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Claude Moliterni (Traducteur)Pierre Couperie (Traducteur)
EAN : 9782705803810
252 pages
Pierre Horay (20/01/2005)
4.57/5   27 notes
Résumé :
Grand rêveur devant l'Eternel, Moebius reprenait l'an passé avec Bruno Marchand le célèbre personnage de Little Nemo, créé au début du siècle par Winsor McCay. Embarqués à bord du lit volant de Némo, nous atterrissons à Slumberland, chez le bon roi. Aujourd'hui, Little Nemo retourne au pays des rêves, mais pour se rendre cette fois chez le mauvais roi. Il va lui falloir rester vigilant, car dans ces contrées du cauchemar, ''il n'est pas facile de rester quelqu'un de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Little Nemo est un gamin qui rêve, tous les samedis soirs, des rêves grandioses dignes des plus grandes foires du Trône mais en bandes dessinées sur une seule et unique feuille de papier journal. Il se réveille en tombant de son lit, presque systématiquement , dans la dernière case, tout en bas à droite. Ces réveils ne se font donc jamais dans la joie. Ils sont brutaux et ces rêves qui ont commencé dans un émerveillement de pacotille finissent toujours en cauchemars.

La planche paraît le dimanche matin dans le supplément illustré du New York Herald : une pleine page en couleurs. Pour être précis : deux fois plus grande que le format de cette édition-ci qui est déjà plus large et long qu'un album standard : 280 x 370 mm pour l'édition au dos entoilé de 1974 (celle que j'ai, il existe aussi une réédition au dos standard en carton simple) ; pour se faire une idée, l'édition intégrale (plus de 700 pages) de chez Taschen publiée en 2014 fait 510 par 385 mm (toujours disponible neuf au tarif exorbitant de 150 euros !), les fragments hors de prix de chez Delcourt, en 2006, font 520 sur 430 mm ( les exemplaires qui circulent encore en occasion tournent autours de 260 euros pièce pour une petite centaine de pages).

Les histoires jouent avec tous les moyens plastiques qui sont mis à disposition et la couleur en fait donc partie. Nulle part, par la suite on retrouvera cette façon si spéciale de jouer avec la perspective atmosphérique et avec tous les points de vue qu'offre une pleine maîtrise de la perspectives linéaire. McCay est un virtuose et peut-être même un génie car si on remet l'oeuvre dans son moment historique (avant 1915 donc), tous les effets "cinémas" que l'on peut identifier aujourd'hui dans ces dessins sont encore à inventer quand, lui, les introduit dans sa narration (le cinéma de cette époque n'est tout au plus que du théâtre filmé). Pas seulement la variété des points de vue fixes mais aussi les enchainements, les découpages. C'est la première bande dessinée moderne. Pour être juste, il faut dire que la BD commence par un chef-d'oeuvre qui écrase toutes celles qui suivront jusqu'au tout début des années 1970. J'exagère peut-être un peu. Mais même les plus grands qui viendront par la suite comme Harold Foster (Tarzan, Prince Valiant) ou Will Eisner (The Spirit) n'ont pas eu à débroussailler l'inconnu....

Lien : http://www.comicstriplibrary..
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Little Nemo in Slumberland
Winsor McCay a publié Little Nemo in Slumberland, de manière hebdomadaire, de 1905 à 1914, et quelques résurgences dans les années 20 et 30. La première particularité de ces aventures est qu'elles se terminent toujours de la même manière : le réveil brutal de Nemo, suite à un cauchemar, ses parents sont là ou hors champ, lui reprochant sa gloutonnerie, ou bien, le petit garçon, qui doit avoir sept ans environs, tombe de son lit. La deuxième caractéristique étant que chaque aventure tient sur une seule page, peut être lu indépendamment des autres, du fait de la publication hebdomadaire dans la presse, en noir et blanc, ou en couleur pour les pages dominicales. Mais le génie de McCay est de construire un ensemble cohérent, l'univers onirique de Slumberland se dévoilant peu à peu au fil des histoires, il est aussi potentiellement interminable, les pitoyables tentatives d'adaptation étant d'emblée vouées à l'échec, car en essayant de circonvenir ces aventures, on fabrique une histoire fermée, close sur elle-même, avec un début et une fin, alors que le principe innervant de la série est justement de proposer toujours la même fin, l'aventure onirique ne pouvant se poursuivre qu'en se renouvelant sans cesse, dans une reconduction qui n'a pas de fin. Par ailleurs il est intéressant de faire un parallèle avec une publication presque contemporaine : L'interprétation des rêves de Freud, où le rêve est analysé comme étant l'accomplissement d'un désir, et donc un révélateur de notre être, de nos possibilités et de nos capacités à changer. La part sombre du rêveur, et parfois sa violence, s'exprime dans l'impalpable du sommeil, même si elle est bel et bien représentée par le trait précis et génial de McCay. On assiste aussi à
une modification de la grammaire narrative, les commentaires en dessous des cases disparaissent, laissant les dialogues dans les bulles.
Cela débute simplement : le Roi Morphée, qui règne sur le Pays du Sommeil (traduction littérale de Slumberland) va envoyer des émissaires afin de convier Little Nemo en son royaume où sa fille réclame sa présence. L'effet de répétition est assez cocasse, les émissaires se ressemblent tous, tout en étant différant à chaque fois. Chaque aventure est d'une inventivité surprenante, visuellement et graphiquement très novateurs, les décors sont
somptueux, avant de révéler, souvent, leur dangerosité, l'angoisse étant le moteur du rêve, facteur de sa mobilité mais aussi d'une accélération intrinsèque qui provoque son propre effondrement, se terminant souvent par une chute, une mort violente, et qui donne lieu, en dernière case, à un réveil souvent ébouriffé ! Et puis de nouveaux personnages récurrents font leur apparition, notamment celui de Flip, tantôt ennemi, tantôt ami de Nemo, un « renard » détesté de tous, cigare au bec et la langue acerbe et bien pendue.
Le talent de McCay est resté méconnu de son vivant, pionnier de l'animation, il aurait pu avoir le destin d'un Disney ou d'un Tezuka.
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Alors Little Nemo... où de si il ne devait en rester qu'une bin pour moi c'est celle-là.

Bon faut d'abord savoir que c'est la première, la toute première BD de part les phylactères ( McCay est le premier à avoir mis des bulles dans ses dessins, avant même si y avait des cases et des dessins pas de phylactères, le texte était en dessous de la case)

Ensuite, je suis pas super objective sur ce chef d'oeuvre , si, si c'est un chef d'oeuvre !
Parce que tout simplement ça a été ma première Bd, la toute première que j'ai lu...
Un dessin magistral, magnifique et magique... Dieu que c'est beau... L'art nouveau en Bd !
La délicatesse, le détail, les perspectives de dingue, le mouvement, les couleurs... Ouais dieu que c'est beau !
Et l'histoire, parce qu'il y a une histoire même si se sont des planches.
L'histoire de ce Némo à la recherche de sa princesse, princesse du monde de rêves avec un papa surprotecteur... Et puis le monde des rêves ne dure qu'un instant, lui le Roi Morphée le sait bien... Les princesses de rêves ne peuvent vivre dans la réalité...
Alors Morphée jette des embuches, des pièges, des amis aussi pour compliquer, contrecarrer la quête de Némo.. surprotecteur je vous ai dit...
Le rêve et le cauchemar, parce que oui, c'est pas que tout choupi, y a des planches qui font froid dans le dos, y a du terrifiant, parce que le monde des rêves, Slumberland, peut aussi être terrifiant qu'on se le dise !

J'ai entendu parci par là, que c'était une bd raciste, colonialiste, et la j'ai poussé un soupir dépité, et le contexte alors, l'époque,1905 que diantre ! Nan mais faut arrêter de voir avec vos yeux de maintenant ! Et si dans Little Nemo y a que ça que ces lecteurs voient, bin c'est bien triste !
Nan, y a tellement d'autre choses, il a tellement fait pour la suite, été une source d'inspiration pour tant d'auteurs, Moebius entre autre, Gaiman et son Sandman, Schuiten et bien bien d'autre... ( et pas que pour la bd d'ailleurs)

Little Nemo à lire, relire, découvrir, redécouvrir... ma Bd île déserte, mon enfance, mes rêves et mes cauchemars...

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Idem, j'ai glissé du lit...
j'ai marché sur la tête... le plancher au mur... je me suis rattrapée au lustre... suis-je dans un cauchemar ? non ! dans un corridor ! encore un ! un vrai casse-tête ! ... Où suis-je ?... un labyrinthe même... qui n'en finit pas... et là ??? plus d'escalier !!! Ah!!! Vite, retenez-moi !... AhAhAh !!! je glisse... je dévale la pente ! où est la sortie ?... Mais pourquoi le monde tourne-t-il à l'envers ?...
J'ai dû manger trop de foie gras au dîner...

Maintes fois aussi, mon lit a été le vrai tremplin de mes nuits agitées.
Durant toute mon enfance, je me suis retrouvée par terre, ayant glissée avec mes draps, tombant du lit ou cherchant la sortie au fond de mon lit en poussant des cris étouffés.
J'ai découvert ce dessinateur Américain à 23 ans, attirée par son graphisme, ses couleurs et son sens du décor.
Et surtout avec son petit personnage Little Nemo, je me suis sentie moins seule et j'ai compris pourquoi j'ai toujours eu tant d'imagination... après une telle enfance.
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Winsor McCay (1869-1934) est un véritable virtuose de la BD. Et je ne suis pas aussi dithyrambique que les critiques américains. « Little Nemo in Slumberland », pour eux, n'est rien de moins que la plus grande bande dessinée de tous les temps. Historiquement, elle est liée au début du XXe siècle, une période importante dans l'histoire des médias outre-Atlantique. Elle a été publiée pour la première fois le 15 octobre 1905 dans l'hebdomadaire le New York Herald par Joseph Pulitzer. Six ans plus tard, elle est publiée (dès le 30 avril 1911) dans un journal concurrent le New York American (propriété de William Randolph Hearst) après avoir été rebaptisé « Little Nemo in the Land of Wonderful Dreams ». A l'époque, les meilleurs illustrateurs sont sollicités de toutes parts. Winsor McCay est de ceux-là. L'histoire est même devenue un classique : un garçon, Little Nemo, vit de merveilleuses aventures au pays des rêves et du sommeil ; il est appelé toutes les nuits par la princesse du royaume de Slumberland, vaste territoire peuplé de créatures très étranges. Mais à chaque fois (en bas de la page), Little Nemo se réveille, en sursaut, en tombant de son lit. En fait, en y réfléchissant bien, Winsor McCay s'est reposé sur ce scénario assez simple pour réaliser une bande dessinée d'une richesse graphique incomparable, rarement inégalée depuis lors. Très fortement influencé par l'Art nouveau, McCay est un dessinateur extrêmement doué, à l'imagination fertile, multipliant les audaces visuelles : les perspectives sont accentuées ; des effets photographiques et cinématographiques sont utilisés : les plongées et contre-plongées, le zoom, le travelling, la déformation, etc. Enfin, l'éclatante mise en couleurs joue également un rôle narratif, accentuant la dimension onirique. Il est dommage que McCay ait interrompu la série, en 1914, pour se lancer dans la réalisation de films d'animation, sans jamais rencontrer réellement le succès.
Avec 6 pages d'introduction de Claude Moliterni et Pierre Couperie, avec la collaboration de Philippe Druillet, Charles Cohen, André Couture, Paul Daubannay, cette édition propose les aventures de Little Nemo dans ses couleurs d'origine (donc certaines pages sont en noir et blanc). La typographie utilisée ne facilite malheureusement pas la lecture. Ce n'est pas le fait de cette édition mais bien des planches originales. Cette bande dessinée agira sur certains adultes comme la madeleine sur la mémoire de Marcel Proust. Elle réveillera toutes ces émotions tapies au plus profond d'eux-mêmes.
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critiques presse (2)
Sceneario
17 novembre 2020
On est très vite emporté par la complicité qui se construit petit à petit entre les confidences de Nemo factice qui se confie, qui nous parle du roi, de la princesse, de ses amis, qui disserte sur le poney qui l'a emporté la première fois, sur les paysages, les créatures.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Sceneario
22 septembre 2020
C'est beau d'un bout à l'autre, on ne peut qu'être conquis par ces pages, par la finesse du traitement graphique, les expressions de Nemo et ses amis, tandis que tout du long ils essaient tous de se rendre à la réception de la princesse qui les invite et que l'on ne voit en fin de compte pas une seconde !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nemo, voici Petit Bonbon Page de Slumberland. Si tu veux le suivre, il te montrera le chemin du palais. Mais faites vite. Quelqu'un pourrait pouvoir le manger. Je veille sur vous !
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Videos de Winsor McCay (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Winsor McCay
Naissances de la bande dessinée - Thierry Smolderen .Présentation de Thierry Smolderen à propos de son essai "Naissances de la bande dessinée. de William Hogarth à Winsor McCay" paru aux Impressions Nouvelles en novembre 2009 http://www.lesimpressionsnouvelles.com/catalogue/naissances-bande-dessinee/
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