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DMZ tome 2 sur 13

Thomas Davier (Traducteur)
EAN : 9782809401790
142 pages
Panini France (09/01/2008)
4.21/5   41 notes
Résumé :
Les critiques à travers tout le pays considèrent DMZ de Brian Wood et Riccardo Burchielli comme "l'un des meilleurs albums de BD actuels". Par sa peinture visionnaire et pourtant réaliste d'une Amérique de nouveau divisée par la guerre civile, DMZ est devenu un miroir essentiel de notre époque.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce tome fait à suite à DMZ, tome 1 : Sur le terrain (épisodes 1 à 5). Il contient les épisodes 6 à 12, initialement parus en 2006, écrits par Brian Wood, dessinés et encrés par Riccardo Burchielli, et mis en couleurs par Jeromy Cox, pour les épisodes 6 à 10. Brian Wood dessine 3 ou 4 pages par épisodes. L'épisode 11 a été dessiné et encré par Kristian Donaldson. L'épisode 12 a été entièrement dessiné et encré par Brian Wood. Les couvertures sont réalisées par Brian Wood. Ces épisodes ont été réédités dans DMZ intégrale Tome 1 (épisodes 1 à 12).

Épisodes 6 à 10 - C'est l'été à Manhattan et la température est particulièrement élevée. Une distribution d'eau est organisée dans la rue, mais une bombe explose tuant tous les habitants présents. Au vu de la gravité de l'attentat, l'armée des États-Unis décide d'intervenir sur place. Dans un autre quartier un tireur d'élite a abattu six militaires à Staten Island. L'armée évoque également une explosion sale au pied de la Statue de la Liberté. Matty Roth contemple les restes du camion de distribution d'eau encore en flammes, alors que son téléphone de liaison avec la chaîne Liberty News se met à sonner Il le jette au loin dans une canalisation ouverte charriant des eaux usées. Il se prend la tête entre les mains. Quelques minutes plus tard, il va repêcher son téléphone dans les eaux immondes. Il rentre chez lui et contacte la chaîne Liberty News qui lui réclame un reportage dans un délai très court. Un peu plus tard, il est contacté par les représentants de l'armée des États Libres (Free States Armies). Ils viennent le chercher et l'emmène de l'autre côté de la rivière. Ils ont un journaliste en otage et vont s'en servir pour négocier.

Matty Roth s'est donc installé à Manhattan, territoire démilitarisé servant de zone tampon entre le gouvernement des États-Unis, et le gouvernement des États Libres. le seul fait qu'il soit journaliste pour une chaîne du dehors fait de lui un individu crucial dans l'équilibre des pouvoirs. Il se retrouve donc impliqué dans des opérations effectuées par soit les États-Unis, soit les États Libres. Il lui faut un peu de temps pour se rendre compte que les uns comme les autres voient en lui un pion qui peut être manipulé, utilisé, instrumentalisé. Brian Wood sait ne pas noyer le lecteur sous un flot d'informations, et il prend bien soin de rester à un niveau humain. Matty Roth reste donc le centre d'attention quasi exclusif, pratiquement présent dans toutes les séquences. Il est nouveau dans ce territoire démilitarisé et le lecteur apprend par ces yeux de novice. Matty Roth perçoit inconsciemment qu'il est instrumentalisé et se défend de son mieux. Mais il doit faire face à d'autres priorités comme sa santé (une sorte de tourista aggravée), et être témoin de morts idiotes, dénuées de raison.

Riccardo Burchielli continue d'impressionner le lecteur en réalisant des planches qui donnent l'impression de véritablement se trouver à Manhattan, alors même que l'artiste n'y a encore jamais mis les pieds. le lecteur retrouve bien l'urbanisme spécifique de ce quartier : les larges artères, les gratte-ciels, quelques façades d'immeubles identifiables, quelques vues touristiques. En cohérence avec la période de l'année, Jeromy Cox continue d'utiliser une palette de couleurs chaudes, parfois un peu vives. Enfin les décors sont représentés de manière très régulière, quasiment à toutes les pages. le lecteur éprouve donc une sensation entre tourisme (grâce aux photographies de référence envoyées par Wood au dessinateur) et images de journal télévisée avec les impacts de balle, de mortier ou de bombe. de temps à autre, il peut voir comment les habitants ont récupéré et rafistolé des véhicules ou des objets du quotidien. Il est également visible de ci de là que les services de maintenance ne sont plus opérationnels, à commencer par ceux de la municipalité. À d'autres moments, le lecteur peut constater de visu que les habitants ont su faire preuve de débrouillardise et d'inventivité pour pallier le manque d'approvisionnement en objets du quotidien. À la demande du scénariste, le dessinateur reste dans un registre très proche de la réalité, sans intégrer d'éléments d'anticipation ou de technologie futuriste. La seule exception concerne le matériel de reporter de Matty Roth, parfois franchement bricolé (en particulier pour être indétectable), parfois un peu plus avancé (en particulier celui fourni par l'armée).

Riccardo Burchielli continue de donner une gueule à ses personnages. Parfois, un visage évoque la manière de dessiner d'Eduardo Risso, les aplats de noir en moins. le lecteur ne peut pas s'empêcher de remarquer, par exemple, la dame obèse en bikini qui attend pour récupérer de l'eau. Il regarde les grimaces sur le visage de Matty Roth qui souffre d'une infection, ou quand il ressent des sentiments intenses. Il apprécie la variété des visages et des tenues des personnages qu'ils soient de premier plan ou de simples figurants. Il note que la direction d'acteurs comporte une petite touche d'emphase pour mieux faire passer les états d'esprit, tout en restant dans un registre normal. le dessinateur sait également donner la sensation de mouvement, que ce soit pour les véhicules ou pour les personnages en train de courir. À plusieurs reprises, le lecteur est frappé par une situation rendue visuellement mémorable : le petit groupe d'individus faisant la queue pour acheter de l'eau stérile, Matty Roth se faisant enlever en pleine et mettre un sac sur la tête par un groupe d'individus très professionnels, Eve Lindon passant en revue le matériel étalé sur une table, qu'elle confie à Roth, Zee Hernandez affalée dans son fauteuil, Roth hurlant sur un toit désert sous un soleil de plomb, le sourire de Kelly Connolly, etc.

Alors qu'il continue à découvrir son environnement, Matty Roth sert d'intermédiaire dans les négociations pour délivrer un journaliste retenu en otage par l'armée des États Libres. Bien sûr personne ne joue franc jeu, et Matty Roth s'interroge sur ce qu'il peut croire. Wood et Burchiellli montrent très bien ces doutes, avec une montée de paranoïa vis-à-vis d'Eve Lindon, le lecteur se demandant où se situe la vérité, les auteurs jouant aussi avec lui. Au fur et à mesure, Matty Roth se rend compte qu'il peut trouver des ressources auprès des quelques amis qu'il s'est fait, mais aussi qu'il n'est pas du tout un élément neutre dans cette société. Bien que n'étant là que depuis peu de temps, le simple fait qu'il soit observateur et que ses reportages soient vus à l'extérieur de Manhattan fait qu'il modifie les événements qu'il observe. Il ne choisit pas de devenir moteur des événements, mais il y participe de manière incidente, et parfois de manière directe. En cela il est devenu un citoyen à part entière de Manhattan. le lecteur se retrouve vite pris également par l'intrigue, Brian Wood ayant conçu un thriller à haut risque, avec des répercussions significatives pour le personnage principal, mais aussi pour l'otage (bien sûr) et pour la situation globale de Manhattan, avec le risque très réel d'une nouvelle intervention militaire.

Épisode 11 - Zee Hernandez n'a pas toujours été blonde. Comment se passait ses études de médecin avant la guerre civile ? Où était-elle pendant les premiers échanges armés à Manhattan ?

Cet épisode est l'occasion pour Riccardo Burchielli de prendre un peu de repos (ou d'avance pour dessiner les épisodes suivants), et pour Brian Wood de développer un personnage secondaire, enfin pas si secondaire que ça puisqu'il s'agit du premier rôle féminin. Kristian Donaldson est dans un registre graphique assez proche de celui de Burchielli, avec de discrètes touches d'exagération comique qui évoque parfois Simon Bisley dans la deuxième moitié des années 2010, par exemple sur la série Hellblazer avec Peter Milligan. Les décors sont parfois un peu moins consistants et crédibles que ceux de Burchielli, mais l'urgence et l'inquiétude sont bien là. le scénariste montre comment Zee Hernandez a vécu l'assaut donné sur Manhattan, ainsi que son évacuation et la désinformation organisée par l'état. du coup le lecteur se familiarise avec elle, en même temps qu'il apprend des bribes d'information sur le début du conflit qui a mené à faire de l'île une zone démilitarisée.

Épisode 12 - Au travers de ses articles et de ses notes, Matty Roth fait découvrir d'autres quartiers de Manhattan, ainsi que des habitants qu'il a interrogés.

Un épisode qui sort de l'ordinaire : pas d'intrigue, mais un mélange de brèves interviews d'habitants (2 ou 3 phrases maximum), de courts papiers (2 ou 3 paragraphes synthétiques) sur l'état de plusieurs quartiers de Manhattan, sur l'anatomie d'une bataille de rue, sur la culture, la mode, quelques restaurants, illustrés par des dessins mi photographies au contraste poussé à fond en noir & blanc, mi dessins au trait épais. Brian Wood donne ainsi de la consistance à la population, aux quartiers, à la société qui s'est adaptée à cet environnement bouleversé.

Ce deuxième tome confirme la dimension politique du récit, la narration visuelle vive et naturelle, le commentaire sur la réalité de la guerre pour la population civile, ainsi que les stratagèmes des factions en conflit pour justifier leurs actions militaires. En filigrane, Manhattan devient un personnage omniprésent, ainsi que sa population. le lecteur se rend compte que l'auteur éprouve une réelle fierté vis-à-vis de la population de l'île, fierté pour ceux qu'il met en scène, mais également fierté pour ceux au temps présent dont la vitalité et l'entrain se retrouvent dans leurs homologues de fiction et d'anticipation.
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Très bon tome ou nous découvrons un Matty Roth de plus en plus charismatique. Viktor Ferguson que l'on croyait mort dans le 1 er est en vie et retenu par l'armée des États libres. Notre jeune journaliste devient malgré lui l'intermédiaire entre ces séparatistes et les forces armées des États Unis qui ne reculerons devant rien pour mettre un terme aux agissements de ces opposants. Une histoire mature et passionnante que nous offre l'auteur. de bonnes planches graphiques, un scénario digne d'un très bon film, un anti-héros attachant ayant maintenant de réelles convictions et des personnages secondaires haut en couleur, de l'action, du sentiment... Tous les éléments sont réunis pour faire de ce tome une très belle réussite. En conclusion, cela m'a donné envie de continuer cette série qui a pris une envergure a laquelle je ne m'attendais pas.
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Trop occupée à gérer ses guerres à travers le monde, l'Amérique a commis l'erreur de négliger ses problèmes internes. Elle se retrouve maintenant victime d'une terrible guerre civile déclenchée par des milices anti-gouvernementales et opposant l'armée régulière aux armées dites « libres ». La ligne de front se situe à Manhattan, où 400.000 personnes sont livrées à elles-mêmes dans une zone convoitée par les deux camps : la DMZ (DeMilitarized Zone). Un jeune photographe stagiaire se retrouve un peu malgré lui au beau milieu de cette zone démilitarisée en proie au chaos. Faisant face aux nombreux dangers qui sévissent dans l'épicentre des hostilités, Matty Roth va se lancer dans une quête de vérité que jalouserait tout correspondant de guerre. Premier journaliste au coeur de la DMZ, sa popularité grandissante des deux côtés de la zone va lui valoir une interview exclusive du redouté leader des armées libres et va le propulser dans un rôle de médiateur entre les deux camps.
Ce deuxième volume édité par Panini reprend les épisodes US #6 à 12 de cette série de la collection Vertigo. Les quatre premiers chapitres (Body of a Journalist), signés Brian Wood et Riccardo Burchielli, poursuivent l'immersion de Matty Roth dans les déboires quotidiens des citoyens de Manhattan, tandis que Zee (dessiné par Kristian Donaldson) remonte au début des affrontements et se concentre principalement sur cette jeune infirmière qui a porté secours à Matthew dans le tome précédent. le dernier volet de ce recueil (NY Times) se présente comme un guide du New York de DMZ, proposant entre autres des notes sur le Lower East Side, Central Park, Chinatown, Washington Heights et Ground Zero.

Le scénario d'anticipation de DMZ captive essentiellement grâce au réalisme avec lequel il dépeint la fiction est impressionnant. A l'instar de Guerres Civiles chez Futuropolis, il plonge le lecteur le lecteur au coeur du chaos sans passer par une introduction géopolitique ou une mise en place détaillée. Pas de superhéros ni de technologies avancées, juste des civils livrés à leur propre sort qui donnent naissance à un récit très humain. Il y a d'abord la découverte de cette ville de New York ravagée par une seconde Guerre Civile américaine imaginaire dont le centre névralgique se situe dans la Big Apple. Il y a ensuite les déboires d'un photographe qui se retrouve coincé par hasard en pleine zone hostile, un stagiaire dont le travail de reporter va permettre de découvrir et de comprendre les lois qui régissent la vie des différentes communautés de cette zone de non-droit.

Alors que le volet précédent présentait plusieurs tranches de vie, celui-ci se focalise sur ce jeune héros malgré lui. Un personnage qui va perdre de sa naïveté au fil des pages et finir par s'adapter aux conditions de (sur)vie difficiles et aux manipulations politiques dont il est victime. L'épisode consacré au personnage de Zee permet quant à lui de mieux comprendre le point de vue des autochtones. Ce deuxième tome va également lever une partie du voile sur l'origine de ce conflit qui divise le pays et sur les influences gouvernementales qui oeuvrent en coulisses et mettent en péril l'objectivité du journalisme de guerre.

L'approche de DMZ est originale car elle permet de livrer une image des Etats-Unis bien éloignée de la vision idéalisée habituelle. Avec ses accents de critique acerbe envers la politique US, le récit de Wood n'hésite jamais à mettre en avant l'hypocrisie et les mensonges du gouvernement américain en période de guerre. Et malgré le côté fictif évident de cette ville américaine mise à feu et à sang, le lecteur n'aura aucun mal à tirer le parallèle avec le climat politique actuel concernant la crise iraquienne. le graphisme de Riccardo Burchielli n'est d'ailleurs pas étranger au réalisme de cette saga. En montrant des rues newyorkaises désertées et une Statue de la Liberté mutilée, l'artiste d'origine italienne parvient à instaurer une ambiance urbaine crasseuse et une impression de désolation pesante qui rendent ce no man's land tout à fait crédible.

Le corps d'un journaliste confirme en tous points l'aspect prometteur de la mise en place de cette série qui en est déjà à son vingt-huitième numéro outre-Atlantique.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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En Résumé : Voilà un second tome qui se révèle toujours aussi nerveux, prenant et captivant tout en se penchant un peu plus sur le côté humain que ce soit des personnages principaux mais aussi d'autre habitants. L'intrigue et les manipulations sont toujours aussi efficaces et tendus et nous proposent toujours une critique aussi acerbe sur la guerre. Les personnages sont vraiment attachants et les graphismes se révèlent toujours aussi prenants et réussis que le tome précédent. Seule le dernier chapitre, où les graphismes changent, m'a paru un tout petit peu moins réussi.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Les combats se poursuivent entre les États libres et les États Unis.
Manhattan reste une enclave prise entre les feux des deux camps et connaît chaque jour des tirs hostiles tuant des civils. Les new-yorkais savent depuis longtemps qu'ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes...
L'eau potable est une denrée rare, les attaques terroristes sont quotidiennes et Matthew (Matty pour les intimes) poursuit ses investigations afin de faire savoir au reste du monde que l'on continue à vivre ici, à se battre, parfois juste pour survivre. Matty est maintenant reconnu de tous, au sein même de la ville comme ailleurs. Il est devenu un symbole pour certains, un moyen de faire pression pour d'autres. Son plus grand combat est de gagner le respect de son employeur.
Quand la FSA (Armée des Etats libres) le kidnappe, Matty ne s'imagine pas qu'il sera obligé de servir d'intermédiaire entre les deux camps dans une guerre médiatique.
Matty, en perdant sa neutralité de journaliste, se sait en danger et va se laisser aveugler par une forme de paranoïa qui le fera agir sous l'impulsion. Déstabilisé par le fait de voir ses appuis mis à mal.... ses certitudes vont être ébranlées.
Une quête pour son garantir son intégrité.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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critiques presse (1)
Sceneario
27 juin 2012
Le graphisme, les couleurs sont vraiment très agréables, avec une excellente surprise sur Kristian Donaldson qui ne fait qu'un épisode, mais quelles magnifiques planches !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La peur était vraiment insupportable au début, surtout les premières heures. Il y a quelque chose d'absolument terrifiant dans une ville silencieuse. C'est difficile à expliquer.
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" Je ne me suis jamais intéressé à la politique. A quoi bon ? La politique suivait son cours indépendamment de ce que les gens pensaient ou faisaient "
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" Si tu as peur de mourir, mais pas de tes patrons, tout ira bien. Travaille sous tes conditions. Les gens le verront et te respecteront "
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