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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Jacinta et Treadway Blake vivent dans un village perdu du Canada. Lui est trappeur et passe la moitié de l'année à trapper pour ramener viandes et fourrures qui leur permettront de passer l'hiver. En 1949, Jacintha accouche d'un premier enfant qui nait hermaphrodite. le chirurgien de la ville explique à Jacintha qu'une opération règlera le problème. L'enfant sera baptisé sous le nom de Wayne et élevé comme un garçon. Il n'y a que Thomasina, une voisine et amie de la famille qui vient de perdre mari et fille dans un accident de pêche, présente à l'accouchement, qui le surnommera Annabel, du nom de sa petite fille disparue.
Mais Wayne grandit, et sa part féminine resurgit.


Je n'ai pas été convaincue par Annabel. Les choix de l'auteur concernant le passage du temps m'ont paru maladroits (100 pages pour la naissance, puis l'enfant à 5 ans, et l'on ne sait rien de ce qu'il s'y est passé). Or, la construction de l'identité, sexuelle ou non, se fait, à mon avis, au jour le jour.
Le livre est écrit sur un registre factuel et descriptif, presque journalistique. Racontée au présent de l'indicatif, il manque de sentiment et d'émotion. Enfin et surtout, je n'ai pas compris l'objectif de l'auteur : il me semble que n'importe quel enfant, dans cet environnement géographique et familial, aurait connu des difficultés pour se construire : une situation isolée, une mère dépressive qui n'arrive pas à faire le deuil de sa fille, un père absent dont la rare présence se limite à faire correspondre son enfant aux canons de la virilité... On sait tous aujourd'hui la portée destructrice du secret de famille, surtout lorsque ce qui est caché a trait au mystère de la naissance de l'enfant.
Peut-être l'idée de K. Winter était d'arriver à montrer que "l'hermaphrodite" est un être humain comme les autres. Moi, je n'en doutais pas, alors 600 pages sur le sujet, c'est long, et j'en viens à me dire que d'autres personnages auraient peut-être plus mérité de porter le livre : Thomasina par exemple, une femme pas comme les autres, ou Wallie, la petit compagne aux cordes vocales lacérées qui rêvait de chanter.
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La chasse aux canards m'a achevé !

Annabel est certainement tombé dans le piège courant du livre du moment, dont on a beaucoup trop parlé ! L'histoire est formidable, évidemment. Elle mérite d'être écrite et lue mais son traitement est rarement évoqué. Durant d'interminables pages vous sera contée la chasse aux canards sauvages dans le Labrador des années soixante. Cela n'a l'air de rien mais c'est une épreuve, qui en dit long de l'ouvrage.

L'écriture est froide, chirurgicale - s'y retrouveront les adeptes de polars scandinaves sans doute. Les personnages ont un nom et un prénom, scandés par dizaine de fois à chaque page. Les personnages sont attachants mais les pages sont lourdes. L'écriture lente et la narration poussive - à n'en pas douter volontaire, créatrice d'une atmosphère pesante et âcre - referment inexorablement le livre. S'y remettre en hiver, par moins quinze, un dimanche, au coin du feu ? Peut-être.
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Déçue, voilà le mot. Je m'attendais à quelque chose de passionnant, d'intéressant, d'intellectuellement nourrissant mais il n'y avait, pour moi, rien qui puisse atteindre le niveau espéré. C'était plat, sans rythme, sans véritable profondeur. Pourtant, le sujet se prêtait à une recherche approfondie, à un questionnement sans borne, à une curiosité sans faille, illimitée. Qu'est-ce que l'hermaphrodisme? Une anomalie? Un handicap? Une maladie? Ou une identité qu'il faut considérer comme aussi naturelle que celui du masculin et du féminin? A quelles difficultés les hermaphrodites sont-ils (elles?) confrontées? Comment se construisent leur identité dans nos sociétés où il n'y a pas de place pour l'ambiguïté, où le masculin s'oppose au féminin sans qu'il soit possible de les concilier? Peut-on vivre en hermaphrodite ou doit-on obligatoirement se choisir un genre, un sexe? le roman aborde quelques-unes de ces questions mais ne les exploite jamais jusqu'au bout. Il reste en surface, surfe sur la vague, refuse de plonger dans les profondeurs comme si l'hermaphrodisme n'était pas le principal sujet, comme s'il n'était qu'un détail évoqué, comme si l'essentiel était ailleurs. Bien mais où? Aucune idée. J'ai eu l'impression, moi, de lire un roman sur la région du Labrador, sur le rythme et la vie qu'elle imposait; sur l'ennui ou le sentiment de liberté qu'elle suscitait; d'où les descriptions et les longueurs inutiles et infinies sur la nature, la forêt, l'environnement et le paysage. Je dis "inutile" parce que là n'est pas, normalement, le sujet du roman; parce qu'il n'y a pas besoin, à mon sens, d'écrire avec tant de détails le décor. Qu'apporte-t-il au sujet, à son analyse et son exploitation? Pas grand chose, à mon humble avis, puisqu'il nous écarte de l'essentiel; puisqu'il ne lui laisse que peu de place. Voyez: 454 pages et on ne sait pas vraiment comment Wayne vit avec son hermaphrodisme, ce qu'il en fait, ce qu'il a décidé, comment il construit son identité. Je veux bien lire l'histoire de cette famille qui ne sait pas comment agir, comment faire devant l'inconnu, face à cet hermaphrodisme plein de mystère. Mais j'aurais aimé plus que cela. J'aurais espéré un questionnement plus foisonnant, plus enrichissant ... je me serais sans doute beaucoup moins ennuyée.
Lien : http://mezelamin.blogspot.fr..
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Après un prologue étrange et fort, je m'attendais à une réflexion sur l'identité sexuelle, à un livre troublant et beau, au lieu de ça j'ai trouvé un synopsis pour téléfilm de troisième catégorie.

Nous sommes dans le Labrador, tout est tellement manichéen, les hommes sont des chasseurs taciturnes, les femmes restent à la maison à s'occuper des enfants et à tenir leur ménage. Évidemment quand un enfant nait hermaphrodite c'est le drame, les femmes le cachent et le mari le devine sans même regarder le garçon, c'est normal il est chasseur et il a un sixième sens, ça commence mal. le mari va décider que ce sera un garçon, la mère va perdre sa fille, sortez vos mouchoirs.

Il y a les dialogues, évidement le livre en est truffé, extrait: la mère qui devant l'infirmière dit au médecin, "J'aimais bien l'autre infirmière, je n'aime pas celle-là" on est dans Candy ou dans l'hôpital de la forêt noire, j'hésite. Ensuite à l'adolescence, le corps du garçon va se transformer car le chirurgien qui l'a opéré durant l'enfance n'a fait que lui recoudre la vulve car il a gardé les organes sexuels des deux sexes, bravo la médecine.

Quand l'enfant se passionne pour la danse synchronisée, son père va demander à des ouvriers du bâtiment de faire une chorégraphie avec des engins de chantier pour le remettre sur le droit chemin par ce shoot de testostérone si subtil. le coup de grâce ça a été la visite à l'hôpital à la puberté ou le chirurgien voit les seins de l'adolescent se développer "comme des abricots pousser sur leur arbre", on sent tout de suite qu'il a les choses en main.

Un sommet de niaiserie et de sensiblerie mièvre, des incohérences à couper le souffle et un livre qui ne décolle pas. Si le sujet est original il est traité d'une manière complètement bêtifiante.
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