L'effet de génération : Une brève histoire des intellectuels français

Théophile Gautier a dénoncé avec éclat, dans la préface de Mademoiselle de Maupin, la littérature "utile": "Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne servir à rien; tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expression de quelque besoin et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants comme sa pauvre et infirme nature. - L'endroit le plus utile d'une maison, ce sont les latrines. (p.60).

La génération des années trente avait fourni des philosophes, celle de la Guerre froide des historiens, la génération de la guerre d'Algérie avait donné des professeurs, celle de 68 des psychanalystes et des "psys". (p.51).

[...] Le 17 octobre 1983 mourait brusquement Raymond Aron, à l'âge de 78 ans. Il suivait de peu Jean-Paul Sartre, mort à l'hôpital Broussais, le 15 avril 1980. Bien des commentateurs s'accordèrent pour dater de cette double disparition la fin des grands intellectuels français [...]

Toutes ces aventures historiques qui avaient galvanisé plusieurs générations d'intellectuels ont aujourd'hui un goût de cendre. Fallait-il tant de peines, tant de morts, tant de déclarations sublimes pour en arriver là? (p.129).

Les intellectuels devraient être d'abord ces individus qui donnent du sens à notre vie collective - les penseurs du contemporain. (p.124).

L'humanitaire devint une des voies les plus importantes des adieux à la "révolution" que firent les soixante-huitards. (p.52).