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EAN : 9782100810833
128 pages
Dunod (10/06/2020)
4.14/5   32 notes
Résumé :
"Je rêvais de partir, de monter dans la voiture de se rouler, loin. Ou simplement de dormir pour toujours. Exactement comme dans ce rêve que je fais tout le temps : je grimpe dans un bac à fruits et je sens une pluie de pommes m'ensevelir." Dans ce roman graphique intime et émouvant, Teresa Wong écrit et illustre l'histoire de sa lutte contre la dépression post-partum. A la fois déchirant et drôle, Chère Scarlet saisit à la perfection le désespoir silencieux de cell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Avoir des enfants est la chose la plus naturelle du monde. Nous, femmes, sommes faites pour donner la vie, pour porter des enfants, pour leur offrir le meilleur, pour nous annihiler face à leurs besoins impérieux. C'est bien connu, une femme a l'instinct maternel au fond de ses tripes. Ca n'est pas faire oeuvre de courage que de se lever au milieu de la nuit pour la tétée. Ca n'est pas même un effort que l'on consent à faire car par sa seule présence, un bébé nous remplit de joie, de bonheur, de gratitude. Etre mère, c'est la plus belle chose au monde.

Vous y croyez, vous, encore à ces conneries culpabilisantes ? Combien d'entre vous, lorsqu'elles étaient jeunes mamans se sont senties écrasées par le poids des responsabilités, la fatigue harassante, le lien qui a du mal à se créer avec ce bébé que l'on vous colle dans les bras ? Combien d'autres aiment profondément leurs enfants mais ne peuvent s'empêcher de regretter leur vie d'avant ? Si c'était à refaire… Combien n'osent pas partager leurs idées noires de peur d'être taxées de mauvaises mères et d'être profondément méprisées par celles qui n'arrivent pas à avoir d'enfant ? Combien de mères souffrent en silence et s'en veulent de faire souffrir par ricochet ce petit être qui a transformé leur vie à jamais ?

Non la maternité n'est pas un océan de béatitude et d'amour. Non, toutes les femmes ne vivent pas les premiers mois avec le sourire aux lèvres. Non toutes les maternités ne sont pas instagrammables. Et oui, je l'ai facile de dire tout ça, moi qui n'ai pas d'enfants mais si ce thème me touche autant c'est parce que je sais au fond de moi que j'aurais fait partie de ces femmes en détresse si j'avais été mère. Et je sais aussi qu'à l'époque où je voulais plus que tout le devenir, je ne faisais que répondre à un diktat de la société qui pèse sur la plupart des femmes quand arrive la trentaine.
Heureusement pour moi, mon corps a décidé ce que ma tête n'était pas en mesure de trancher, il m'a empêchée de devenir une mère qui regrette sa vie d'avant. Pour moi, le destin a donc finalement bien fait les choses mais c'est aux autres femmes que je pense. Pas à celles pour qui la maternité a été une révélation, celles-là connaissent leur chance mais à toutes celles qui ont été jetées dans le grand bain sans vraiment savoir nager ni être certaines d'aimer vraiment l'eau.

Heureusement la parole commence à se libérer un peu sur ce sujet douloureux. Teresa Wong apporte sa pierre à l'édifice en nous proposant un roman graphique qu'elle a écrit et illustré pour revenir sur son parcours difficile qui a suivi la naissance de sa fille Scarlet. Avec tendresse et sans fausse pudeur, elle parle de ce que l'on ne voit pas habituellement, de ce que l'on tait, de ce qui fait désordre. de ce corps qui change irrémédiablement, de ce foutu instinct maternel qui se fait la malle au moment où elle en a le plus besoin, de ce mal-être persistant qu'elle peine à s'expliquer, de cette dépression post-partum qu'elle mettra du temps à identifier. Ce roman n'est pas tant destiné à sa fille enfant qu'à sa fille devenue femme et avant qu'elle ne devienne mère. Ce roman c'est la façon que Teresa Wong a trouvé pour dire à sa fille et à travers elle, à toutes les femmes, qu'elle a le droit de laisser parler ses émotions, que la maternité est quelque chose de complexe et qu'il est normal de se sentir dépassée par cela. Que la culpabilité n'a pas sa place ici. Que devenir mère n'est ni une obligation, ni une évidence. Qu'il faut parfois du temps et de la bienveillance envers soi-même pour y parvenir. Et qu'il faut se faire aider si l'on en éprouve le besoin.

Dans ce roman graphique, le message passe autant par les textes totalement déculpabilisant que par les illustrations en noir et blanc. le trait de crayon est volontairement basique et c'est tant mieux. Ca n'est pas l'esthétisme qui est recherché ici mais la proximité. Teresa pourrait être une mère, une soeur ou une amie venue à notre chevet au moment où l'on a le plus besoin de réconfort. Ses dessins exposent son vécu et des situations dans lesquelles chaque mère traversant une dépression post-partum pourra s'identifier. C'est éminemment touchant. Chère Scarlet est un livre à offrir à une jeune maman que l'on sent à la dérive pour lui rappeler qu'elle n'est pas toute seule et que non devenir mère, ça ne coule pas de source.

Lien : https://www.lettres-et-carac..
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Une BD qui pour moi m'a rappelé des souvenirs. Nous ne sommes pas toutes égales face à la maternité.

Nous sommes dans une société ou on nous pousse dans un schéma tous fait pour nous. Quand tu te maries après il faut logiquement avoir un enfant dans l'année qui suit.
Pour notre part on avait attendu un peu avant d'avoir Lucas on voulait profiter de nos moments à deux. On m'a même demandé si on avait des soucis pour concevoir un enfant. J'étais effaré de la question ! Comment peut-on poser ce genre de question. Lucas va avoir 5 ans en août et tout le monde nous demande depuis ses 1 an "alors le petit frère ou la petite soeur c'est pour quand ?" Mais laissez-nous tranquilles à la fin.

Quand l'auteure parle de son mal-être à la maternité je m'y suis retrouvée j'avais qu'une envie c'est de rentrée à la maison car je n'arrivais pas à dormir et les infirmières peu aimables.

Et l'allaitement comment dire ... J'ai eu un fou rire en lisant ce passage car je m'y suis retrouvée totalement. "C'est naturel", "Ce n'est pas normal de ne pas allaiter son enfant" les remarques ont été assez piquantes également j'ai beaucoup pleuré car l'allaitement c'est très mal passé et on me renvoyait l'image de la mauvaise mère qui n'arrivait à donner son lait. Avoir eu ses réflexions m'a fait très mal car je n'étais pas bien à ce moment-là. J'aurais eu besoin de soutien à ce moment-là. Que l'on me dise que ça arrive qu'il ne fallut pas que je me tracasse. A la maternité les infirmières m'ont fait essayer toutes les positions possibles pour allaiter Lucas mais en vain. Moi qui suis très pudique j'ai eu beaucoup de mal avec ce moment où on me tripotait les seins à me faire mal pour me dire comment faire.

Donc OUI des femmes font des dépressions post-partum et ça ne devrait pas être aussi tabou. Pour ma part, une fois à la maison dans mon cocon je me suis vite senti mieux. J'ai eu une sage-femme en or qui m'a accompagné avant et après mon accouchement qui à été a mon écoute et je reviendrais la voir si un deuxième enfant pointe le bout de son nez.

Une lecture que je recommande pour les futures mamans mais aussi à toutes les femmes ce sujet ne doit pas rester tabou.
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Voilà un roman graphique qui aborde un sujet plutôt tabou dans nos sociétés : la dépression post-partum. Et pourtant c'est une épreuve par laquelle passe un grand nombre de femmes. Bien plus qu'un baby-blues, la dépression post-partum est une longue période de solitude, pendant laquelle la jeune maman se pose tout un tas de questions, se sent débordée, pense ne pas aimer son bébé, a peur de mal faire. Une véritable souffrance qui entraîne une très grande culpabilité vis-à-vis du bébé qui est là malgré lui. Que celle qui n'a jamais eu pensé qu'elle était un monstre ou une mauvaise mère lève la main !

Teresa Wong, dans Chère Scarlet, s'adresse à sa fille Scarlet. Mais elle relate sa propre expérience et elle s'adresse aussi aux femmes, celles qui sont déjà mères, celles qui ne le sont pas encore. Car la maternité n'est pas si naturel que cela. Parce que non, tout n'est pas inné, parce que personne n'en parle de la dépression post-partum. Ce sujet n'est pas souvent abordé car les jeunes mères souvent se taisent, par honte, par peur d'être jugée.

"Toutes les mères y arrivent. […] Ne dis rien, ils vont penser que tu es folle."

L'écriture de Teresa Wong est efficace. Elle va droit au but, avec gravité mais aussi avec humour parfois. Cela donne un texte touchant, sincère et qui parle à toute personne ayant donné la vie, qu'elle soit passée par la dépression post-partum ou pas, car toutes ces situations parlent aux mères ! Chacune un jour ne s'est pas sentie à la hauteur de ce qu'attend la société d'une jeune mère.

Les dessins de ce roman graphique sont en noir et blanc ce qui met vraiment en évidence la noirceur de la dépression. Car non, une naissance n'est pas que du bonheur ! Bas les masques, la maternité n'est pas toujours simple. Epuisement, envie d'ailleurs, envie de dormir, de ne plus entendre son bébé pleurer, de revenir en arrière, ou pire même…

Chère Scarlet est un ouvrage poignant et indispensable qui aborde un sujet important sous un format original. Un roman graphique à lire absolument pour qu'enfin la dépression post-partum ne soit plus taboue. Et que les personnes touchées par le post-partum n'en aient pas honte et libèrent leurs paroles, enfin. Pour mieux se relever, et se dire qu'elles ne sont pas seules et que ce n'est pas anormal, loin de là. Un livre pour prévenir aussi les mères en devenir de ce qu'elles pourraient ressentir une fois leur bébé dans leur bras. Merci Teresa Wong.
Lien : https://ellemlire.com/2021/0..
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Avis : Quand le désir de devenir mère est présent, difficile de le museler. Alors quand enfin on attend un enfant, il n'y a pas plus belle joie au monde ! Mais cette magnifique expérience peut également être jalonnée de difficultés : nausées et vomissements qui affaiblissent, maux de dos ou de ventre, vertiges, hémorroïdes, rétention d'eau, remontées acides... La grossesse n'est pas forcément rose pour toutes les femmes.
Enfin vient l'accouchement - que personnellement, je redoute pas mal ! Là encore, ce n'est pas forcément une partie de plaisir. Mais bon, il faut bien passer par là, et le meilleur est à venir, avec la naissance de ce petit être tant attendu, et déjà aimé ! Non ? Eh bien, pas forcément.
C'est cet après, ce début d'une nouvelle vie que nous expose l'autrice dans ce roman graphique très fort. Baby blues, dépression post partum : beaucoup de personnes ne connaissent pas l'existence de ces états de dépression qui peuvent submerger la nouvelle mère, et la faire se sentir perdue, coupable. Est-ce être une mauvaise mère de ne pas être euphorique à tout moment ?
Je trouve ça très important de désacraliser ce statut, de briser cette culture du silence sur les problèmes que nous pouvons tous rencontrer. Non, une naissance ce n'est pas que de la joie et du bonheur. C'est aussi de la fatigue, des doutes, des peurs. Mais il ne faut pas que cela soit tabou, afin d'en sortir. C'est, pour moi, une lecture importante, à mettre entre toutes les mains, pas uniquement celles des futures ou nouvelles mamans.
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Ce roman graphique traite d'un sujet rarement abordé car très difficile et éprouvant : la dépression post partum (après la naissance de l'enfant). On parle du baby blues mais cette dépression est encore plus sévère.
Envie de dormir permanente, envie d'oublier, refus de cet instinct maternel poussant la nouvelle maman vers son bébé, pleurs,..
Teresa Wong se livre ici en s'adressant à sa fille Scarlett avec pudeur et tendresse et revient sur sa grossesse et les mois suivant l'accouchement et cela sans tabous. Elle nous ouvre son coeur et sa tête afin d'offrir à son public une vision totale sur cette maladie. Elle évoque aussi le lourd poids de la pression sociale entourant une naissance : l'instinct maternel, l'allaitement, la peur de ne pas être une bonne maman, le poids de cette nouvelle responsabilité, le regard des autres, et la nécessité de se faire aider.
Les illustrations sont en noir et blanc en totale cohérence avec l'état d'esprit de Teresa.
Un roman fort, instructif, beau, sensible, touchant, pudique, tendre et violent à la fois. Il ne peut pas laisser indifférent et j'en suis ressortie bouleversée par ce beau témoignage.
Je salue le courage de Teresa d'avoir osé aborder ce sujet et ce de cette manière exemplaire.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je n'ai rien dit. J'avais peur de passer pour une mauvaise mère. C'était peut-être le cas.
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Je ne sais pas à quel moment la fatigue a fait place à la tristesse, mais ce fut assez rapide..
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J'ai peur que tes problèmes de santé soient la conséquence directe de mon égoïsme.
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