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Critique de celestineh


Mais quel voyage dans lequel nous embarque cette trilogie entamée avec La griffe du chien ! La frontière clôt magistralement l'aventure.

On y retrouve bien sûr Art Keller qui est devenu directeur de la DEA et tous les affreux narcos mexicains rencontrés précédemment, ou plutôt leurs fils car on ne vit souvent pas très vieux quand on exerce cette profession. Comme dans les deux premiers tomes, il y a une foule de personnages qui se croisent, s'entre-tuent ou s'aiment. Dans celui-ci, un flic new-yorkais infiltré, une junkie, un gamin qui a grandi dans une décharge au Guatemala, une tueuse à gages etc. Chacun incarne un point de vue différent à l'égard d'un même problème : Ils sont producteurs, vendeurs, consommateurs de drogue ou luttent contre son trafic.

Alors il est certain que Don Winslow n'est pas un grand styliste : c'est efficace et basique. Mais il a un vrai talent de narration, entremêlant les histoires et les personnages pour au final, nous dresser un tableau passionnant. C'est réellement une lecture addictive et on ne voit pas passer les 850 pages ! Attention toutefois, le milieu des narcos est ultra-violent et certaines scènes ou certaines descriptions de meurtres peuvent choquer les âmes sensibles.

L'autre intérêt est que l'auteur s'est vraiment bien documenté et s'est inspiré de faits réels. La lecture des trois romans permet de comprendre ce qui se passe au Mexique et dans une moindre mesure aux USA. Dans ce dernier tome, il aborde le problème du blanchiment de l'argent de la drogue et le président des USA qu'il décrit, ressemblant étrangement à Trump, fait froid dans le dos… Idem pour le milieu des financiers qui navigue autour.

Don Winslow prend cette fois franchement position, via Art Keller, en stigmatisant la politique sécuritaire de son pays qui envoie en prison un petit trafiquant mais qui laisse les financiers complices du blanchiment profiter de leur argent en toute impunité. Il s'interroge aussi sur le mal être de son pays qui a besoin de telles drogues et sans lequel les horreurs commises au Mexique n'existeraient pas. Une lecture des statistiques récentes confirme ses propos puisque lors de la dernière année, c'est plus de 100.000 morts par overdose qui ont été constatées. le fentanyl est passé par là….

Un grand roman noir, passionnant et sombre.
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