Etait-ce la piqure de rappel de Lucas ou un effet secondaire d’ALE ? Depuis que je voyageais dans ce monde futuriste, ma perception de mon environnement avait changé, comme si ma conscience se réveillait. Chacun de mes actes aurait une conséquence.
— Ben à priori, tu supposes mal. On parle de dégénérescence de l’espèce.
— De l’être humain ?
— C’est ce qu’on dit.
— Je ne sais pas qui tu as eu comme prof, mais c’est un con.
— Un con ? Tu trouves ça normal ces étudiants, ces pères de famille, travailleurs ou chômeurs, ces gens comme « tout le monde » qui tirent sur des innocents, car ils pètent un plomb ? Ces mamans qui découpent leurs enfants et les congèlent ? Ces hommes qui abusent sexuellement de femmes, d’hommes, d’enfants, voire de bébés ? Ces gosses insouciants devenus soldats à la botte d’adultes qui ne seraient pas des dé-gé-né-rés ?
— Non, frémis-je, choquée par la rage de ses propos.
— Sais-tu qu’il y a des écoles pour apprendre à faire la guerre, mais pas une seule, tu entends, pas une seule pour faire la paix ?
Je ne vis pas le piège. Le bord de la falaise se déroba sous mes pieds, je perdis l’équilibre et plongeai dans le vide. C’était la fin. Ma fin. Mon Game Over. Je fermai les yeux, j’avais trop la haine
Je crois que notre culture et nos traditions doivent évoluer et même si nous y perdons un peu de notre patrimoine, ce que nous laisserons de côté n’est tellement pas glorieux qu’au fond nous y gagnerions tous. Nous vivons ensemble sur la même planète, nous devons nous entendre et nous adapter.
Nous sommes un seul peuple, nous sommes une seule nation.
— Allumeuse, souffla-t-il en se frottant le menton du bout des doigts.
— On ne touche qu’avec les yeux, l’avertis-je d’un air dégagé.
— Vingt-quatre heures, toi et moi enfermés dans ma chambre, dit-il d’une voix rauque. Je le jure.