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395 pages
The Free Press (01/01/2000)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

What makes a great Jewish book? In fact, what makes a book Jewish in the first place? Ruth R. Wisse eloquently fields these questions in The Modern Jewish Canon, her compassionate, insightful guide to the finest Jewish literature of the twentieth century. From Isaac Babel to Isaac Bashevis Singer, Elie Wiesel to Cynthia Ozick, Wisse's The Modern Jewish Canon is a book that every student of Jewish literature, and every reader of great fiction, will enjoy.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
S'il m'est pénible de laisser Trilling de côté, il est douloureux de négliger Proust. Certains critiques voient en Proust un auteur juif, bien qu'il fût baptisé catholique et ait reçu la communion à l'âge de douze ans. Ils le considèrent ainsi parce que Jeanne Weil, la mère de Proust, était issue d'une famille juive de Metz, au nord-est de la France, et qu'il resta en relations toute sa vie avec les membres de cette famille. Proust fut profondément influencé par sa mère et, par elle, par sa judéité. La matrice sociale de son oeuvre doit beaucoup à sa connaissance directe de la communauté juive française, et quand le moment fut venu de prendre parti dans le plus grand débat politique de l'époque, Proust se rangea du côté des défenseurs d'Alfred Dreyfus accusé à tort. Obsédé par la mémoire, Proust croyait qu'une oeuvre d'art n'est pas la création d'un artiste unique, mais dérive de l'accumulation de souvenirs qui remontent bien au-delà de sa destinée personnelle : "Un artiste ne s'exprime pas seulement lui-même, mais aussi des centaines d'ancêtres, les morts qui trouvent en lui leur porte-parole." Il est certain que les ancêtres juifs de Proust faisaient partie de ce passé accumulé, mais il y a une différence entre le lignage et la vie. Et bien que Proust descende des Juifs et sympathise avec leur condition, il prend grand soin dans ses écrits de montrer qu'il ne partage pas leur destin. Dans sa célèbre description des Juifs dans "A l'ombre des jeunes filles en fleurs" (Within a Budding Grove), par exemple, où le narrateur décrit la famille de son ami Bloch, ce n'est sûrement pas la sévérité de la description qui exclut Proust du canon littéraire juif, car on trouve des caractérisations autrement plus sévères que celle-ci dans la littérature hébraïque ou yiddish ; simplement, le narrateur à la première personne insiste sur sa propre extériorité de "cette colonie juive"*, ce "cortège homogène en soi"*, cette "phalange compacte et close"*. Bien que le narrateur soit aussi détaché de la majorité française à Balbec, il est bien plus douloureusement et explicitement, extérieur aux Juifs. Les sympathies et accointances de Proust ne s'expriment pas en un roman de l'expérience juive, bien que sa connaissance du sujet soit complète et profonde. Je pense que nous faisons bien de respecter les intentions de l'auteur, au lieu de prendre sur nous de décider, comme font les antisémites et comme doivent le faire les rabbins, qui est juif et qui ne l'est pas. Le roman de Proust continuera de nous donner du plaisir en dehors du canon juif.

* en français dans le texte

Préface de l'auteur, pp. 17-18
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Postface de l'auteur.
En terminant mon travail, je répèterai que ce livre est seulement un panneau indicateur sur une route sans fin. Je me trouve déjà dans la position de quelqu'un à qui le lecteur incrédule dira, "Mais comment as-tu pu oublier de parler de cela ?" Cela, c'est "Miriam" (1921), apogée de l'oeuvre narrative de Micah Yosef Berditchevsky, un des livres les plus innovants de la prose hébraïque moderne, écrit par l'artiste le plus rebelle et le plus audacieux [...] Et est-ce qu'un auteur a jamais exercé une plus grande influence sur la littérature juive naissante, que l'énigme de Drohobycz, Bruno Schulz ? Dans ce qui est peut-être la plus haute manière de valoriser une oeuvre littéraire, l'Américaine Cynthia Ozick a fait d'un manuscrit perdu de Bruno Schulz l'élément central de son roman "The Messiah of Stockholm", presque au même moment où l'Israélien David Grossman ranimait son esprit immortel dans le roman "See : Under Love". Ces auteurs sont mentionnés dans la liste de lectures supplémentaires prévue, en appendice, pour le lecteur avide.

p. 347
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