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Nadine Gassie (Traducteur)
EAN : 9782743614478
490 pages
Payot et Rivages (07/10/2005)
3.42/5   44 notes
Résumé :
Cloudstreet tel est le nom donné à la maison dans laquelle deux familles modestes jetées par-dessus bord suite à divers revers se retrouvent un beau jour. Les Lamb, menés à la baguette par Oriel, véritable commandant en chef, s'adonnent avec ferveur à la prière et au labeur, seule façon pour eux de sortir de la misère et du drame qui fit perdre la raison à Fish l'enfant rieur.

Les Pickles, rêveurs impénitents, vivent dans un total désordre et maugrée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cloudstreet, c'est le nom d'une rue dans une ville d'Australie, mais c'est aussi le nom donné à la grande maison centrale de cette rue, centrale pour ses habitants car à son rez de chaussée s'est installée une sorte de modeste épicerie-traiteur « une demeure immense, à la peinture écaillée, dotée d'yeux et d'oreilles, et qui dégage même pour eux, une impression d'opulence impie », « une maison vibrante et respirante », « une grande maison foutraque ».
Dans cette grande maison, se sont installées 2 familles venant d'horizons différents :les Lamb et les Pickle : 13 personnes en tout. Ces familles qui s'opposent dans plusieurs domaines : le rapport au travail, le rapport à l'argent, les relations parents-enfants ont cependant en commun la modestie de leur situation sociale, et aussi, en leur sein, la présence d'un handicapé. Dans la famille Lamb, c'est le père Sam, qui a perdu un bras  ds un accident de pêche, dans la famille Pickle, c'est l'un des 3 fils, Fish, rescapé d'une noyade occasionnée par l'inattention de son Quick , rescapé grâce aux efforts désespérés de sa mère pour le ramener à la vie par le bouche à bouche, mais qui reste diminué « il n'est pas revenu tout entier du monde de la mort » 
Peu à peu, insensiblement, les deux familles qui cohabitent d'abord chacune de leur côté du couloir central , qui ne se fréquentent pas, apprennent se rencontrer, s'entraider, se mêler . Ils forment ce que l'auteur appelle « une tribu, un équipage »et la maison un navire battu par les tempêtes de la vie, qui ne manqueront pas au cours des 20 années sur lesquelles se déroule le roman. La maison apparaît alors comme un nid hors duquel personne ne peut être heureux, un cocon protecteur : les enfants, qui, adultes, l'ont quittée, y reviennent pour s'y installer et y retrouver le bonheur.
CLOUDSTREET, c'est le roman d'une aventure collective où alternent tendresse, haine, mais toujours beaucoup d'émotion. Les personnages ne sont ni entièrement exemplaires, ni toujours entièrement sympathiques. Pas de manichéisme, non plus.
On y voit vivre des personnages poignants: les deux personnages de mère, mais aussi, en particulier pour moi, l'un des enfants Lamb : Fish, celui « qui n'est pas revenu tout entier du monde de la mort ». Fish lié par un rapport fusionnel à son frère Quick, pourtant responsable de la noyade qui l' a diminué, un enfant qui hurle la nuit et fait frémir toute la maisonnée, mais trouve l'apaisement en jouant du piano ou plutôt en cognant sans trêve ni harmonie sur l'instrument. C'est sur ce personnage que se termine le roman, une fin douce mais bouleversante .
Lire ce livre, c'est entrer dans l'intimité de 13 personnages , découvrir la part d'ombre que chacun d'eux porte en lui, assister à des moments de crise, mais aussi de renaissance , vibrer en empathie avec eux , c'est devenir soi-même témoin de leur vie . Comme l'écrit le narrateur au début du roman «  tu ne peux t'empêcher de t'inquiéter pour eux, de les aimer, de les désirer, ceux qui continuent à défiler dans les fétides galeries confinées du temps et de l'espace, sans toi » . J'ajouterai : tu ne peux t'empêcher de conserver leur souvenir.
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Cloudstreet/Tim Winton
C'est un roman bien étrange que cette saga de deux familles très modestes que le destin va rapprocher dans la ville de Perth en Australie occidentale.
L'action débute au cours des dernières années de la seconde Guerre Mondiale.
La famille Pickles habite à Géraldton au nord de Perth avec Sam le père, Dolly la mère et trois enfants, Rose, Ted et Chub.
La famille Lamb, c'est Lester le père, Oriel la mère et six enfants.
Les deux familles ne se connaissent pas encore.
Deux accidents surviennent qui vont façonner de façon tragique la vie de ces deux familles : Sam Pickles est victime d'un accident du travail ce qui va le handicaper toute sa vie, et Fish Lamb suite à un accident de pêche va sombrer dans un coma qui laissera des traces indélébiles.
Les Pickles héritent un jour d'une grande maison à Perth ; une affreuse vieille maison comme ils disent. Ils ne sont pas très vaillants, rêveurs en délire, désordonnés et souvent désenchantés et décident d'en louer la moitié à la famille Lamb qui eux sont riches d'idées, entreprenants et travailleurs.
La vie n'est pas facile dans ce coin perdu d'Australie.
Et Sam a vite fait de dilapider les loyers payés par les Lamb en perdant ses paris aux courses de chevaux. Dolly sombre dans l'alcoolisme.
Pendant ce temps, les Lamb s'enrichissent en travaillant nuit et jour.
Cette grande maison toute de guingois est une demeure qui bourdonne, emplie non seulement de vacarmes mais aussi de beaux sentiments. Mais quand le silence et le calme règnent, ils précèdent toujours la tourmente. On a parfois l‘impression d'y être dans une maison de fous.
Le style imagé et percutant dont use l'auteur Tim Winton d'emblée vous met le sourire aux lèvres. Les formules à l'emporte-pièces et l'humour le plus décapant fusent dans chaque situation, qu'elle soit comique ou tragique.
« Madame Clay éclata en sanglots. On aurait dit un chien s'étranglant sur une couenne de bacon … ! »
« …elles riaient comme si on leur avait enfoncé une pelle entre les côtes ! »
« Il ronflait comme un vaisselier trainé sur un toit de tôle … ! »
Et puisque « les sots engendrent chez lez autres une dureté dont ils n'ont pas idée » on va assister à des situations assez cocasses. Mais aussi déchirantes lorsque Rose surprend dans la salle de bain son père en pleine dépression muni d'un rasoir qu'il a posé contre sa pomme d'Adam.
Lisez et relisez le chapitre intitulé « L'enfer » à la page 220 : c'est un morceau d'anthologie que cet enfer passé d'Oriel, femme de Lester.
Des personnages généreux comme Rose Pickles qui ne pouvant poursuivre ses études par manque d'argent, part travailler dans un grand magasin de Perth et Quick Lamb le rustre qui quitte sa famille pour aller chasser contre prime les kangourous qui ravagent les cultures.
Un instinct grégaire inconscient anime tous ces êtres et peu à peu les deux familles ne vont plus former qu'une tribu avec l'amour en plus.
Oui, il y a beaucoup d'amour et de tendresse dans ce roman et les agneaux égarés, comme dit Quick Lamb, que sont tous ces personnages sans illusions n'en savent pas moins aimer, aider et pardonner.
Et Lester qui songe et se lamente : « Je voudrais seulement savoir en quoi croire. »
C'est aussi ce que chaque personnage de cette histoire douce-amère comme a dit un internaute avec justesse, se demande par devers lui. Croire en l'amour, c'est peut-être ce qu'il reste encore de possible, amours contrariées, amours inabouties, amours échouées, mais amours cependant.
Un très beau roman de Tim Winton, écrivain australien né en 1960.

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En Australie, deux familles modestes, les Pickles et les Lamb - treize personnes en tout - sont réunies par les aléas de la vie. Elles sont amenées à cohabiter dans une grande maison quelque peu délabrée.

Doux-amer est un qualicatif qui s'accorde bien à ces chroniques familiales. On est tour à tour amusé puis envahi par la mélancolie à suivre les aventures des familles Pickles et Lamb, mais souvent on ressent les deux en même temps. Dans la famille Pickles, les parents semblent trop abimés pour sortir la tête de l'eau, ils vivent dans le désordre et le détachement de tout, au grand désespoir de Rose la fille ainée. Ils se trouvent mis face à leur dérive car ils croisent chaque jour les membres de l'autre famille, les Lamb, modestes comme eux, en but à des difficultés et des malheurs comme eux, mais ordonnés et entreprenants. J'ai apprécié la compagnie de ces personnages singuliers et attachants (surtout Quick et Rose), et aimé déambuler dans cette grande maison délabrée mais animée des bruits de la vie.

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L'ambiance de la maison de Cloudstreet se retrouve dans le style de l'écriture, qui oscille volontairement entre surréalisme, simplicité et chaos.
Je n'ai pas été séduite par l'histoire (finalement assez triste) de ces deux familles qui cohabitent.
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Quel roman! la folle histoire de 2 familles en colocation que tout sépare.
Ce roman montre encore une fois la richesse de la littérature australienne!
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Entretien avec Tim Winton (en anglais), deuxième partie. 2008.
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