite compte que des secrets se cachent dans les murs de ce CRIE. Il loge chez le fondateur du CRIE, dont la femme, Kathleen Cheechoo, été assassinée et le meurtre non élucidé. Il va mener son enquête, à celle-ci succédera une succession de morts chez les démunis . Existe-t-il un lien avec le passé de Kathleen, avec les indiens Cris ?
Martin Winckler nous entraîne dans lea ville de Montréal, avec son langage bien particulier, un véritable plaisir de lire ces expressions . Non seulement, je les lis, mais je les entends avec leur accent : " oui, oui c'est correct " - phrase tout à fait banale, mais avec l'accent québécois une véritable différence.
Quand les Québécois parlent de " blonde ", détrompez-vous, il ne s'agit pas d"une femme blonde, encore moins d'une bière, mais de leur petite amie. Pour la femme , elle a un" chum."
J'aime l'écriture de Martin Winckler, sous des abords pleins d'humour, il dénoncer les agissements méprisables, les individus sans morale. Avec l'oeil de l'homme qui utilise ses connaissances de médecin pour décrypter ce qui l'entoure, perdant parfois quelques illusions, mais jamais ni son âme ni son coeur.

Je vous invite à lire ce roman .

"Les Invisibles" est un roman qui se déroule à Montréal. il reprend à peu près là où son roman policier précédent, "Camisoles" (Fleuve Noir, 2006) se terminait...On y retrouve le Dr Lhombre qui après les dures épreuves qu'il a traversé s'est mis en congés sabbatique.
Charly Lhombe, médecin légiste, part à Montréal pour occuper un poste à l'université. Là, il découvre à la fois le monde des sans-abris et les rivalités entre les professeurs de l'université. Il assiste à une cascade d'événements violents : 3 itinérants sont brutalement agressés et Owen LaChance, riche mécène du centre de recherche, a subi une tentative d'assassinat.
Une nouvelle fois notre docteur des morts va se retrouver mêlé à de sombres affaires. Il va être ici aussi questions de manipulations, de trahisons, et d'abus de pouvoir...
C'est la quatrième incursion de Martin Winckler dans la littérature policière, la troisième ou il met en scène ce médecin légiste qu'il confronte une nouvelle fois aux enjeux de la médecine de demain ( ici la recherche médicale et ces rivalités , avant les relations ambiguës qui lient l'industrie pharmaceutique au monde médical mais aussi ces multinationales sans scrupules qui manipulent politiciens, médias, psychiatres et cobayes humains pour mettre au point les camisoles de demain.)
Entre enquêtes laborieuses et expérimentations dangereuses, la vérité qui se profile semble bien douteuse... Et une nouvelle fois Martin Winckler profite du polar et du roman noir pour dénoncer tous les troubles et les maux dont souffre le monde de la santé aujourd'hui.

Lien : https://collectifpolar.com/

Troisième roman policier de Martin Winckler et troisième aventure du Dr Charly Lhombre, ce roman se déroule à Montréal, ville qui est finalement le personnage principal du livre... et peut-être sa principale originalité. le personnage de Charly Lhombre donne de son côté toute sa profondeur au roman : médecin, profondément intéressé par son prochain, doué d'une véritable compassion, respectueux jusqu'à l'excès des principes de l'éthique médicale et de la parole donnée, pourvu en outre d'un sens de l'humour certain...J'ai eu par contre un peu de mal à adhérer à l'intrigue, le lecteur a généralement un chapitre d'avance sur le déroulement de l'histoire et le détective ne trouve la solution que grâce à l'intervention d'un deus ex machina, qui lui donne miraculeusement accès à toutes les bases de données. Une lecture agréable sans plus.

J'avais déjà lu "la maladie de Sachs" il y a quelques années et ce roman-ci est très différent. D'abord parce que l'auteur, même s'il reste dans le thème de la médecine, du lobbying pharmaceutique etc, construit une véritable intrigue avec des fils qu'il faudra soigneusement détricoter pour résoudre l'énigme des meurtres, des disparitions, des secrets que l'on croyait éteints.
Charly Lhombre accepte donc un poste de recherche au Québec parce que les précédents événements en France l'ont dégoûté d'y rester (donc, je ne connaissais pas "l'avant" et comme tout ça me plaisait bien, j'ai lu juste après "mort in vitro"). On rencontre des hommes purs et tendres et des "pourris" assoiffés de pouvoir et d'argent, des pauvres malheureux indiens "cri" et on apprend des choses sur cette tribu, la galerie des personnages et intéressante et (pas trop) caricaturée. C'est écrit simplement, sans fard, et l'auteur utilise à bon escient son parcours professionnel pour pointer du doigt un certain nombre de choses qui ne "vont" pas dans la médecine actuelle. Bien sympa!