Ce livre très bien documenté met en exergue la situation confuse et conflictuelle des Français à la fin de la Seconde Guerre mondiale .
Michel Winock cite plusieurs. Il note page 99 que Camus, est natif d'Oran ! Et non, Camus est né à Mondovi ( aujourd'hui Drean), près De Bône/Annaba.
Vous pensez bien que je ne pouvais pas passer sur cette petite erreur !
L'historien Michel Winock signe un ouvrage passionnant sur les trois années qui ont suivi la Libération : une période clé de reconstruction sociale, démocratique, économique et culturelle. Il y traite notamment du retour des déportés, des procès de l'épuration, de l'échec du Conseil national de la Résistance, de la fondation de la IVème république, de la puissance du Parti Communiste, ainsi que de la répression face aux mouvements d'indépendance dans les colonies. Il aborde également l'existentialisme, les moeurs de l'époque, la nouvelle presse et même le Tour de France. J'ai beaucoup aimé ce livre. Je le trouve brillant, didactique et vivant. A quelques mois de l'élection présidentielle, il éclaire quelques sources des nombreuses divisions de la société française d'aujourd'hui, et est à cet égard bien plus utile que de nombreux ouvrages de polémistes…
J'ai beaucoup appris à la lecture de "La France libérée". Michel Winock y narre l'histoire de la France de 1944 à 1947. Si les évènements politiques servent de trame, la vie culturelle et sociale y est aussi traitée -- et même la vie sportive, avec la reprise du Tour de France après sept ans d'interruption !
L'auteur perçoit dans cette période "une certaine joie de vivre (…) qui dresse une digue contre la morosité ambiante" induite notamment par "un régime politique bancal" et "une économie encore à la traîne".
L'ouvrage, écrit en 2021, est riche en citations, dont certaines résonnent avec une grande actualité.
Un régime politique bancal, mis à mal par les communistes et les gaullistes, une économie encore à la traîne, des salaires qui ne suivent pas l'inflation, une politique extérieure dépendante du parapluie et du dollar américain, la crainte d'un nouveau conflit international, de gros nuages noirs au-dessus des terres colonisées : tout prêterait au pessimisme. Pourtant, en se plongeant dans les dits, écrits et chantés de la période, on découvre une espérance ancrée de meilleurs lendemains. Une certaine joie de vivre, malgré tout, est perceptible, qui dresse une digue contre la morosité ambiante. La 4 CV Renault lancée en grande série fait rêver à de nouveaux horizons. L'avenir existe encore. « C'est la vie qui recommence », assure Charles Trenet, le fou chantant.
Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell