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EAN : 9782070450831
512 pages
Gallimard (17/01/2013)
3.94/5   9 notes
Résumé :
La tragédie algérienne a été la malédiction de la IVe République. C'est à Alger, le 13 mai 1958, que s'enclenche l'engrenage qui finira par emporter ce régime issu d'une guerre et défait par une autre. Son agonie n'aura duré que trois semaines.
Ce livre met au jour les protagonistes, les paroles, les arrière-pensées, les enjeux, les intrigues, les flottements, les audaces et les lâchetés qui rythment l'embrasement de ces quelques... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
13 mai 1958. Une des journées qui ont fait la France. L'insurrection (perçue comme telle en métropole) se passe en Algérie : le ministère de l'Algérie (toujours appelé "GG" de Gouvernement Général) est pris d'assaut à l'issue d'une manifestation, un Comité de Salut Public est créé, avec à sa tête le Général Massu, et l'armée pactise avec les séditieux. C'est le début d'une lente mais néanmoins relativement rapide mise à mort de la IV République.
La France est désemparée, elle semble tanguer sans capitaine ni direction. Telle est l'impression qui se dégage de ces pages et qui rendent compte de l'inimaginable, l'Algérie aux mains de l'armée, puis la Corse puis...Paris ?
Tous les partis sont là. Les communistes "et puis n'y aurait-il pas chez les responsables communistes eux-mêmes sinon un ralliement secret à De Gaulle, du moins une résignation à un avenir inéluctable où ils trouveront leur place de principaux opposants, décorés par le souvenir de leur intransigeance ?"Les socialistes "ces républicains en peau de lapin !", le MRP, les poujadistes. A l'Assemblée, on s'empoigne, on s'invective, on s'insulte, "fascistes" crie la gauche aux anciens vichystes, "staliniens" leur rétorque-t-on. Et la France de continuer de tanguer, entre le fiasco de Suez et l'Algérie, en attendant sa providence. Cette providence a un nom, un visage, une voix : celle du Général de Gaulle. Il y a les pour et les contre. Pierre Mendès France restera contre tout en admirant l'homme du 18 juin.
Lucide, François Mitterrand finira par souscrire à cette solution, mais il n'en restera pas moins une vive inimitié entre le général et lui. Guy Mollet se ralliera aussi au général emportant l'adhésion de son parti. Sans oublier le rôle majeur joué par René Coty. La partition se déroule, sur fond menaçant de coup d'Etat militaire (Massu, le fidèle, Salan, "l'enfileur de grands mots"). le Général sait attendre, sait provoquer, manipulateur et fin politique, se partageant entre la rue de Solférino, Colombey et St Cloud (que de symboles). Et d'une seule journée, naît quelques mois après une nouvelle Constitution.
Le mot de la fin pour Tante Yvonne : "Mais Charles, vous ne trouvez pas que ça suffit comme ça ? Vous allez recommencer ? On aura que des embarras."
Vraiment ?
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J'ai vu 'Winock', j'ai pris et j'ai appris!

Cet incroyable push militaire français de 1958! L'Algérie française est en feu et doit être soutenue par plus de 450000 gendarmes et soldats qui font peur au faible gouvernement français. Prise du pouvoir des militaires d'abord en Algérie puis débarquement en Corse.
La métropole prend peur et de Gaule est le seul homme suffisamment fort pour sauver la situation.

Winock ne m'a pas déçu, écriture agréable et souçi du détail, mais le sujet m'a moins intéressé que 'Clémenceau'.
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Il s'agit de vivre ce moment clé de l'histoire , moment où la France aurait pu basculer vers un putsch militaire....parti d'Alger....cela n'a pas tenu à grand chose ....De Gaulle est revenu ....et a recalé la France dans la bonne direction. Merci à Michel Winock pour cet éclairage plein d'enseignement
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Au balcon et sous les fenêtres de l’ancien Gouvernement général, un cri résume la conviction des manifestants et des officiers qui ont pris en main la situation : « Algérie française ! ». À ce moment-là, les responsables politiques qui siègent à Paris partagent et proclament la même idée : « L’Algérie, c’est la France. » Au lendemain de la « Toussaint rouge » — les attentats du 1er novembre 1954 qui ouvrirent la guerre d’indépendance —, un président du Conseil, réputé pour sa rigueur et sa lucidité, Pierre Mendès France, avait immédiatement exprimé un sentiment général : « Qu’on n’attende de nous aucun ménagement à l’égard de la sédition, aucun compromis avec elle. On ne transige pas lorsqu’il s’agit de défendre la paix intérieure de la nation et l’intégrité de la République. Les départements d’Algérie font partie de la République ; ils sont français depuis longtemps ; leur population qui jouit de la citoyenneté et est représentée au Parlement, a donné assez de preuves de son attachement à la France pour que la France ne laisse pas mettre en cause son unité.
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Videos de Michel Winock (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Winock
Par Annette WIEVIORKA, directrice de recherche émérite au CNRS
Tout historien, et même préhistorien, établit un lien avec "ses" morts dont il tente de restituer l'histoire, de la Lucy d'Yves Coppens aux morts qui sont ses contemporains. L'opération historiographique a souvent été décrite, de Jules Michelet à Michel de Certeau, comme opération de résurrection des morts et oeuvre de sépulture de ces morts qui hantent notre présent. Il y a aussi d'autres morts. Ceux des siens qui sont autant de dibbouk pour l'historien parce qu'ils ont orienté sa vie. Ce sont des morts fauchés avant d'avoir été au bout de leur vie, des morts scandaleuses. "Je suis le fils de la morte". Ce sont les premiers mots de l'essai d'égo-histoire de Pierre Chaunu. Ces morts nourrissent les récits familiaux, devenu un nouveau genre historique, de Jeanne et les siens de Michel Winock (2003)("La mort était chez nous comme chez elle") à mes Tombeaux (2023). Les morts de la Shoah occupent une place tout à la fois semblable et autre. C'est la tentative d'éradiquer un peuple, la disparition du monde yiddish dont ceux qui en furent victimes prirent conscience alors même que le génocide était mis en oeuvre. Ecrits des ghettos, archives des ghettos, rédaction de livres du souvenir, ces mémoriaux juifs de Pologne écrits collectivement pour décrire la vie d'avant, recherche des noms des morts, plaques, murs des noms, bases de données.... Toute une construction mémorielle. Vint ensuite le temps du "je"(qui n'est pas spécifique à cette histoire) , celui des descendants des victimes, deuxième, troisième génération, restituant l'histoire des leurs. Chaque année, plusieurs récits paraissent, oeuvres d'historiens ou d'écrivains, qui usent désormais des mêmes sources, témoignages et archives, causant un trouble dans les genres.
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