Citations sur Où est votre stylo ? (10)
Mais bon, c'est comme les tapis signés Picasso ou Miro : on ne marche pas dessus, on les suspend au mur. C'est pareil avec les voitures (customisées) de Barris. Elles sont, réellement, des sculptures.
Les jeunes sont, en revanche, plus actifs : ils sortent, se promènent en voiture, se trimballent avec des transistors branchés en permanence sur leur cerveau, et ils écoutent la radio. Enfin, « écouter » n’est pas vraiment le bon terme ; la radio est pour eux un arrière-fond, le décor sonore pour la vie qu’ils s’imaginent avoir. Ils ne veulent pas de message, mais une atmosphère. La plupart du temps, dès qu’ils captent un message – un spot publicitaire ou un bulletin d’infos –, ils se mettent à tripoter le bouton, cherchant à retrouver l’atmosphère qu’ils viennent de perdre. Tous ces jeunes vont et viennent, parcourent la bande radio en quête de quelque chose qui aura sur eux un impact non intellectuel mais psychologique.
- Est-ce que vous vous êtes sentie différente, après, heu, vos seins?
Remarquons à ce titre que la plupart des hommes politiques sont pareils aux rats aristocratiques mentionnés plus haut : ils sont séparés du Cloaque par des cercles isolants pratiquement sultanesques, limousines, chauffeurs, secrétaires, aidés de camp, gardes du corps, portiers, maisons fortifiées ou duplex au sommet de gratte-ciel. Ils ne prennent presque jamais le métro, ignorent l’epreuve de l’heure de pointe, n’habitent évidemment pas les HLM ni ne travaillent dans la tour Pan Am.
Spector n’a pas vraiment su quoi leur répondre. Il aime sincèrement la musique qu’il produit. Il écrit des chansons lui-même. Il est une nouveauté, le premier millionnaire ado issu de l’enfer teenager de l’Amérique. Il ne lui a jamais été facile de considérer l’univers du rock’n’roll de l’extérieur et de l’expliquer : il est immergé dedans, il AIME ça.
Il existe ensuite ici une autre stimulation qui est à la fois visuelle et sexuelle : le décolleté fessier de Las Vegas. C’est une forme d’accoutrement d’un sexy provocant que l’on voit de plus en plus aux États-Unis, mais comme elle demeure aussi peu commentée que les sous-vêtements à slogans typiques de la culture Broadway (« Embrasse-moi, j’ai froid ») que l’on voit dans les magazines de mode, les euphémismes à son égard manquent encore et je n’ai d’autre choix que des termes froidement cliniques.
"Si l'on commence par la rationalisation de la politesse, on illustrera cette tendance par l'institution du déjeuner d'affaires new-yorkais. Historiquement parlant, le savoir-vivre se fonde sur le CHARISME PATERNALISTE du système féodal : la principale marque d'honneur qu'un noble pouvait accorder à l'un de ses semblables – hormis celle de donner sa fille au fils de celui-ci, ou vice versa –, c'était de lui offrir un FESTIN. Le déjeuner d'affaires new-yorkais est le festin féodal cantonné à des objectifs strictement économiques. Une kyrielle de restaurants de l'est de Manhattan, au niveau des Rues 50 et quelques, ne vivent que grâce à ces incessantes bamboches de businessmen."
Il faut faire très gaffe, quand on élève un gamin... Il faut passer du temps avec lui. S’il bosse sur un projet, une construction, quelque chose, il faut travailler avec lui.
Ce qui se passe, c’est la radio à l’ère moderne. Curieux phénomène, sur le plan psychologique : après avoir perdu initialement du terrain devant la télévision, elle revient en force, mais sous une forme complètement différente. De nos jours, la radio est devenue quelque chose que les gens écoutent pendant qu’ils font autre chose. Ils s’habillent le matin, partent en voiture au travail, trient le courrier, repeignent une maison, travaillent dans une tranchée et, pendant tout ce temps, ils écoutent la radio.
On peut simuler un bombardement, avec : vous aurez l’impression que tout le théâtre explose ! Bon, il va falloir la programmer. Ils ont utilisé le même mécanisme que celui du missile Skybolt. Ça s’appelle Celson, ou un machin de ce genre