Les pieds d'un enfant n'ont pas besoin d'être tout le temps sur terre.
Autrement dit, le seul fondement véritable de la relation d’un enfant avec son père et sa mère, avec les autres enfants et, en fin de compte, avec la société, est la première relation réussie entre la mère et le bébé, entre deux personnes, sans que des règles concernant un allaitement à heures fixes interviennent, pas même la règle que le bébé doit être nourri au sein. Dans les affaires humaines, le plus complexe ne peut se développer qu’à partir du plus simple.
Réjouissez-vous de tout [ce qu’implique la maternité] pour vous. De plus, le plaisir que vous pouvez retirer de ce travail salissant que constituent les soins du bébé s'avère avoir une importance vitale pour lui. Le bébé ne désire pas tant qu’on lui donne un repas convenable à un moment convenable, que d'être nourri par quelqu'un qui aime le nourrir. Le bébé considère comme naturelles la douceur de ses vêtements et la bonne température de l'eau du bain. Il en va autrement du plaisir de la mère qui accompagne l'habillage et le bain du bébé. Si ces choses font plaisir, c'est pour lui comme le soleil qui se lève. Le plaisir de la mère doit être là, sinon tout est mort, sans utilité et mécanique.
On peut dire des phases de vol de l’enfant qui a perdu quelque chose et qui est en train de guérir qu’elles font partie de la quête de l’objet transitionnel qui a été perdu à la suite de la mort ou de l’affaiblissement de la version intériorisée de la mère.
Comprenez-vous qu’on ne peut prendre du plaisir au milieu des choses (ou les supporter si elles sont mauvaises) que si le sentiment que les choses commencent et finissent s’établit fermement ?
Ce qui importe ce n’est pas tant d’avoir un bébé propre que de répondre à l’appel d’un être humain qui vous est proche.
On ne permet jamais à certains enfants, même pendant leur plus tendre enfance, de rester étendus et de planer. Ceux-ci perdent beaucoup et le sentiment qu’ils désirent vivre par eux-mêmes peut leur échapper complètement.
Pour commencer, je pense que vous serez soulagée d'apprendre que je n'ai pas l'intention de vous indiquer ce que vous devez faire. Je suis un homme et, par consé-quent, je ne peux pas savoir réellement ce que c’est que de voir là, emmitouflé dans un berceau, un petit morceau de ma personne, un petit morceau de moi ayant une vie indépendante et pourtant dépendante et qui, peu à peu, devient une personne. Seule une femme peut vivre cette expérience. Et seule, peut-être, une femme peut la vivre en imagination lorsque, par malchance, l’expérience véritable fait défaut.
Vous êtes en train d’édifier la santé d’une personne qui sera un membre de la société. Cela vaut la peine qu’on s’y attache.
C’est maintenant que je peux faire comprendre clairement l’idée suivante : votre bébé ne dépend pas de vous pour ce qui est de sa croissance et de son développement. Un principe vital existe chez chaque bébé, une étincelle de vie. Cette poussée vers la vie, vers la croissance et le développement, fait partie du bébé.