Le monde selon Flaubert

L'ouvrage de M.Winock s'intéresse au regard de Flaubert sur la vie, le monde, la société, l'art, la littérature, ses contemporains. Il développe des vues sur le rapport entre l'écrivain et son temps, la société dans laquelle il est né et la société plus moderne qui émerge pendant son existence. À partir de faits vécus, de sa Correspondance, de sa psychologie, l'auteur souhaite en outre apporter un éclairage sur les rapports avec ses parents, ses amis et les autres écrivains.

Il pose le problème de ce qu'il considère comme le jugement intellectuel de Sartre sur Flaubert. Il le remet en cause et l'interprète comme une manifestation de partialité. On sait que le philosophe s'était dans ses recherches pris d'intérêt pour Flaubert et parfois montré ennuyé devant sa façon de réagir.

CONSTAT DU LIVRE

Les rapports de Flaubert avec sa famille sont difficiles mais pas forcément malheureux, ils sont là plupart du temps teinté d'amour

Flaubert écrivain rejette la notion d'école et se veut anti-dogmatique. Il cherche à former une oeuvre avant tout à la hauteur de sa passion pour l'art.

L'écrivain n'aime pas le monde dans lequel il vit. Il critique la société industrielle, ses symboles et lui reproche de tuer l'aspiration à la poésie et à la beauté.

L'APPROCHE DE M.WINOCK

Partir de la vie politique et intellectuelle de l'époque à travers des documents, des carnets, des correspondances pour redonner vie au passé en s'efforçant de délaisser les vues préconçues. Un retour aux textes est encouragé pour saisir la véritable personnalité de l'auteur.

Pas facile quand on comprend que l'auteur ne défend pas une paroisse, le faux savoir, les dogmes, qu'il refuse de mettre ses opinions dans ses livres pourtant M.Winock parvient en se détachant de l'image donné par d'autres auteurs à saisir le coeur de Flaubert. Il met à jour dans un effort d'impartialité les conceptions de Flaubert dans le domaine de l'art, de la politique. Il dresse ainsi le portrait d'un défenseur de l'art que sans doute beaucoup de ses contemporains n'ont pas reconnu ni apprécié mais un de ces auteurs néanmoins sur lesquels la postérité a apporté des jugements à la hauteur de son talent.

Pour apprécier le livre, il faut vraiment rentrer dedans. WINOCK est doté d'un talent connu et reconnu ; mais là, il écrit peu et cite beaucoup, ce qui amène à penser qu'il connait bien, très bien le père FLAUBERT.
Tout au long du livre, on balance entre l'admiration pour le style de Flaubert comme écrivain et un doute pour ne pas dire un certain mépris pour l'homme FLAUBERT.
Qui se trouve supérieur au milieu d'un peuple d'imbéciles, qui préfère les putes à l'amour d'une femme, qui surprivilégie la forme sur le fond, qui vit sur la fortune familiale, ...
Comme quoi , le talent permet beaucoup de choses...