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4,18

sur 330 notes
Dans la cave de sa maison, Gepetto a créé un petit bonhomme en ferraille. Très fier de lui, il montre le robot à sa femme ainsi que les tâches ménagères qu'il sera capable de faire à sa place. Il décide alors d'aller exposer sa trouvaille aux militaires, certain qu'ils seront intéressés par son projet et qu'il pourra ainsi gagner beaucoup d'argent en révolutionnant la guerre. Tandis qu'il parlemente avec un haut-gradé, Jiminy, le cafard, qui vient de se faire licencier et plaquer par son amie, tombe nez à nez avec le robot. Il décide de s'installer à l'intérieur. Alors que la femme de Gepetto a trouvé un tout nouvel objet sexuel avec le nez du petit robot, elle meurt brûlée. En effet, son nez sert d'arme. Pinocchio s'enfuit de la maison, Gepetto partira aussitôt à sa recherche...

Très librement adapté du roman éponyme de Carlo Collodi, cette version de Pinocchio est plus que jamais originale, déjantée voire trash, décalée et drôle. On est bien loin du petit personnage de Disney. L'on retiendra notamment cette image des 7 nains qui, visiblement, aiment plus que de raison Blanche-Neige, les animaux de la forêt, dont un certain Bambi, n'étant pas en reste. Certes, Pinocchio n'est pas fait de bois, Gepetto n'est pas si gentil que ça et Jiminy devient ici un cafard, la trame du roman originel est respectée. Winshluss laisse ainsi libre cours à son imagination en nous offrant un scénario dense, rythmé et, au final, bien huilé malgré une narration non linéaire. Et ceci sur presque 200 pages. Il alterne brillamment différents graphismes, passe du noir et blanc, pour les épisodes de Jiminy, aux couleurs un brin désuètes pour Pinocchio. le tout quasi sans paroles.
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Pinocchio est plus qu'une histoire, c'est un mythe. Il y a ce personnage que nous connaissons tous du conte de Carlo Collodi, qui appartient à notre imaginaire, du moins à celle de ma génération ; qui ne connaît pas en effet ce défaut qu'a Pinocchio de mentir sans cesse, et cette particularité que son nez dès lors s'allonge. Je me suis souvenu de son père Geppetto, menuisier, dépassé par son oeuvre, qui part à la recherche de sa créature fugitive, des enfants qui sont enlevés au bord d'un cirque et transformés en ânes, le ventre de la baleine dans lequel Geppetto et Pinocchio se retrouvent... Ce n'est pas le souvenir du dessin animé de Walt Disney qui m'a marqué, mais le film de Luigi Comencini, avec Nino Manfredi dans le rôle de Geppetto et Gina Lollobrigida dans le rôle de la fée...
Ici, dans ce roman graphique qui revisite l'histoire, la dimension du conte est encore présente, le mythe est préservé même si la féérie initiale est absente, quoique... On entre de plein pied dans la réalité et l'horreur de l'histoire, l'envers du décor est présent dès les premières pages. L'approche est violente et totalement déjantée... Le conte est revisité de manière contemporaine si on peut dire, la dérision et la violence sont les ficelles qui tiennent ce récit revisité par Winshluss.
Enfants, s'abstenir ! Ici, nous tombons dans quelque chose de froid, sombre et rugueux, métallique aussi puisque la marionnette de bois a fait place à un objet de fer, qui plus est, devenant une arme de guerre...
Finalement, tout est conforme au mythe originel, la pauvreté, la faim, la peur, un monde hostile, le rejet, l'exil...
Mais il y a des différences, des dissonances étonnantes, transgressives, ce nez de Pinocchio devient comme un objet de désir et même pire, puisque cet objet phallique peut aussi s'avérer devenir une arme destructrice au grand dam de ces dames, surtout lorsque le dit nez peut s'avérer devenir un lanceur de missiles...
J'ai aimé la visite des sept nains, coquins aussi à leur manière, sept nains partout, affairés...
Peu de paroles, mais pourquoi parler, pourquoi écrire, puisque le dessin est éloquent...
La part de l'enfance est pourtant préservée, la part de doute qui figure dans l'adulte aussi.
On retrouve ici le rite initiatique et cruel qui fait passer de l'enfance à l'âge d'adulte. le chemin que nous propose Winshluss est-il si différent ? Oui sans doute, quand même. Mais Giminy, la conscience éveillée de Pinocchio, est bien là, et surtout ce foutu rêve d'indépendance et de liberté, qu'on soit de bois ou de fer...
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C'est une adaptation très libre du roman éponyme de Collodi, la trame de l'histoire est à peu près la même, mais le côté assez sombre de l'histoire originale est ici poussé à son paroxysme. Pinocchio est ici un robot de métal conçu pour la guerre. Winschluss va faire entrer dans cette histoire tous les pires maux et horreurs de notre société : exploitation des enfants, féminicide, drogue, traffic d'organes, fanatisme religieux, fascisme, pollution, guerre, assassinats, suicides, toutes formes de violences, de perversions... c'est un inventaire exhaustif de tout ce que notre société représente de laideur, et avec tout ça, on arrive pourtant à en rire, parce qu'en plus, c'est franchement drôle. On est pas très loin de “l'esprit Charlie”, bête et méchant, mais avec comme trame le roman de Collodi, cela prend une dimension de tragédie romanesque et de saga morbide.
Le graphisme est aussi noir et agressif, quelques pages sont présentées comme une affiche rétro de l'entre deux guerre, il y a un côté steampunk ou expressionniste et les références cinématographiques pullulent, surtout dans le cinéma expressionniste allemand (Murnau, Fritz Lang).
Plusieurs récits s'enchevêtrent, se croisent sans que les personnages se côtoient vraiment, même les graphismes diffèrent. Cette structure éclectique finit par former une oeuvre d'une grande homogénéité, d'une grande force, où l'humour et l'horreur se marient à la perfection. Un humour violent et dénonciateur, un humour qui n'est pas gratuit.
Ce qui en ressort, c'est un très forte impression, une bande dessinée très marquante, une démonstration percutante et magistrale sur la noirceur de la nature humaine.
Un chef d'oeuvre de l'humour noir.
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Quelle découverte ! Quel plaisir !
Ma première BD de Winshluss...
Pinocchio revisité. Et avec quel brio ! Ok, c'est trash, cruel, brut, détonnant, débridé, sexe, immoral... mais c'est aussi talentueux, fin, structuré, habité !
J'en suis restée scotchée, charmée, amusée et conquise.

Je vais devoir le rendre à la médiathèque et vous prie de croire que c'est un effort difficile.
Tant pis pour mes finances, je me précipite chez mon libraire préféré aussitôt pour combler l'absence. Je le veux près de moi pour le contempler encore, et encore... Et je ne parle pas du libraire ;)

5/5 !
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Relecture du roman éponyme de Collodi, cette BD est à mille lieues de la version revue par Disney, seule version que je connaisse, n'ayant jamais lu le roman original.
Je ne sais donc pas si c'est le roman italien ou le dessin animé américain qui a servi de base à Winshluss mais c'est une sacré réussite. Que les choses soient directement dites, je déteste la version de Disney qui fait partie d'une quintette de 'grands classiques' que je ne peux plus voir. Mais ici, j'ai pris beaucoup de plaisir à resituer tel personnage ou telle situation. J'ai vraiment apprécié cette vision des plus trashs et décalées de l'histoire du pantin où les différentes étapes sont revues avec une vision bien noire de notre société contemporaine.
Bon, il ne faut pas laisser cette BD entre toutes les mains car l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère en matière d'hémoglobine, d'injustice, de glauque et de sexe.
Tout cela, par le fond et par la forme n'a pas été sans me rappeler les dessin-animés de Bill Plympton.

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Il était une fois un homme ingénieux du nom de Gepetto, qui fabriquait en secret dans son sous-sol un bonhomme en métal, un petit robot serviable très habile, amélioré de quelques super pouvoirs. L'ayant rapidement testé en mode domestique, il va de ce pas vendre son invention à l'armée. Durant son absence, Jiminy cafard s'installe dans la tête de Pinocchio et crée un court-circuit, donnant une vie autonome à Pinocchio. Pinocchio prend la route dans un pays désenchanté et croise quelques-unes de ses créatures les plus ignobles. Et là, attention les yeux… ça déménage ! Ca dégomme, ça explose, ça fornique, ça trahit, ça déprime…
Un dessin cartoonesque, très chargé, très expressif, au point qu'il se suffit à lui-même, puisque l'histoire est quasiment sans paroles. Genre Tex Avery, mais Tex Avery qui ferait un bad trip. C'est cynique, méchant. Et nous on se régale de toute cette noirceur irrévérencieuse. Ha Ha !
Le style change selon les protagonistes, notamment lors du point de vue de Giminy cafard, qui n'a pas la couleur mais qui est le seul à avoir la parole (on ne peut pas tout avoir…). Parfois quelques images pleine page aquarellées, parfois des jingles de pub. Les pages se tournent vite, on ne s'ennuie pas une seconde.
Parfait pour une lecture sur le thème : Vulgaire, trash, politiquement incorrect ;-)
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Whaouh. C'est gore, trash comme jamais. Je n'ai jamais lu une BD aussi sombre. La réadaptation du Pinocchio est totalement libre et ajustée à notre Histoire, notre société. C'est une vision noire et triste de notre existence. Pour être un coup de poing, Winshluss en a créé un ! Je suis surprise, dégoûtée mais épatée également. Quel sentiment bizarre et perturbant. Ce Pinocchio rassemble des genres différents pour des vies que nous suivons en parallèle. La violence, le sexe, le meurtre, le nazisme... tout y passe. Les contes ne vous auront jamais autant bercé de cauchemars. N'empêche : quel talent !
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Après avoir co-réalisé le film d'animation « Persepolis » de Marjane Satrapi (couronné à Cannes et aux Césars et nommé aux Oscars), Vincent Paronnaud, alias Winshluss, livre l'entièreté de cette oeuvre partiellement pré-publiée dans les derniers numéros de la revue Ferraille Illustré. Avec « Pinocchio », le talentueux créateur (avec Cizo) de « Monsieur Ferraille » propose une revisite des (més)aventures de la célèbre marionnette de Carlo Collodi.
Le pantin de bois prend ici les traits d'un androïde créé par un inventeur sans scrupules. Livré malgré lui aux travers de notre monde, le Pinocchio de Winshluss a tout d'un anti-héros. Jiminy Cricket est remplacé par un cafard SDF (Jiminy Cafard) qui squatte la boîte crânienne du robot depuis qu'il a perdu ses allocations chômage. Si Pinocchio n'a aucune personnalité et n'est qu'un spectateur constatant (sans juger) la misère, la haine et les nombreux vices de notre monde, Jiminy Cafard sert quelque peu de conscience, allant même jusqu'à devenir moralisateur au détour d'une bonne cuite.

L'univers proposé par l'auteur est sombre et impitoyable. Usant de personnages tels qu'une Blanche-Neige non-consentante et ses sept nains violeurs, il n'hésite pas à piétiner les contes de fées. Aidé par d'autres protagonistes tout aussi déjantés (un pingouin kamikaze, un clown dictateur, un clochard aveugle, etc), l'auteur survole avec une virtuosité incroyable des thèmes difficiles tels que le suicide, la manipulation, le capitalisme, la foi, l'écologie, le travail des enfants, le fascisme et la course à l'armement. Les thèmes, les différentes histoires et les personnages s'entremêlent avec brio afin de former un tout cohérent, juste, mais non-moralisateur. Parsemé de nombreux clins d'oeil et de références (il y en a même un à AMI de « 20th Century Boys »), le récit de Winshluss fait preuve d'une grande maîtrise et est prenant de la première page jusqu'à cette conclusion étonnamment positive par rapport au reste de l'ouvrage.

Alternant les styles de narration et débordante d'imagination, cette oeuvre majoritairement muette est un modèle du genre. La force graphique de « Pinocchio » est tout bonnement phénoménale : tout est bien amené, les personnages sont décrits en seulement quelques cases, l'humour est muet mais bien présent (l'harmoniciste aveugle Wonder est succulent) et la plupart des planches sont sublimes. Pastichant le dessin et l'univers de Disney des années 40-50, Winschluss va également alterner des planches superbement colorisées (colorisation de Cizo) avec des séquences crayonnées dédiées à Jiminy Cafard. Certaines scènes, comme celle où les enfants se transforment en loups (et non en ânes comme dans le conte), sont assez marquantes. de plus, l'objet proposé par Les Requins Marteaux est de toute beauté.

Bref, mon nez s'allongerait méchamment si j'affirmais que cet album nommé pour les Essentiels d'Angoulême n'est pas le meilleur que j'ai eu l'occasion de lire en 2008.
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Pinocchio, c'est le conte de Carlo Collodi écrit à la fin du XIXe siècle. Il met en scène un pantin de bois, créé par Gepetto, qui vient à la vie en rêvant de devenir un véritable enfant.
Pinocchio, c'est aussi la bande dessinée de Winshluss, parue en 2008 et récompensée au festival d'Angoulême. L'auteur y adapte de façon trash la gentille histoire de la marionnette, en transformant Pinocchio en robot insensible. Dans cette révision contemporaine du conte italien, le personnage principal vivra maintes aventures, croisant sur son chemin la lie de l'humanité, accompagné d'un cafard écrivain raté et alcoolique.
Lien : http://k.bd.over-blog.com/ar..
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De Pinocchio je ne connais que ce que disney nous a raconté... et pas tout.. puisque je n'ai jamais vu le film en entier.
Donc je suis partie dans cette lecture sans trop savoir ce que cela pouvait donner, et je dois avouer que je me suis bien amusé.
Les contes de fée sont juste tordus, mais pas tant que ça finalement, pour les rendre adultes et glauques.
Parfois le dessin, est justement un dessin de dessin animé, parfois c'est de véritable peinture... mais surtout il y a très peu de parole.... sauf quand on a affaire au cafard, et j'adore ces BD dont le dessin suffit.
Une belle découverte
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