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EAN : 9782070323005
288 pages
Gallimard (11/04/1985)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Il était une fois...
Guy Mollet, la guerre d'Algérie, le rapport Khrouchtchev, les chars de Budapest, l'expédition de Suez, un général Massu, la torture dans la République, un Lacoste Pugilator, la cour de la Sorbonne, les profondeurs poujadistes, des étudiants en colère, la déconfiture de la gauche, les impudences de la droite, quelques printemps sans fleurs, des gouvernements qui sautent, un putsch sous les palmiers, un général de Gaulle qui surgit du déser... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Se souvenant de l'étudiant de 20 ans qu'il était en Sorbonne, de 1956 à 1958, Michel Winock nous raconte l'agonie de la IVème République, et plus encore celle de ses illusions politiques personnelles.

Jeune homme de gauche, il verra le Parti communiste justifier la répression sanglante de Budapest en 56, puis le Parti socialiste SFIO couvrir au sein du Gouvernement Guy Mollet la torture en Algérie : où faut-il militer quand les deux grands partis de la Gauche sont à ce point infidèles aux idéaux progressistes?

"Les écailles de mon militantisme tombaient les unes après les autres" écrit-il avec une verve douloureuse. Son humour est plus gai quand il parle des écrivains de la Nouvelle Droite, les " hussards" de Nimier et Jacques Laurent, qui produisaient, dit- il, " des romans de fesse et d'épée"

A ce point, il faut souligner le talent littéraire de Winock, grand amateur de mots rares, tels que "rassoter" pour intoxiquer, "raccoutrer" pour raccommoder, "improbation" pour refus, etc... On le lit avec un dictionnaire, comme on le ferait d'un livre en anglais.

Le lecteur gaulliste sera évidemment désolé de la méfiance que le jeune Winock éprouve pour De Gaulle. Entre temps, bien sûr, le Général a effectivement rétabli les libertés publiques, et organisé, dans la douleur, l'évolution de l'Algérie, comme le montre Benjamin Stora. Mais cela, notre jeune héros, qui évoque Fabrice à Waterloo, ne pouvait pas le savoir.

On est moins surpris, en revanche, par le dégoût qu'il éprouve pour cette droite française pour qui la fin sécuritaire justifie tous les moyens, torture comprise. Même si le livre. date de 1978, on y trouve de discrets avertissements contre "le retour de la bête immonde" (Brecht, Arturo UI)

En tout cas, cet ouvrage est à recommander à tous ceux qui aiment l'histoire contemporaine et Michel Winock en particulier, ou qui se passionnent pour la construction des attitudes politiques.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Avoir 20 ans à la Fac dans un temps d'effervescence politique … J'ai 8-10 ans quand l'auteur voit s'effondrer la Quatrième république dans les bras musclés de SuperCharles … 10 ans plus tard ce sera mon tour de connaître les joies des réunions d'amphi , des arrière-salles de café , des manifs …des grandes espérances , des grosses déceptions . Et aujourd'hui aussi une République se noie dans la médiocrité et la veulerie, mais je ne suis pas certain d'avoir encore des espérances.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Mauriac se battait pour qu'on ne mêlât pas le nom de Dieu à une politique de répression ,rappelant son enfance du temps de l'Affaire Dreyfus ,quand les parents catholiques appelaient par dérision le pot de chambre de leurs enfants un zola.
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Videos de Michel Winock (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Winock
Par Annette WIEVIORKA, directrice de recherche émérite au CNRS
Tout historien, et même préhistorien, établit un lien avec "ses" morts dont il tente de restituer l'histoire, de la Lucy d'Yves Coppens aux morts qui sont ses contemporains. L'opération historiographique a souvent été décrite, de Jules Michelet à Michel de Certeau, comme opération de résurrection des morts et oeuvre de sépulture de ces morts qui hantent notre présent. Il y a aussi d'autres morts. Ceux des siens qui sont autant de dibbouk pour l'historien parce qu'ils ont orienté sa vie. Ce sont des morts fauchés avant d'avoir été au bout de leur vie, des morts scandaleuses. "Je suis le fils de la morte". Ce sont les premiers mots de l'essai d'égo-histoire de Pierre Chaunu. Ces morts nourrissent les récits familiaux, devenu un nouveau genre historique, de Jeanne et les siens de Michel Winock (2003)("La mort était chez nous comme chez elle") à mes Tombeaux (2023). Les morts de la Shoah occupent une place tout à la fois semblable et autre. C'est la tentative d'éradiquer un peuple, la disparition du monde yiddish dont ceux qui en furent victimes prirent conscience alors même que le génocide était mis en oeuvre. Ecrits des ghettos, archives des ghettos, rédaction de livres du souvenir, ces mémoriaux juifs de Pologne écrits collectivement pour décrire la vie d'avant, recherche des noms des morts, plaques, murs des noms, bases de données.... Toute une construction mémorielle. Vint ensuite le temps du "je"(qui n'est pas spécifique à cette histoire) , celui des descendants des victimes, deuxième, troisième génération, restituant l'histoire des leurs. Chaque année, plusieurs récits paraissent, oeuvres d'historiens ou d'écrivains, qui usent désormais des mêmes sources, témoignages et archives, causant un trouble dans les genres.
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