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EAN : 9782070336418
768 pages
Gallimard (12/10/2006)
4/5   396 notes
Résumé :
Un médecin, ça n'a pas toujours été médecin. Il a bien fallu qu'il le devienne. Bruno Sachs, le personnage déjà rencontré dans La Vacation (POL, 1989) et La Maladie de Sachs (POL, 1998), n'échappe pas à la règle. S'il est devenu le médecin qu'il est devenu, c'est grâce, malgré ou à cause des longues années de formation qu'il a passées à la faculté de médecine de Tourmens, dans les années soixante-dix.
Raconter ces sept années de faculté, c'était montrer que d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
4

sur 396 notes
J'aime retrouver de tant à autre Martin Winckler, retrouver l' humanité de ces personnages, leurs dévouement pour un métier difficile et extrêmement prenant. Ici on retrouve avec grand plaisir Bruno Sachs (« La maladie de Sachs) bien avant son installation comme généraliste à Tourmens.
7 années en fac de médecine, crée des liens, des animosités. Avec quelques camarades, Sachs se démarque par une vision plus humaine, plus à l'écoute du patient, plus novatrice. On suit ces péripéties, mais aussi celles de ces amis André, Basile, Christophe qui tels « Les trois mousquetaires » de Dumas luttent pour un idéal, loin des idées préconisées dans les années soixante-dix par certains mandarins de la corporation. Les histoires de coeur viennent pimentées ces longues années d'apprentissage.
Martin Winckler s'appuie sur son expérience personnel pour donner vie à ces personnages. Entre rires et larmes, convictions et déceptions, tendresse et passion,, il nous ballade dans un arc-en-ciel d'émotions. L'écriture est toujours fluide, plaisante, facile d'accès. le roman est foisonnant, Winckler mélangeant, entrecroisant époques, personnages avec un vrai plaisir pour le lecteur. On pourra reprocher peut-être certaines facilités (situations convenues, personnages stéréotypés) mais au final l'on referme « Les trois médecins » avec l'espoir un jour de rencontrer notre Bruno Sachs.

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De multiples voix se joignent à celle de Bruno Sachs pour nous raconter les sept années d'étude de la médecine de ce dernier ainsi que son amitié avec trois autres étudiants – Christophe, André et Basile –, ses amours, et surtout la conception qu'il a du métier de soignant. ● J'avais beaucoup aimé La Maladie de Sachs, roman choral brillant qui parvenait à sauvegarder une ligne narrative malgré la multitude d'histoires qu'il racontait, mais déjà moins le Choeur des femmes qui m'avait paru longuet même s'il était très instructif ; cet opus de 2004, Les Trois Médecins, m'a de nouveau laissé assez perplexe. On y retrouve la même conception humaniste de la médecine, contre le mandarinat, à l'écoute du patient, mais je trouve ce roman beaucoup trop long et décousu. Il est aussi plein de clichés et d'une bien-pensance un peu trop tonitruante. La trame narrative, trop lâche, diluée sous une avalanche d'anecdotes d'intérêt inégal et l'inclusion de documents multiples, ne parvient pas à captiver le lecteur. Si je me suis par exemple intéressé au personnage de Mme Moréno, beaucoup d'autres m'ont paru caricaturaux. Les aventures rocambolesques d'un stylo ne sont pas parvenues à retenir mon attention… La fin (l'élucidation de la mort d'un des personnages) m'a semblé forcée et invraisemblable. Enfin, l'intertexte des Trois Mousquetaires m'est apparu plaqué et artificiel.
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Comme les Trois Mousquetaires de Dumas, ces Trois Médecins de Winckler sont quatre, et ruent dans les brancards au besoin.
Bruno, Christophe, André et Basile ont fait leurs études au milieu des années 70, ils étaient amis, potassaient ensemble, sortaient beaucoup, s'amusaient, se soutenaient pendant les coups durs. Voici leurs souvenirs, assurément très proches de ceux de l'auteur, de la même génération...

Après 'La maladie de Sachs' et 'Le choeur des femmes', j'ai retrouvé avec plaisir les mots de Martin Winckler et son approche humaine de la médecine généraliste et de la gynécologie. Il prône toujours le respect, l'observation et l'écoute. Il insiste sur la nécessité d'instaurer un climat de confiance entre le patient et le soignant, et conseille, pour ce faire, de commencer par parler, avant toute chose - avant de dégainer les instruments qui font peur, notamment...

Ce récit fourmille d'anecdotes intéressantes (tragiques, amusantes...). On est tour à tour côté patient, côté soignant, côté étudiant, on reconnaît forcément des situations vécues. On s'indigne du mépris et de la connerie de certains médecins, des humiliations subies par certains malades, des épreuves qu'endurent les futurs médecins à la fac et pendant leurs stages, de l'ineptie de l'organisation des hôpitaux (cf. le rendez-vous kafkaïen pour la radio de l'estomac de Mme M.). On admire ceux qui ont l'audace de faire bouger les choses, ceux qui en prennent le temps.
« ... soigner ça n'est pas une question de compétence ou d'éthique ou de titres, et ça n'est pas non plus acquérir un savoir pour prendre le pouvoir : le pouvoir c'est mortel tandis que soigner c'est pareil à aimer éduquer partager élever accompagner porter guider... » (p. 750)

J'apprécie les constructions en patchwork des romans de cet auteur, elles rendent la lecture agréable et dynamique. Mais j'ai trouvé pas mal de passages superflus dans ce récit trop dilué. Il faut dire que quelques fils rouges ne m'ont pas convaincue - les intrigues amoureuses rocambolesques, notamment.

Moment de lecture bien agréable malgré tout, j'ai dévoré chacun des ouvrages de Martin Winckler au même rythme et avec le même plaisir qu'un bon thriller, chaque court chapitre entraîne le suivant.
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Très cher M.Winckler,
il faut que je vous dise...

Depuis ce jour lointain où j'ai fêté mes onze ans, depuis ce jour où j'ai découvert dans son papier cadeau mon exemplaire des Trois Mousquetaires, depuis ce jour là donc, je suis tombée amoureuse. Fidèlement amoureuse. Follement, violemment amoureuse. de ce roman, de l'oeuvre d'Alexandre Dumas. de D'Artagnan. Surtout de D'Artagnan.
Je suis entrée dans le roman comme on entre en religion.
Je l'aime de la première à la dernière page.
J'en aime l'introduction de Simone Bertière, la préface, la notice historique, le répertoire des personnages que je relis avidement quand j'ai tourné la dernière page du dernier chapitre, pour retrouver encore un peu la présence de mes chers mousquetaires, celle du cardinal, celle de Constance. Et même, oui même celle de Milady.
Les Trois Mousquetaires, je le connais par coeur. Ou presque. J'en possède plusieurs exemplaires et je le relis régulièrement. Quand j'ai envie de voyager dans le temps, quand la monotonie me pèse, quand je vais mal, quand je vais bien, quand D'Artagnan, Athos, Porthos et Aramis me manquent trop.
Des années durant, j'ai traqué les réécritures, les adaptations. J'ai maudit la plupart d'entre elles et voué aux gémonies les réalisateurs qui osaient trahir le grand oeuvre, la Bible. Il n'y a guère que George Sydney que j'affectionne dans cette cohorte...
Alors quand j'ai appris qu'un auteur contemporain -dont j'ignorais tout jusque là, pauvre que j'étais- s'était emparé de Mon Roman (oui « mon » roman) pour en proposer une transposition, j'ai frémi, j'ai tremblé, j'ai dû tempêter contre tant d'insolence et d'effronterie.
Pourtant, je dois bien avouer que j'étais tentée par ces « Trois Médecins », par cette faculté de médecine, par ces années 70, par ces étudiants frondeurs et idéalistes.
Il y avais là-dedans une audace et une originalité qui me déjà me séduisaient bien malgré moi.
Bien sûr quand j'ai acheté le livre, je clamais à qui voulait l'entendre que c'était pour mieux le condamner, ben oui. Et j'y croyais. Pauvre folle.
Monsieur Winckler, je dois vous confesser que dès la première page de votre roman, j'ai été conquise, happée. Je dois vous confesser que j'ai adoré vos Trois Médecins et qu'aujourd'hui, il fait partie de mon panthéon contemporain.
Tout y est.
Les personnages sont parfaits jusque dans leurs défauts. Ils sont une évolution audacieuse mais cohérente des héros originels : Bruno rêveur et insolent, la douceur et la finesse d'André, la bonhomie rassurante et drolatique de Basile, Christophe mystérieux et charismatique... Ils sont eux tels que Dumas les a forgés jusque dans leurs spécialités médicales...
Et tous les autres : Fisinger, royal et pusillanime, et LeRiche, et Mathilde, vénéneuse Mathilde...
Et moi qui attendais avec une fièvre effrayée et impatiente le bidet jaune, les ferrets de la reine (pardon, la parure de stylo de la femme du doyen de la faculté de médecine), je ne peux que saluer le tour de passe passe qui les transporte en 1971 à Tourmens !
Je crois aussi, Monsieur Winckler, que ce qui fait la force de votre roman, c'est qu'il n'est pas qu'une réécriture, qu'un hommage rendu au plus grand des romans d'aventures, qu'il n'est pas qu'un récit d'amour fou, de quête d'idéal et d'aventures romanesques. Non. Il est aussi un roman polyphonique à la construction et à la narration complexes mais toujours maîtrisée, qui cadence le récit avec panache. Il est aussi un roman engagé, politique, social, frondeur, sans concession qui interroge la médecine et sa pratique, mais qui met aussi en avant des questions de société essentielles (et à l'heure où le droit des femmes à disposer de leurs corps se trouve mis à mal, ils font du bien ces bretteurs de faculté à se battre pour cela aussi).
Oh... et votre dernière phrase, hommage discret mais résolu... Je la reprendrai pour clore cette missive : celui qu'il faut remercier pour cet ineffable bonheur de lectrice « c'est vous Monsieur Winckler »...
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Très cher M.Winckler,
il faut que je vous dise...

Depuis ce jour lointain où j'ai fêté mes onze ans, depuis ce jour où j'ai découvert dans son papier cadeau bleu mon exemplaire des Trois Mousquetaires, depuis ce jour là donc, je suis tombée amoureuse. Fidèlement amoureuse. Follement, violemment amoureuse. de ce roman, de l'oeuvre d'Alexandre Dumas. de D'Artagnan. Surtout de D'Artagnan.
Je suis entrée dans le roman comme on entre en religion.
Je l'aime de la première à la dernière page.
J'en aime l'introduction de Simone Bertière, la préface, la notice historique, le répertoire des personnages que je relis avidement quand j'ai tourné la dernière page du dernier chapitre, pour retrouver encore un peu la présence de mes chers mousquetaires, celle du cardinal, celle de Constance. Et même, oui même celle de Milady.
Les Trois Mousquetaires, je le connais par coeur. Ou presque. J'en possède plusieurs exemplaires et je le relis régulièrement. Quand j'ai envie de voyager dans le temps, quand la monotonie me pèse, quand je vais mal, quand je vais bien, quand D'Artagnan, Athos, Porthos et Aramis me manquent trop.
Des années durant, j'ai traqué les réécritures, les adaptations. J'ai maudit la plupart d'entre elles et voué aux gémonies les réalisateurs qui osaient trahir le grand oeuvre, la Bible. Il n'y a guère que George Sydney que j'affectionne dans cette cohorte...
Alors quand j'ai appris qu'un auteur contemporain -dont j'ignorais tout jusque là, pauvre que j'étais- s'était emparé de Mon Roman (oui « mon » roman) pour en proposer une transposition, j'ai frémi, j'ai tremblé, j'ai dû tempêter contre tant d'insolence et d'effronterie.
Pourtant, je dois bien avouer que j'étais tentée par ces « Trois Médecins », par cette faculté de médecine, par ces années 70, par ces étudiants frondeurs et idéalistes.
Il y avais là-dedans une audace et une originalité qui me déjà me séduisaient bien malgré moi.
Bien sûr quand j'ai acheté le livre, je clamais à qui voulait l'entendre que c'était pour mieux le condamner, ben oui. Et j'y croyais. Pauvre folle.
Monsieur Winckler, je dois vous confesser que dès la première page de votre roman, j'ai été conquise, happée. Je dois vous confesser que j'ai adoré vos Trois Médecins et qu'aujourd'hui, il fait partie de mon panthéon contemporain.
Tout y est.
Les personnages sont parfaits jusque dans leurs défauts. Ils sont une évolution audacieuse mais cohérente des héros originels : Bruno rêveur et insolent, la douceur et la finesse d'André, la bonhomie rassurante et drolatique de Basile, Christophe mystérieux et charismatique... Ils sont eux tels que Dumas les a forgés jusque dans leurs spécialités médicales...
Et tous les autres : Fisinger, royal et pusillanime, et LeRiche, et Mathilde, vénéneuse Mathilde...
Et moi qui attendais avec une fièvre effrayée et impatiente le bidet jaune, les ferrets de la reine (pardon, la parure de stylo de la femme du doyen de la faculté de médecine), je ne peux que saluer le tour de passe passe qui les transporte en 1971 à Tourmens !
Je crois aussi, Monsieur Winckler, que ce qui fait la force de votre roman, c'est qu'il n'est pas qu'une réécriture, qu'un hommage rendu au plus grand des romans d'aventures, qu'il n'est pas qu'un récit d'amour fou, de quête d'idéal et d'aventures romanesques. Non. Il est aussi un roman polyphonique à la construction et à la narration complexes mais toujours maîtrisée, qui cadence le récit avec panache. Il est aussi un roman engagé, politique, social, frondeur, sans concession qui interroge la médecine et sa pratique, mais qui met aussi en avant des questions de société essentielles (et à l'heure où le droit des femmes à disposer de leurs corps se trouve mis à mal, ils font du bien ces bretteurs de faculté à se battre pour cela aussi).
Oh... et votre dernière phrase, hommage discret mais résolu... Je la reprendrai pour clore cette missive : celui qu'il faut remercier pour cet ineffable bonheur de lectrice « c'est vous Monsieur Winckler »...


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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Ouais, les médecins ne sont pas des gens faciles. Les médecins, ça connaît des trucs qu’on n’imagine même pas. Les médecins, ça sait sur nous des choses qu’on aimerait mieux ne pas savoir. Les médecins, ça fait peur.

Les médecins, parfois, on aimerait savoir ce que ça a dans la tête. Mais on se le demande jamais. Ça fait trop peur d’y penser.

Les médecins, on se demande d’où ils sortent. On se demande s’ils se souviennent qu’ils n’ont pas toujours été médecins. On se demande s’ils ont été jeunes, un jour. On se demande si ça leur est arrivé de souffrir et d’avoir à aller chez le médecin.

Parce que, s’ils sont vraiment si éduqués que ça, pourquoi a-t-on parfois le sentiment qu’ils ne savent pas dire ni bonjour ni au revoir ni pourriez-vous me prêter une cuillère ni s’il vous plaît ni merci, ni un geste en sortant ni un sourire en passant quand on les croise dans l’escalier ?

C’est vrai, quoi, certains médecins sont tellement malpolis qu’on se demande qui les a élevés.

Jusqu’au moment où on se met à travailler dans une faculté de médecine.

Et là on comprend.

Enfin, quand je dis qu’on comprend, je ne veux pas dire qu’on accepte que tant de médecins soient si mal embouchés, si mal aimables, si mal élevés, si malotrus, si malfaisants.

Mais qu’on soupçonne comment ils le sont devenus. Ou restés.

Parce que les études de médecine, c’est pas une éducation. C’est la douche écossaise. Du chaud qui brûle, du froid qui glace, sans prévenir, pendant toutes leurs études.

Deux années de concours pour éliminer ceux qui ont du sentiment, ceux qui ont de la gentillesse. Les plus faibles, les plus fragiles – ceux qui nous ressemblent le plus.

Et puis pendant les deux années qui suivent, on leur dit qu’ils vont être les meilleurs… s’ils ne relâchent pas leurs efforts. S’ils font exactement ce qu’on attend d’eux. S’ils suivent bien les enseignements de leurs professeurs. S’ils apprennent tout par cœur. Sils ne se laissent pas distraire. Par rien. Et surtout pas par eux-mêmes.
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Comment leur dire qu'on apprend à soigner en étant soi-même parce que tout est là, dans mon corps fait pour jouir et pour souffrir, semblable au corps de l'autre, et c'est là seul que nous pouvons puiser pour comprendre ce que nous faison ici, bordel ! Parce que ton corps, mon autre, m'est toujours étranger même si je me perds dedans, et c'est dans le mien - et dans le mien seulement - que je sens, que je sais si tu souffres, si tu jouis, si je te soigne ou si je te martyrise !
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Je me suis inscrit parce que mes parents y tenaient absolument. Ils voulaient que je sois médecin. Ils disaient que ça montrerait aux autres de quoi on était capable, dans la famille. Moi, ça me faisait chier de bosser comme un abruti et de faire des études aussi longues ; tout ce qui m’intéressait, c’était la musique. Leur fils, musicien ? S’ils avaient pu me tuer, ils l’auraient fait.
Alors ils ne m’ont pas lâché pendant toute l’été qui a suivi mon bac, et avant la rentrée, ils ont décidé de me payer des cours de soutien.
Leurs voisins avaient des amis dont la nièce était étudiante en troisième année de médecine ; elle était prête, d’après eux, à donner des cours pour se faire un peu d’argent de poche. Comme mes parents ne voulaient pas que je pète les plombs, ils l’ont invitée à dîner un soir pour qu’elle me
parle du concours, mais sans me dire qu’ils l’avaient engagée pour m’aider à le passer. Quand je l’ai vue, je me suis dit qu’ils étaient complètement cinglés : elle était... ravissante. Ils croyaient vraiment que j’allais m’asseoir à côté d’une fille pareille et bosser ? Le plus drôle c’est que très vite
elle m’a avoué que ça lui pompait l’air de donner des cours, mais qu’elle avait besoin d’argent. Elle était embêtée de me dire ça. Je lui ai dit qu’au moins sur ce point-là, on était faits pour s’entendre.
Et elle a ri.
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Et la colère m'emplit quand je pense aux femmes croisées depuis que je suis née, aux femmes qui ont porté grossesse sur grossesse, en espérant que, de temps à autre, une fausse couche les délivrerait ; aux femmes mortes en couches parce que le médecin n'est pas arrivé à temps ; aux femmes déchirées, mutilées par un bébé trop gros sorti trop vite ; aux femmes mortes d'hémorragie parce qu'on ne les a pas surveillées ; aux femmes stériles que l'on a répudiées ; aux femmes à qui on arrache leurs enfants ; aux femmes violées contraintes de mettre au monde l'enfant de leur agresseur ; aux femmes soumises à l'inceste de leur père ou de leur mère ; aux femmes à qui on a refusé une contraception et qui sont mortes d'une grossesse - la grossesse de trop... ; aux femmes aliénées que l'on stérilise 'pour leur bien '; aux femmes que l'on contraint à porter un enfant qu'elles abandonneront à la naissance en le donnant à des étrangers ; aux femmes atteintes de cancer que l'on ampute sans hésiter ; aux femmes qui saignent et à qui un homme fait 'sauter l'utérus 'parce que c'est plus simple
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Comment leur dire que soigner, ça ne s'apprend pas le stylo sur la page mais les yeux sur les lèvres et les doigts sur la peau et la bouche à l'oreille et mon corps sur ton corps.
Comment leur dire que soigner, c'est comme vivre, ça n'attend pas qu'on ait appris, ça se fait tout de suite
Comment leur dire que soigner s'apprend avec les autres - tous les autres : ceux qu'on admire, ceux qu'on déteste, ceux qui nous font vomir et ceux qui nous attirent, celles et ceux qui nous font peur et nous maltraitent, ceux qui nous entourent et ceux qui nous sont hostiles, nos amis nos ennemis, nos frères nos sœurs, ceux qui sont assis là autour de nous et que nous ne connaissons pas, et qui ont tous quelque chose à nous dire si seulement nous voulions tendre un peu l'oreille, si seulement nous voulions bien les toucher du doigt.
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"Bienvenue aux éditions P.O.L", un film de Valérie Mréjen. Pour les 40 ans des éditions P.O.L, quelques un(e)s des auteurs et des autrices publié(e)s aux éditions P.O.L écrivent une carte postale et laissent un message aux éditions P.O.L. Avec par ordre d'apparition de la carte postale: Violaine Schwartz, Jean-Paul Hirsch, Lucie Rico, Emmanuel Lascoux, Jacques jouet, Philippe Michard, François Matton, Frédéric Boyer, Catherine Henri, Suzanne Doppelt, Lamia Zadié, Marianne Alphant, Suzanne Duval, Laure Gouraige, Emmanuel Carrère, Jean Rolin, Elisabeth Filhol, Célia Houdart, Nicolas Fargues, Nicolas Bouyssi, Louise Chennevière, Frédérique Berthet, Marie Darrieussecq, Jocelyne Desverchère, Jean Frémon, Kiko Herrero, Julie Wolkenstein, Emmanuelle Bayamack-Tam, Liliane Giraudon, Frédéric Forte, Pierric Bailly, Valère Novarina, Hélène Zimmer, Nicolas Combet, Christian Prigent, Patrice Robin,, Emmanuelle Salasc, Alice Roland, Shane Haddad, Mathieu Bermann, Arthur Dreyfus, legor Gran, Charles Pennequin, Atiq Rahimi, Anne Portugal, Patrick Lapeyre, Caroline Dubois, Ryad Girod, Valérie Mréjen / Dominique Fourcade, Marielle Hubert, Robert Bober, Pierre Patrolin, Olivier Bouillère, Martin Winckler, Jean-Luc Bayard, Anne Parian, Nathalie Azoulai, Julie Douard, Théo Casciani, Paul Fournel, Raymond Bellour, Christine Montalbetti, Francis Tabouret, Ryoko Sekiguchi,
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