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Et allez, encore une fillette kidnappée. Encore aux USA. Encore avec une mère célibataire ex-paumée qui rame. Et pompon sur le béret du suspense, encore une gamine métisse dont tout le monde se fout. Je parie deux paquets de coquillettes que les flics ne vont pas la chercher bien longtemps. Bingo, gagné. Super, je vais enfin pouvoir me faire un beau collier.

On aurait pu en rester là de l'histoire. Mais Don winslow a accouché d'un nouveau-né : le héros sauveur de fillettes disparues dont tout le monde se fout. Alias Frank Decker. Ni une ni deux, on sort la vieille Corvette, on embarque le fidèle Springsteen en fond sonore, et voilà notre ex-engagé-en-Irak, ex-flic, ex-mari-gavé-du-mariage qui sillonne le pays. Mission : filer le train aux ravisseurs et ramener à sa mère, s'il est encore temps, la fillette dont tout le monde se fout. du Nebraska à New-York, le jeu de piste est lancé.

Du déjà vu me direz-vous. C'est pas faux. Mais au-delà d'une intrigue réchauffée, cela reste un policier plutôt réussi. Pas trop d'hémoglobine au programme, mais une tension psychologique bien pensée. Et surtout l'occasion de faire la connaissance de Deck, le dernier-né de l'auteur destiné à grandir et s'épanouir dans la smala winslowienne. Sous ses airs de vieux briscard solitaire et de dur à cuire sommeille un fin psychologue, habile et ingénieux quand il s'agit de tirer les vers du nez des petites frappes comme des témoins plus timorés. Mais faudrait voir à pas trop titiller le bonhomme quand même. Chantage, manipulation, usage de la force, tous les coups sont alors permis pour chasser le prédateur.

En utilisant la narration à la première personne et le regard de Deck, Winslow permet au lecteur de le connaître mieux que personne en pénétrant l'intimité de ses pensées. Un gars plein de coeur et sensible l'ami Deck.
En outre, le voyage à New-York mettra en lumière la dualité de la Big Apple qui ne dort jamais. On déambule aussi bien dans les Hamptons que les quartiers défavorisés, côtoyant les réceptions chics, shooting photos ou le big business autant que les milieux de la prostitution, mafia ou trafic en tout genre.
Don Winslow sort le scalpel et dissèque méthodiquement cette société américaine aux apparences parfois trompeuses.

Reste plus qu'à ouvrir le livre pour savoir ce qu'est devenu Hailey, la fillette dont tout le monde se fout. Tout le monde sauf Decker.
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Decker n'est pas fan de bricolage.
Non, son truc, c'est la justice.
Le gars est flic, ceci pouvant expliquer cela.
La disparition d'une fillette aurait donc tendance à exacerber ce désir de légalité frôlant le jusqu'au-boutisme absolu.
Elle fera pire que ça, elle l'obsédera, jusqu'à le perdre...

Un p'tit nouveau, dans le milieu du polar, créé et malmené par Don Winslow, ça ne se refuse pas.
Premier opus d'une looongue franchise de deux, à ce jour, Missing permet de passer un excellent moment en compagnie d'un écrivain désormais connu et reconnu.

Donc rien d'étonnant à ce que l'on soit en présence d'un récit abouti, travaillé, porté par moult pincées d'humour caustique, et taillant à grands coups de machette dans le petit monde feutré, voire un brin superficiel, de la réussite élitiste pratiquant exclusivement un entre-soi de bon aloi.

Le personnage De Decker erre dangereusement aux abords tourmentés d'un précipice insondable.
Pléonasme récurrent chez les flicards torturés.

Il n'en reste pas moins un bon p'tit polar d'ambiance que l'on déroule avec grand plaisir.
Ah oui, si d'aventure, l'auteur pouvait mettre la pédale douce sur les acronymes.
D'avance, sanque iou...
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On peut aisément pardonner à l'enfant qui a peur de l'obscurité ; la vraie tragédie de la vie, c'est lorsque les hommes ont peur de la lumière. (Platon)

Après une telle citation en page liminaire, l'auteur s'efforcera de braquer une lumière crue, un regard sans complaisance sur les travers de son pays.

Un point de départ, une petite fille disparue au Nebraska et, comme l'éditeur le révèle en couverture, un policier décide de tout quitter pour la retrouver. Force est d'admettre qu'il s'agit d'un scénario improbable, mais cela vaut le coup de suivre l'agent Franck Decker dans sa traversée de l'Amérique qui l'amènera jusqu'aux beaux quartiers de New York.

Dans son odyssée, il fera face à toutes sortes de pourriture. À partir des psychopathes pédophiles jusqu'au crime organisé, en passant par le trafic de drogue et le blanchiment d'argent, la prostitution et l'exploitation des mineurs, toutes les tares de la société seront évoquées.

Toutes ces choses dont on ne veut rien savoir, qu'on préfère garder dans l'obscurité, de peur peut-être d'en reconnaître les clients…
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Premier de la série. Encore une. Au départ réticent à entrer dans un nouveau feuilleton sans fin, j'ai découvert Franck Decker et j'ai apprécié ce flic pas trop speedé, pas trop dépressif, pas trop alcoolique, pas trop violent, un flic presque extraordinaire, pédagogue et compréhensif, qui écoute la pauvre mère qui a perdu sa fille.

La quête du graal, pour ce chevalier du bitume, devient la petite Hailey qui allait vers ses six ans. Une métisse d'une famille défavorisée dont on aurait vite enterré le dossier s'il n'y avait pas ce Franck Decker.
Il y a le rythme plaisant d'un road moovie dans les grands espaces des Etats Unis d'Amérique. La suite est plus convenue dans les milieux de la haute société américaine mais le scénario est habile!
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Missing et la naissance d'un policier/civil qui travaille en indépendant ou en marge des services de police. Oui c'est la première enquête de Franck Decker, Deck pour les amis, et celle-ci porte sur la disparition d'une petite fille afro-américaine. Decker est policier à Lincoln et lorsque les services de police, le FBI et le procureur semblent vouloir freiner l'ardeur des recherches, Decker abandonnera sa carrière pour poursuivre, seul . Depuis un an qu'il traque et chasse les indices, qu'il sollicite tous ses contacts, qu'il sillonne le pays, qu'il suit la moindre piste...y arrivera-t-il ? Se découragera-t-il ? Où nous mènera-t-il ? Chose certaine, cette année de chasse aux voleurs d'enfants est venue à bout de son mariage...Deck devient un homme seul, sans attaches, un chasseur solitaire. Une histoire déjà vu bien sûr, mais Winslow a une plume tranchante ici, incisive, qui dit ce qu'il faut sans passer par quatre chemins. C'est direct et sans relief. Bref, cette première enquête se lit bien, c'est clair, c'est concis, c'est rapide. Decker se consacrera-t-il toujours aux disparitions ? La deuxième enquête nous le dira...
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Aaaaah... Quel plaisir de terminer l'année avec un tel livre ! Car c'est peu de dire que je me suis régalé à la lecture de ce Missing : New York.

J'y ai retrouvé tout ce que j'aime :

Une intrigue qui se tient et se suffit à elle-même, ne cherchant pas les complications inutiles pour le seul plaisir de perdre son lecteur ou de jouer la surenchère dans la cour de récréation des auteurs de polars. Une (en fait plusieurs) fillette est enlevée, la police la recherche puis abandonne, un flic continue seul et part sur les routes suivre une improbable piste...

On entre alors dans une forme de road movie policier particulièrement bien réussi. C'est une sorte de fuite en avant dans les états du nord-est des USA, à la campagne, dans de petites villes paumées et enfin à New York. L'espoir et Bruce Springsteen accompagnent Deck dans sa quête. Dans sa fuite ?

New York, parlons-en. Don Winslow la décrit superbement, sans cacher la fascination qu'elle exerce sur Deck qui la découvre pour les première fois, loin de son Nebraska : les balades interminables à pied à travers ses quartiers, la diversité de ses habitants, junkies paumés et friqués attendant le vendredi pour filer dans les Hamptons, les restos si chers, mais où les steaks sont incomparables.

Et puis il y a Decker, qui parle et que l'on suit tout au long du livre. Il n'est pas un héros. Pas un anti-héros. Pas un paumé non plus. Quelqu'un qui se cherche. Et qui s'est un peu trouvé, mais pas complètement. Ce qui augure bien de la suite puisqu'il semble que Deck est appelé à devenir récurrent. Tant mieux.

Enfin, j'ai particulièrement apprécié l'écriture de Winslow qui donne à ce livre cette atmosphère si particulière, qui tient beaucoup au rythme choisi : à une juste distance entre le sprint des page-turner et l'endormissement des concept-writers. le traducteur a manifestement bien oeuvré. Une fois n'est pas coutume pour un polar, soulignons-le.
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Missing New York , Frank Decker opus 1 , même quand Don Winslow écrit une nouvelle série c'est toujours un peu plus que un simple polar .
Une enfant disparait et Frank Decker chargé de l'enquête se lance à corps perdu et à carrière et couple perdus à sa recherche . on pourrait même parler d'une quête tellement on sent cet homme obsédé par la promesse qu'il fait à la mère de l'enfant et à lui même. Je n'ai pas arrêter de penser tout au long de cette lecture addictive à un film de John Ford et au livre de Alan le May La Prisonnière du Désert tant cette recherche commune aux deux histoires est si parallèle . Je me demande si Don Winslow au travers de ses romans , tous pour moi excellents , n'est pas en train de nous raconter l'histoire des Etats Unis de notre époque . C'est un fabuleux polar de toute façon , peut être d'ailleurs qu'il faudrait le lire quand on veut s' initier à ce genre . Grand moment de lecture .
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Il est une phrase que je répète souvent. Si vous êtes fan de cet auteur, vous connaissez déjà ce roman, et vous n'aurez que faire de mon avis. Si vous ne l'êtes pas, ce sera peut-être pour vous de découvrir cet auteur qui, à mes yeux, se renouvèle sans cesse, peu importe où il nous entraîne.
Là, nous sommes dans le Nebraska, et Frank Decker est un bon flic. La disparition d'un enfant ? Insupportable. Aucune piste, rien. Puis, il faut bien le dire : si elle avait été blonde aux yeux bleus, née dans une famille des plus traditionnelles, les médias auraient pu être émus. Là… une enfant métis… sans père… de mère pauvre, célibataire, buvant un peu beaucoup… Ce n'est pas un sujet intéressant. Je sais très bien que certaines personnes, vivant au pays des Bisounours, sont outrés de ce que je viens d'écrire, qui n'est jamais que le reflet de ce que Don Winslow lui-même écrit, et se trouve une vérité… statistique.
Frank est un obsessionnel, et lui n'accepte pas. Tant pis pour son travail, tant pis pour sa femme, il envoie tout valser parce qu'il veut retrouver cette petite fille. Il ne le fera ni en un jour, ni en une semaine, dépassant les délais les plus optimistes. Il s'acharne, il suit les pistes qui se présentent à lui – parce qu'il est rare de trouver une piste qui ressemble à quelque chose, véritablement, d'avoir un témoin qui a vu quelque chose d'intéressant, même si aux yeux de certaines personnes, cela peut paraître insignifiant.
Cette enquête l'emmène loin du Nebraska, il est vrai, et à New York, c'est à un monde très artificiel qu'il a à faire, celui de la mode et de la prostitution de luxe. Decker a toujours un certain détachement face à ce qu'il voit, ce qui lui permet de mener son enquête en toute lucidité, sans se laisser entraîner sur une pente dangereuse. Trouver la vérité, y laisser des plumes, se faire menacer, blesser, oui. Se laisser corrompre, non. Renoncer alors qu'il sait qu'il touche au but, non plus. Mais faire des concessions pour que des enfants puissent vivre sereinement, oui.
Le début d'une série… la suite bientôt !
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Roman policier qui traite, entre autre, de l'enlèvement d'enfants, plus particulièrement des petites filles métisses de six ans aux yeux verts. Nous suivons la traque du policier qui veut retrouver les petites filles. Ayant démissionné de la police pour mener seul son enquête comme il l'entend, il cherche dans toutes les couches de la société se heurtant même à la mafia. Mènera-t-il son enquête jusqu'au bout, et surtout, pourra-t-il ramener ces enfants dans les bras de leur maman?
Des thèmes de société importants sont donc mis en avant, avec malgré tout une tendance "série américaine": un héros blanc et des victimes de couleur.
J'ai aimé cette écriture jusqu'à un moment, le roman se lit très vite car il y a un suspens terrible et qi'il s'agit d'enfants, mais la fin est , pour moi, banale, dans le sens d'un dénouement rapide, et semble ^etre due au hasard.
Je n'hésiterai cependant pas à lire d'autres enquêtes de cet auteur que j'ai découvert avec joie. Je viens dailleurs de le lire pour la seconde fois; plus lentement et prenant plus d'attention au style et à la forme, le reste sur ma première impression et ne regrette pas de l'avoir re-lu.
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Après la griffe du chien, c'est le deuxième roman de Don Winslow que je lis.
Et waouuuuh, qu'est ce que c'est bon. On est ici dans un roman qui relate l'histoire de l'enlèvement d'une fillette et qu'un policier va tout faire pour retrouver.
Les passages en italique sur le personnage de la fillette, Hailey, sont hyper immersifs, on est dans sa tête, on ressent bien la manipulation qui est exercé sur elle. Ces passages sont particulièrement poignants et angoissants.
Et puis, il y a ce flic, Franck Decker qui veut la retrouver coûte que coûte, et il va lui en coûter ... Il est d'une ténacité sans faille mais est que ce sera suffisant ? Sa ténacité est remarquable et le rend particulièrement attachant.
Vous l'aurez compris, c'est une histoire dure, poignante mais tellement prenante, qui va nous tenir en haleine de bout en bout. Les pages se tournent et on ne peut plus le lâcher. La narration est alerte et la plume est très agréable. C'est aéré, très vivant, avec beaucoup de dialogue.
Là où l'auteur est génial, c'est qu'il arrive à glisser dans la noirceur ambiante et pesante de ce livre, quelques traits d'humour habilement distillés. Décidément, cet auteur est surprenant et génial. Ne passez pas à côté, ce serait vraiment dommage ...
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