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Citations sur Trop tôt (55)

Je me suis sentie moche. Vieille, aussi. Lourde, avec ce ventre encore plat, mais qui prenait toute la place. Qui m’étouffait. Qui m’éloignait de mes parents.
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Face à la mer, j'ai compris que cette nuit d'amour, volée à mes vacances en famille, était mon premier choix d'adulte. Qu'il fallait l'assumer. Que c'était ça grandir. S'embarquer et essuyer des tempêtes.
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Le désir amoureux, comme la mer, n'était pas sans danger. Fascinant, hypnotique, rassurant vu de loin, mais parfois, comme la mer, il prenait des vies, brisait des corps et ravivait des manques.
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En retrouvant mes amies, Zaïa et Cassandre, j'ai un peu esquivé le sujet des amours de vacances. "Alors ? Raconte, Pia ? tu as eu un copain cet été ?" Impossible à dire. J'ai juste parlé de flirt, de mauvais plan. Pourtant, pour le premier baiser ou le premier pelotage, j'avais été la raine. Miss grande gueule entre filles, avec des détails croustillants, des exagérations et des bêlements qui nous faisaient du bien à toutes. Mais là, rien. Bloquée. Le souvenir de cette nuit est restée en moi. Enfermé dans mon ventre.
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Étrange comme le monde est trompeur et ses mensonges, parfois, plus beaux que la vérité.
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Pour moi, il ne s'agissait plus de cinéma, ni d'un tendre moment auprès de ma mère. Juste d'une séance de deux heures dans l'obscurité de mes pensées.
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« « Ne sois pas lourde, Pia ». C'est ce que m'avait demandé Nathan le lendemain de notre nuit d'amour. Était-ce une prémonition ? Lourde, je le suis devenue à cause de notre étreinte d'un soir. Il n'en sait rien et n'en saura jamais rien. Je trouve cela injuste. Lui a le droit de rester à l'extérieur. De ne pas être concerné. Moi, je ressens cette nuit dans ma chair. Et ça fait mal. À la tête, à l'âme, ça fait des bleus à l'avenir. J'ai peur de cela. De me sentir lourde à jamais. « Il suffit d'une fois », nous avait prévenus l'infirmière au collège lors d'une journée consacrée à l'éducation sexuelle. Une fois pour attraper le sida ou tomber enceinte. Je le savais. Tout le monde le sait. Double risque pour les femmes. Double peine aussi, puisque ce sont toujours elles qui sont jugées. « Quelle idiote, elle n'avait qu'à se protéger ! Quelle traînée ! Quelle délurée ! Toujours les mêmes paroles immondes depuis des siècles, même au temps d'internet. Peut-être même pire avec internet, les gens parlent trop. Je pense à elles depuis quelques jours. Aux autres filles. À toutes celles qui ont vécu ça avant moi. Seules avec ce poids dans leur ventre. Parfois chassées. Bannies. Maudites. Contrairement aux hommes, les femmes ne peuvent pas oublier certaines nuits d'amour si légères. Parfois, oui, les femmes sont condamnés au souvenir, parce que ces nuits les marquent à jamais dans leur chair. »
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Tout s'embrouillait dans ma tête. J'avais pourtant étudié la fécondation en SVT. Mais là, je ne comprenais rien à ce qui était écrit sur le mode d'emploi du test de grossesse. Je perdais pied. Alors, j'ai tenté d'analyser la situation. Je voulais comprendre. J'avais fait l'amour dans la nuit du 16 au 17 juillet. Nous étions le 18 septembre.si j'étais enceinte, c'était donc de plus de huit semaines. Où en est l'embryon à huit semaines ? Est-ce que je pouvais avorter en prenant la pilule ? Est-ce qu'il était trop tard ? C'était la panique. J'avais l'impression que mon cerveau n'était plus connecté. Décervelée. Idiote. Une traînée, une fille facile. Une putain. J'ai de nouveau entendu toutes ces horreurs dans ma tête. Tous ces jugements sur les filles qui tombent enceintes sans le vouloir.
Alors que j'étais sans dessus dessous, toute seule avec ma peur au ventre et mon test de grossesse. Nathan était bien tranquille, lui sans doute avec sa copine à Paris.
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« Double risque pour les femmes. Double peine aussi, puisque ce sont toujours elles qui sont jugées . ''Quelle idiote, elle n'avait qu'à se protéger ! Quelle traînée ! Quelle délurée !'' Toujours les mêmes paroles immondes depuis des siècles, même au temps d'internet. » (p. 37)

« Quand aux préservatifs, je n'en avais pas. Au collège, seules les salopes en ont sur elles. C'est ce qu'on dit entre filles. En avoir, c'est reconnaître qu'on est prête. Ouverte. Disponible. Genre une salope, quoi. C'est nul, mais c'est ce qui se dit. » (p. 45)

« Décervelée. Idiote. Une traînée. Une fille facile. Une putain. J'ai de nouveau entendu toutes ces horreurs dans ma tête. Tous ces jugements sur les filles qui tombent enceintes sans le vouloir. » (p. 56)

« Tomber enceinte. On dit aussi tomber amoureuse. Pourquoi la langue française fait-elle toujours tomber les êtres humains dès qu'il s'agit de traduire leurs émotions fortes ? (p. 81)
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« C'est étrange quand on y pense d'ailleurs, cette expression. Tomber enceinte. On dit aussi tomber amoureuse. Pourquoi la langue française fait-elle toujours tomber les êtres humains dès qu'il s'agit de traduire leurs émotions fortes ? Tomber enceinte convient bien quand la grossesse n'est pas une bonne nouvelle, mais quand je vivrai un grand amour et que je serai prête à accueillir un bébé, un joli petit, pas la poupée Chucky, alors le verbe « tomber » ne sera pas adapté. Voler enceinte serait plus juste. »
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