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Benjamin Legrand (Traducteur)
EAN : 9782221115305
154 pages
Robert Laffont (04/02/2010)
3.47/5   46 notes
Résumé :


À Fort Bragg, en Caroline du Nord, grande base d'entraînement militaire, un jeune soldat homosexuel a été battu à mort dans les toilettes d'un bar topless et les trois rangers coupables de l'agression sont restés impunis.

Jusqu'à ce qu'entre en jeu l'obstiné Irv Durtscher, producteur d'une émission de télévision à succès. Son embuscade va mobiliser caméras cachées, micros espions et strip-teaseuse thaïlandaise sur les lieux du crime..... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique

Quelle surprise quand j'ai découvert le livre : Tom Wolfe a écrit un roman de 150 pages seulement !
Convaincue de son talent, je n'ai pas été surprise, en revanche, par le mordant du propos, le panorama sans concession d'une société américaine décadente, le style qui fait mouche, l'humour toujours tapi derrière une virgule.
Fort Bragg, Caroline du Nord, est une ville qui héberge une base militaire où vivent GI et rangers émérites…et aussi homophobes.
Une équipe de télé, la fameuse émission Day & Night, va monter une embuscade pour confondre les 3 militaires qui ont battu à mort l'un des leurs en raison de son orientation sexuelle.
Ni pires ni meilleurs les uns que les autres, l'Armée et le mécanisme des media (et donc ceux qui les consomment) sont passés au vitriol pour le plus grand bonheur du lecteur.
Tout ça en moins de 150 pages. Chapeau bas Mr Wolfe
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Sur un fond tragique, Tom Wolfe cisèle une histoire courte de 150 pages, vivantes, caustiques, burlesques pour dénoncer les travers de la société du spectacle et l'hypocrisie de la société américaine.
Sans doute pas un immense livre mais un moment extrêmement sympathique.
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Avec ce court roman, Tom Wolfe nous montre l'envers des émissions de télé et surtout comment il est facile d'arranger la vérité quand on veut avant tout faire de l'audimat.

Irv Durtscher, producteur de l'emission Day & Night, décide de retrouver les coupables d'un homicide antigay, pour enfin être reconnu dans son milieu. C'est alors une embuscade à coup de micro et de caméras cachés que trois militaires vont être piégés et confrontés à la vérité. Nous suivons l'évolution de l'enregistrement des scènes phares qui permettront ensuite de faire le montage pour l'émission. La démarche n'est pas très légale, mais ce n'est pas si grave car LA vérité est plus essentielle.

Seulement voilà, quand les militaires retournent les faits à leur avantage en déplaçant le problème (avec un parti pris pour leur phrasé assez difficile - les mots sont mâchés et déstructurés), Irv n'est pas satisfait. Et c'est là que l'on comprend que LA vérité est tellement malléable: à coup de coupures, de voix off et de changements de plan, les coupables rentrent enfin dans le moule qu'Irv avait prévu.

Par le biais de ce roman, Tom Wolfe nous fait comprendre que ce que montre et ce que dit la télé n'est pas parole d'évangile et qu'il faut avoir un certain recul. Car après tout avant la vérité c'est surtout les parts de marché sur le paysage audiovisuel que les boites de production recherchent. Fascinant.
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Jusqu'où aller pour obtenir des aveux ?

La dénonciation de faits graves justifie t elle le voyeurisme ?

Les faits de guerre héroïques d'un soldat atténuent t-ils la gravité de ses actes ?

Ce sont quelques unes des questions auxquelles Embuscade à Fort Bragg de Tom Wolfe nous amène à réfléchir.

Ce livre nous plonge dans les coulisses de Day & Nigth, une émission de télévision à succès produite par Irv Durtscher prêt à tout pour « faire le scoop » et nourrir sa vanité.

A Fort bragg, une grande base d'entrainement militaire en Caroline du Nord, un soldat homosexuel a été battu à mort dans les toilettes d'un bar topless. Ce crime est pour l'instant impuni. Irv et son équipe souhaite obtenir les aveux des trois militaires coupables et les diffuser en direct à la télévision, audience garantie ! Ce qui pourrait passer pour un idéal de justice est juste le moyen pour faire du fric, encore plus de fric. Quoi de mieux que du sordide, du trash, du bouseux pour faire exploser la cote d'une émission de trash TV !

Tous les moyens sont bons (même illégaux) pour piéger les 3 rednecks, caméras cachés, micro-espions, strip-teaseuse aguicheuse pour les entrainer dans le camping-car devenu studio d'enregistrement, les mettre face à leurs aveux et apothéose finale : l'animatrice vedette des États-Unis pour les faire avouer !

Tout ne va pas se passer comme prévu car malgré leur inculture, leur racisme, leur homophobie, leur phrasé douteux, l'un deux va tenter de renverse la vapeur. Et si l'émission accusait un héros, un marine trop jeune pour la guerre et déjà confronté à l'horreur, une victime ?

Comble du cynisme, le montage, les coupes, les plans séquence arrangent tout, Irv ne leur laissera aucune chance de s'exprimer. Même un coupable a le droit de s'exprimer mais le spectateur est un idiot et il ne faudrait pas qu'il se laisse attendrir. Ne lui laissons pas le choix de juger par lui-même, gavons le d'image, de son, de mots et rendons le message unique !

Le livre est court, vif, percutant et amène à réfléchir sur notre positionnement face aux médias. Sommes nous si facilement manipulable ? Les dialogues des 3 militaires sont écrit dans leur propre « patois » auquel, à ma grande surprise, on s'habitue très vite !

Ce livre est acide, dur et effrayant ! Triste société du spectacle…..
Lien : http://mespetitesidees.wordp..
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"Embuscade à Fort Bragg" raconte une histoire des plus sordides : l'assassinat dans les toilettes d'un bar topless d'un jeune soldat des commandos US, homosexuel surpris par trois de ses collègues dans une "posture intéressante". Tout l'intérêt du livre repose sur la manière dont "l'enquête télévisée" est menée...
Pour Irv, producteur d'une émission d'investigation limite télé-réalité, tous les moyens sont bons : caméras cachées, planques durant des semaines, micros gros comme des têtes d'épingles installés discrètement dans les spots du bar, car-régie dissimulé dans un luxueux mobil-home, location des lieux pour les transformer en studio-télé invisible et même participation d'une strip-teaseuse pour arriver à découvrir une affaire encore plus glauque quoi que moins évidente que la démonstration de politiquement correct prévue...
Qu'à cela ne tienne, on coupe au montage, on change les plans, on charcute la pellicule à qui mieux-mieux, on trie les interventions, on choisit les séquences, on place des "bips" un peu partout pour faire croire à l'utilisation de termes encore plus orduriers que ceux cachés etc... Irv veut absolument prouver la culpabilité des GI's ainsi que l'homophobie latente des blancs en général. Par ce côté-là, le bouquin est passionnant. En effet, Wolfe se sert de ce fait divers nullissime pour placer le microcosme faisandé de la télé-poubelle sous le microscope de l'entomologiste et permettre au lecteur de découvrir toutes les ficelles cachées de la machine à décérébrer...
Court roman ou longue nouvelle (145 pages), d'abord paru en feuilleton dans la revue "Rolling Stone", au style aisé malgré quelques redites, vite écrit, vite lu mais néanmoins essentiel ...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- OK, fit Ziggefoos, c’t’exac’tment aske j’voulais t’dire. Et’dans une unité militaire, c’est êt’un homme et c’que l’unité arrête pas d’te dire c’est : Voilà l’test pour un homme. Un homme court pas, s’cavale pas. Un homme r’sque sa puta d’vie… pour son unité ! Ouais chuis d’accord qui la r’sque pour son pays, pour l’drapeau et les gens au pays et tout, mais si qu’tu causes avec n’importe quel mec qu’a été au feu, le vrai feu sur l’terrain, et qu’il est honnête, y va t’dire c’que j’te dis : tu r’sques ta puta d’vie pour l’unité, et l’unité a l’enfonce tout’l’temps l’même clou : sois un homme. Elle te dit pas : sois un homme bien, et sûr qu’a te dit pas sois une femme bien, puta d’bordayl. J’veux dire, tu commences à mettre des femmes au combat, et j’peux t’dire kekchose aussi sûr qu’le soleil y s’lève tous les matins : tu peux oublier qu’t’as des vraies unités combattantes. Paske l’unité a qu’une chose à t’dire : Sois un homme. Même chose pour les homosayckschuels. ‘Xact’ment le même chose. T’essayes d’mette des homosayckschuels dans une unité de combat ? Tu peux l’oublier. L’unité peut plus : sois un homme – avec tout l’respect qu’j’dois -, paske l’genre d’mec qui faut qu’t’aies, y va pas rester transquille aque ça, et que tu peux attend’ deux mille ans et essayer d’l’éclairer sur ça, et y va quand même pas s’t’nir tranquille. Maint’nant vous pouvez ap’ler ça des préjugés, si vous voulez, et p’têt qu’c’en est, mais aske ça change pas les faits d’la vie du tout. Vous, les gens d’la télay, vous f’riez mieux d’dire à l’Amérique qu’a f’rait mieux d’veiller sur ses Jimmy Lowes et ses Florys, paske quand ça va chier, a va en avoir b’soin, et la meeerde a finit toujours par pleuvoir un jour au l’aut’ et aske vous allez avoir b’soin d’kékun pour faire vos guerres, et ces kékuns s’ront et ont t’jours été vos Jimmy Lowes et vos Florys.

Bien avant qu’il puisse commencer à analyser ce qu’il venait d’entendre, une alerte rouge s’était déclenchée dans le tête d’Irv. Ce môme, ce Ziggefoos, était une résurgence de Tobacco Road, un natif archaïque, un vrai primitif du grand Sud, un redneck de Floride – un skinhead -, mais quelque part il s’était débrouillé pour devenir… un jeune combattant américain sincère et éloquent sorti du cœur rural de l’Amérique, qui avait risqué sa vie au service de son pays et avait été grièvement blessé au « puta d’feu » dans les rue de Mogadiscio, en Somalie…Irv n’avait jamais entendu aucun Américian des années quatre-vingt-dix manger si complètement sa propre langue, mais sons sens pratique lui disait que ça passerait très bien à l’écran… Pour beaucoup trop de gens, il serait absolument convaincant… Il ne clignait pas nerveusement des yeux comme Jimmy Lowe et Flory. Il n’était ni hystérique, ni défensif, ni évasif. Il regardait Mary Cary droit dans les prunelles et il parlait sincèrement, du fond du cœur, à supposer qu’un skinhead comme lui en ai un… Non, il s’en sortait beaucoup trop bien. Il y avait forcément quelque chose à faire au montage…
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