AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Kim Tran (Traducteur)
EAN : 9782721004192
230 pages
Editions des Femmes (05/11/1991)
3.28/5   155 notes
Résumé :
"Ma mère n'avait pas d'opinions nuancées. Il y avait ses amis et ses ennemis.
Ses ennemis étaient: le Diable (sous toutes ses formes), les Voisins d'à côté, le sexe (sous toutes ses formes), les limaces.
Ses amis étaient: Dieu, notre chienne, tante Madge, les romans de Charlotte Brontë, les granulés antilimaces, et moi, au début."


Les oranges ne sont pas les seuls fruits recrée sur le mode de la fable l'enfance de Jeanette, doubl... >Voir plus
Que lire après Les Oranges ne sont pas les seuls fruitsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
3,28

sur 155 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
6 avis
2
8 avis
1
0 avis
L'explication du titre nous l'avons dès cet exergue : « Les oranges ne sont pas les seuls fruits » Nell Gwynn.
Cela reste quelque peu mystérieux, même si, en regard, un autre extrait de « L'art de préparer la marmelade » de Mrs. Beeton annonce : « Lorsque l'on utilise des écorces épaisses, la surface doit être écumée soigneusement, car sinon il se forme une mousse qui gâtera l'aspect final ». Est-ce que la romancière entend comparer son travail d'écriture à la préparation d'une bonne confiture ? Si c'est le cas, j'ai trouvé le résultat délicieux.

La trame est tout sauf linéaire, car la romancière y insère des épisodes étranges. Elle parle elle-même d'une narration en spirale.

Le thème essentiel du livre est l'homosexualité féminine, l'intolérance qu'elle engendre chez les femmes. La religion est omniprésente et constitue un ferment d'intolérance. Ses fruits sont moins doux que ceux de l'amour, mais pas forcément négligeables.

Les hommes sont quasiment inexistants comme le père par exemple.

S'agissant des éléments autobiographiques, on peut noter une certaine ambivalence, car selon les propres dires de la romancière le livre ne le serait pas, il l'est pourtant (inspiré par la vie de la romancière). Il s'agit certainement du pouvoir de « transfiguration » de la littérature, fiction par essence.

L'image du bonheur est double aussi puisque celui de Mélanie plus tard qualifiée de « bovin » est opposé à la passion (ardente) de Jeannette, qui voudrait déchirer ses vêtements dans la rue pour lui rappeler son corps.
Commenter  J’apprécie          952
Les oranges ne sont pas les seuls fruits ! Surprenant roman que celui-ci ! Autobiographie mais pas que ! Jeanette Winterson l'auteure et l'héroïne de ce roman a été élevée à Manchester dans une famille entièrement vouée à l'Église .La Bible ,rien que la Bible. L' Évangélisation , rien que l' Évangélisation . Nous sommes dans les années 60 . Jeanette semble heureuse dans le monde de son enfance, même l'école obligatoire ,toutes ses déconvenues et l'incompréhension qui l'y attend lui semble peu de choses; Sa mission est toute tracée elle sera missionnaire , elle prêchera ... et un jour elle rencontre Mélanie . le monde qui l'entoure se pare d'autres couleurs mais sa foi reste inébranlable. La communauté , sa mère en tête, ne l'entendra pas de cette oreille et la rejettera .
Jeanette Winterson affirme sa différence, affirme sa foi . Elle préfère les femmes aux hommes et à l'époque de la parution de son roman en 1985 il n'était pas de bon ton pour une femme d'afficher son homosexualité ! Reconnue comme une Icône féministe elle a écrit nombre de romans , le plus connu est sans doute Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? .
Ceci posé, je referme ce roman avec un sentiment de frustration rarement ressenti , celui de n'avoir pas été capable de comprendre la majeure partie des propos tenus par Jeanette Winterson. Ma méconnaissance biblique est sans doute en grande partie responsable , j'imagine que si les différents chapitres du roman portent le nom des livres bibliques cela a une signification importante mais voilà je n'ai pas pu la saisir , quant à Perceval ... Bref une lecture trop biblique à mon goût , l'incompréhension s'est transformée en déception. Dommage pour moi ...
Commenter  J’apprécie          291
La narratrice de ce récit découvre son homosexualité dans une famille protestante ultra-religieuse et conservatrice. Autant dire qu'une telle découverte, si elle a de quoi en déstabiliser plus d'un car le fait "d'être différent" en soi peut faire peur. Mais dans un contexte où seule compte la parole de Dieu telle qu'elle a été interprété il y a quelques centaines d'années... le défi semble de taille !
La structure du roman, découpé en chapitres qui portent les noms de différentes sections de la Bible reflète l'omniprésence rigoriste des préceptes religieux dans cette famille.

Ce roman était cité dans plusieurs articles et listes pour les lectures LGBTQI, une thématique que je lis très peu pour ne pas dire pas du tout, et il y avait longtemps que je n'avais pas lu Jeannette Winterson.
Ce qui m'a frappée c'est que j'avais de très bon souvenir de cette romancière, mais là, je n'ai pas vu où l'auteure nous emmenait ni l'intérêt d'une structure post-moderniste dans un tel récit. Peut-être était-ce l'effet découverte de ce style d'écriture qui m'avait plu à l'époque de l'université ; mais aujourd'hui avec ce roman j'ai eu la sensation que le récit n'avançait pas et ne m'interpellait aucunement. Les scènes du roman ne font que recycler sous différents angles la bigoterie des parents imposés à leur enfant dans l'éducation, les loisirs et tous les pans de leur vie, et ce n'est pas ce que j'en attendais.

Finalement cette lecture m'aura appris que certains livres lus à une période de nos vies peuvent nous laisser de fortes impressions et nous inspirer une absence d'intérêt quelques années plus tard.
Commenter  J’apprécie          250
C'est pourtant bien parti, la Génèse de cette histoire m'avait embarquée par un style limpide et une plongée au coeur des années 60 du puritanisme américain. J'avais déjà le personnage de cette maman oppressive en horreur. Je plaignais cette pauvre Jeannette. Mais en voyant que tous les chapitres étaient construits sur le même modèle, espoir, déconvenue, frustration et finalement résignation. J'ai survolé la plupart du livre. Les seules parties intéressantes concernent la rencontre avec Mélanie et cet espoir très mortifère d'être un jour libérée du joug maternel et de celui plus pesant de l'atmosphère religieuse ambiante.
Loin d'être une philosophie positive de vie, la religion imprègne ici chaque page et se pose en carcan sociétal sous ses airs de promesse divine. Bref, une jolie déception pour une première lecture de cette auteure. J'irai lire L'horloge du temps, peut-être que le côté fantastique jeunesse atténuera l'écho des offices trop présent ici. J'ai aimé le style de l'auteure pourtant mais trop c'est trop.
Commenter  J’apprécie          193
Quand j'ai sorti mon carnet pour y prendre des notes à la lecture des premières pages, je me suis dit que c'était plutôt bon signe. Et je ne me suis pas trompée, loin de là !

Mais avant de vous confier mon avis sur le livre, lassez moi faire un rappel sur ce que sont les missionnaires chrétiens.

Un missionnaire chrétien est une personne de foi chrétienne qui décide de faire connaître Jésus-Christ et son message, soit par la prédication directe de la « Bonne nouvelle » des évangiles, soit par des oeuvres caritatives, éducatives ou autres.

Cette mission est d'initiative personnelle ou, plus souvent, soutenue et mandatée par un groupe religieux (congrégation religieuse) ou Église chrétienne. L'« annonce de l'Évangile » s'adresse à des personnes, des groupes sociaux, ou des pays, où le Christ est inconnu ou méconnu (Source : Wikipedia).

Alors imaginez un peu la confusion qui a pu régner chez ses adorateurs de Jésus lorsqu'ils ont découvert une lesbienne parmi eux !

Homosexualité et religion : en voilà un sujet qui fâche ! Surtout en ces temps où le mariage homosexuel et l'homoparentalité déchirent la France en deux.. Déjà à l'époque où elle a envoyé son manuscrit aux maisons d'éditions (le livre est sorti en 1985), l'auteur raconte que ces dernières étaient plutôt frileuses à l'idée de publier son livre.

Alors, par où commencer ce billet ?

A travers son roman, Jeanette Winterson nous ouvre les portes de la vie en communauté religieuse, et plus particulièrement chez les missionnaires chrétiens.

La communauté de Jeanette vit dans un monde où toute passion est proscrite et où règnent la raison et la volonté de Dieu. L'amour passionnel n'y a pas sa place : aussi bien celui d'une mère pour sa fille, que celui d'une femme pour son mari ou pire, celui d'une femme pour une autre femme.

On peut remarquer que les femmes tiennent une place prédominante au sein de la communauté et donc, pendant toute l'enfance de Jeanette. Ce sont elles qui gèrent le foyer et la famille, les hommes sont quasi absents. Ce sont elles également qui organisent la vie de la communauté : elles préparent les diverses manifestations et les évènements auxquels participe la communauté et les animent.

Bref, Jeanette a vécu constamment entourée par des femmes fortes et a toujours connu des hommes plutôt lâches et observateurs de leur propre existence. D'ailleurs, hommes et femmes ne se côtoient pas : chacun reste à sa place.

Même si Jeanette a grandi dans un monde à part, on sent qu'elle n'a pourtant pas eu une enfance malheureuse. Elle a simplement connu d'autres joies et fait d'autres découvertes que les autres enfants de son âge.

Jeanette est une petite fille plutôt curieuse qui cherche à comprendre comment fonctionne les choses. C'est d'ailleurs sans doute cela qui aura causé sa perte au sein de la communauté.

Le titre qu'elle a donné au livre, « les oranges ne sont pas les seuls fruits » vient du fait que le seul fruit que sa mère lui donnait à manger étaient des oranges. Visiblement, sa fille a choisi un autre chemin..

Le livre est divisé en huit chapitres qui reprennent les huit premiers livres de la Bible. Sa lecture a vraiment été très agréable et je me suis très vite attachée au personnage de Jeanette dont j'ai aimé les réflexions et la force de caractère.

Enfin, je dois vous confesser que, tout au long du livre, j'avais cru à une réelle autobiographie tellement l'écriture semblait sincère et « sentait le vécu ». Puis lorsque je l'ai refermé pour la dernière fois, j'ai lu la quatrième de couverture : « Tout semble vrai dans ce récit personnel mais tout est inventé, réécrit, passé au tamis de la poésie et de l'humour ».

Mince alors, j'y avais vraiment cru.

Lien : http://mademoisellechristell..
Commenter  J’apprécie          100


critiques presse (1)
Telerama
29 mai 2013
L'écriture savoureuse, l'invention littéraire, la force symbolique ont fait de ce livre un classique contemporain et un symbole du féminisme.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
« Vous singez les hommes », avait dit ma mère avec dégoût. Or c’est justement si j’avais singé les hommes qu’elle aurait eu tout le loisir d’être dégoutée. Les hommes, pour moi, ça trainait à la maison, ça n’avait pas d’intérêt, mais c’était tout à fait inoffensif. Je n’avais jamais éprouvé le moindre sentiment pour eux et, mis à part le fait que je ne portais jamais de jupe, je ne voyais rien d’autre en commun entre eux et moi
Commenter  J’apprécie          90
Ce qui pose problème n'est pas l'objet lui-même ni le contexte dans lequel il se trouve, mais la conjoncture des deux ; soit quelque chose d'inattendu dans un endroit familier (notre tante préférée dans notre salle de billard préférée), soit quelque chose de familier dans un endroit inattendu (notre queue de billard préférée dans notre tante préférée).
Commenter  J’apprécie          100
Les gens aiment faire la distinction entre les histoires, qui ne sont pas des faits, et l'Histoire, qui est, elle, un ensemble de faits. Ils le font afin de savoir ce qu'ils doivent croire et ce qu'ils ne doivent pas croire. C'est une chose très curieuse. Comme se fait-il que personne ne veuille croire que la baleine a avalé Jonas, alors que chaque jour Jonas avale la baleine ? Je vois des gens, aujourd'hui, qui gobent les plus énormes des couleuvres, et pourquoi ? Parce que c'est l'Histoire. Il y avait des avantages à savoir ce qu'il fallait croire. Cela a permis de bâtir un empire et de maintenir les gens à leur place, dans le beau royaume du portefeuille.
Commenter  J’apprécie          40
Il en va ainsi avec les histoires ; nous en faisons ce que nous voulons. C'est une façon d'expliquer le monde tout en laissant le monde inexpliqué, une façon de le garder en vie, de ne pas le forcer à entrer dans le temps. Chaque narrateur raconte son histoire différemment, juste pour nous rappeler que chacun la voit différemment. (p. 127)
Commenter  J’apprécie          60
Elle priait toujours debout, à cause de ses genoux, tout comme Bonaparte donnait toujours ses ordres à cheval, à cause de sa taille.
Commenter  J’apprécie          140

Videos de Jeanette Winterson (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jeanette Winterson
Rencontre animée par Elisabeth Philippe - Interprète : Marguerite Capelle
« L'humanite ne supporte que peu de realite. C'est pour cela que nous inventons des histoires. »
Geneve, 1816. Dans un territoire perdu entre reve et realite, au bord d'un lac rendu invisible par une pluie sans fin, Mary Shelley fait germer une histoire : celle d'une vie et de son createur. Alors qu'elle subit plusieurs fausses couches, puis assiste a la mort de son jeune enfant, la jeune ecrivaine est vite possedee par cette histoire qui la hante, celle d'un homme qui voulait en finir avec la mort.
En Grande-Bretagne, au lendemain du Brexit, Ry Shelley, un chirurgien transgenre qui se presente comme un etre hybride, fournit des membres amputes a Victor Stein pour un projet d'intelligence artificielle.
Avec ce roman d'une audace folle, Jeanette Winterson nous livre une vision vertigineuse de notre humanite : son histoire, son futur, son essence. Selectionne pour le prestigieux Booker Prize, FranKISSstein est aussi un grand texte sur la position hybride de l'ecrivain, a la fois createur et prisonnier de sa creation.

À lire – Jeanette Winterson, FranKISSstein, trad. de l'anglais (Grande-Bretagne) par Céline Leroy, Buchet Chastel, 2021.
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (387) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous Jeanette Winterson ?

Ma mère n'avait pas d'opinions nuancées. Il y avait ses amis et ses ennemis. Ses ennemis étaient: le Diable (sous toutes ses formes), les Voisins d'à côté, le sexe (sous toutes ses formes), les limaces. Ses amis étaient: Dieu, notre chienne, tante Madge, les romans de Charlotte Brontë, les granulés anti-limaces, et moi, au début.

Les fruits ne sont pas tous des oranges
Les Oranges ne sont pas les seuls fruits 
Seules les oranges donnent du jus

10 questions
11 lecteurs ont répondu
Thème : Jeanette WintersonCréer un quiz sur ce livre

{* *}