Une enquête de Maisie Dobbs : Les demoiselles de la Plume blanche

J'avais aimé le premier et le second tome ne m'a pas déçue. Comme dans le premier, le passé de la Grande Guerre hante les survivants plus de dix ans après.
Au printemps 1930, une crise économique sans précédent traverse l'Occident. Les queues devant les bureaux de travail augmentent chaque jour.
Maisie continue de rendre visite régulièrement à la coquille vide qu'est devenu son fiancé et croise des familles brisées ou abîmées par la der des ders. Même son bras droit, Billy, en a des séquelles de moins en moins supportables.
Ce contexte difficile laisse paraître la requête de Joseph Waites assez superficielle : retrouver sa fille, trentenaire, qui a encore fait une fugue. Un père autoritaire et une héritière désoeuvrée qui fait un caprice? L'affaire n'est pas aussi simple qu'elle le paraît.
J'aime beaucoup cette série car Maisie évolue au fil de l'ouvrage, elle commence à faire son deuil de sa relation avec Simon mais aussi elle prend conscience du fossé qui existe entre son père et elle. Son travail ne consiste pas seulement à résoudre une affaire mais aussi à accompagner les personnes avec ce qu'on qualifierait aujourd'hui un soutien psychologique.

Un roman policier abandonné au bout de 60 pages, ce n'est pas vraiment bon signe. Deux aspects m'ont gêné :
- La présence de détails inutiles et
- Un échange de point de vue répétitif entre les deux personnages principaux, la détective et son assistant.

Pour être franc, j'ai eu l'impression désagréable que l'auteur tirait à la ligne. Cela alourdit le récit et lui fait perdre en fluidité.

Un petit exemple de ce que je considère comme détail inutile ?
Les protagonistes sont convoqués chez un client et arrivent à l'entrée de la propriété fermée par une grille. Quelqu'un s'approche:
"(...) un jeune homme en culotte de golf, vêtu d'une veste d'équitation et d'une chemise en laine assortie d'une cravate verte". Je n'ai pas vu ré-apparaître ce personnage avant de déclarer forfait mais je doute que la couleur de sa cravate n'éclaire l'intrigue.

Un autre ?
La détective regarde par la fenêtre de son bureau et voit apparaître son assistant : " (...) elle l'observait depuis la fenêtre de l'ancien salon de la demeure géorgienne".
Franchement quel besoin ai-je de savoir que le bureau était initialement un salon, une chambre ou un cabinet de musique ?

Ensuite, les enquêteurs rejouent les scènes passées pour comparer leurs impressions, émettent des hypothèses et les infirment. Cela me donne une impression scolaire:
-Déclaration d'un témoin, Observation d'un comportement
-Et Hop... pause, analyse (Thèse, antithèse)

Les personnages sont plutôt attachants et l'intrigue semblait tenir la route. C'est le style et la construction qui m'ont dissuadé de pousser plus avant ma lecture.

J'avais fait connaissance avec Maisie Dobbs au début de cette année, cela avait été un coup de coeur pour moi.
Je suis contente de l'avoir retrouvée dans cette nouvelle enquête, l'air de rien l'auteur nous rappelle quelques petites choses de la première aventure, c'est parfait pour ma mémoire de poisson rouge.

J'ai passé un bon moment avec Maisie, mais cela ne vaut pas ma première découverte, j'avais de beaucoup préféré le premier dans lequel on découvre comment Maisie est devenue détective.

D'autre part, pour quelques petites choses, dès l'indice trouvé par Maisie j'avais deviné ce qu'elle allait en déduire.
Maisie est toujours aussi sympathique, généreuse et tournée vers les autres, d'ailleurs sur sa plaque professionnelle il est indiqué qu'elle est "détective-psychologue". En effet, elle souhaite mener son enquête mais également aider les personnes qu'elle rencontre à évoluer et éventuellement à changer.

Un bon moment pour une lecture commune qui me permet de faire baisser ma PAL.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..

Les deux livres de Jacqueline Winspear nous raconte les aventures de Maisie mais nous rappelle aussi que la guerre 14-18 a laissé bien des séquelles aussi bien physiques que morales et a détruit toute une génération.
A ce jour il y a sept aventures de Maisie Dobbs mais seulement deux traduites en France. J'ai vraiment beaucoup apprécié les nouvelles aventures de Maisie, et je regrette de ne pas assez maîtriser la langue de Shakespeare pour me lancer dans la suite de ses aventures en anglais.

J'avais adoré le premier tome des enquêtes de Maisie Dobbs et ce deuxième tome m'a lui aussi vraiment séduit. La romancière nous plonge au coeur du Londres de l'entre-deux-guerres, période et lieu que j'affectionne tout particulièrement et elle réussit à en recréer l'ambiance et à en planter le décor d'une manière digne d'Agatha Christie. Pas moins. La force de ses intrigues est de nous replonger dans des secrets qui prennent leur source dans la première guerre mondiale, rouvrant les blessures de chacun des protagonistes. Ainsi même Maisie et Billy ne sont pas épargnés et doivent faire face à leurs propres démons. Bien sûr, nous sommes dans un policier anglais et pas dans un thriller haletant. La solution se reconstruit petit à petit au gré des recherches de nos comparses et si j'avais eu un soupçon de la solution finale en faisant un lien entre le titre et un des épisodes de Downton Abbey, le dénouement n'a pas été entièrement dénué de surprises. Ce que j'aime aussi tout particulièrement dans cette série, c'est qu'elle m'apprend des choses sur l'histoire de la première guerre mondiale, notamment ces fameuses plumes blanches, le traitement médical de certains blessés de guerre ou la vie en Angleterre après la guerre. Tout cela est bien entendu romancé mais les faits n'en demeurent pas moins véridiques !

Une série policière de grande qualité, avec des personnages attachants et complexes, dont il est vraiment à déplorer que seuls deux titres ont été traduits. J'ai récemment demandé au Livre de poche la raison de l'arrêt de la traduction, mais je n'ai jamais reçu de réponse. Je devrai donc tenter de lire la suite en anglais.
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