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EAN : 9782843047077
512 pages
Zulma (04/09/2014)
  Existe en édition audio
3.86/5   1003 notes
Résumé :
Benjamin Wood signe un premier roman magistral sur les frontières entre génie et folie, la manipulation et ses jeux pervers – qui peuvent conduire aux plus extravagantes affabulations, à la démence ou au meurtre.

Cambridge, de nos jours. Au détour d’une allée de l’imposant campus, Oscar est irrésistiblement attiré par la puissance de l’orgue et des chants provenant d’une chapelle. Subjugué malgré lui, Oscar ne peut maîtriser un sentiment d’extase. Pre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (212) Voir plus Ajouter une critique
3,86

sur 1003 notes
Oscar travaille dans une maison de retraite à Cambridge. Un jour, se promenant il est attiré par le son de l'orgue et entre dans la chapelle. Il y fait la connaissance d'Iris Bellwether qui n'est autre que la soeur d'Eden, l'organiste. Une relation amoureuse intense entre eux naît rapidement ternie par le comportement étrange d'Eden, un être complexe et narcissique ne vouant son intérêt qu'à la musique. Petit à petit, Oscar découvre la personnalité d'Eden et commence à se poser de nombreuses questions sur son état psychique. Grâce à l'un des résidants de la maison de retraite, il entre en contact avec un spécialiste Herbert Crest, atteint malheureusement qu'une tumeur au cerveau dont les jours sont comptés. Eden et Herbert mettent chacun leur esprit en avant afin de prendre l'ascendant sur l'autre.... jusqu'au drame final...


Une lecture qui m'a laissé sceptique au départ. le roman centre son sujet sur le délire narcissique et la musicothérapie ... les délires de toute puissance voire la sensation de se percevoir en Dieu. Seulement, ce livre pèche par une inégalité rythmique et des longueurs insipides par moments. le lecteur doit vraiment s'accrocher au début du récit avec une pléiade de personnages complexes au comportement par moment déroutant. Une fois le lecteur familiarisé avec les personnages, le contexte scientifique doit être digéré avec énormément de théories abordant la musicothérapie, l'ésotérisme. L'intrigue se développe lentement et insidieusement pour se terminer avec un final a contrario express.


Globalement, ce premier roman de Benjamin Wood me laisse avec une sensation troublante. Autant le contexte de la mort, de la musicothérapie et des délires narcissiques sont des sujets sur lesquels le livre m'a passionné... autant certains personnages comme les parents d'Eden, ses amis (Marcus, Yin, Jane), la soeur (Iris) m'ont paru caricaturaux : en effet, le comportement des parents (Théo et Ruth Bellwether) via leur "indifférence", leur flegmatisme, leur détachement face à ce fils étrange m'a paru à contre-courant. L'explication donnée vers la fin par Théo ne répond pas à cette sensation de discordance avec le récit.


Bref, un roman complexe et psychologiquement bien pensé et documenté. Malheureusement, les inégalités dans la rythmique de l'intrigue, les longueurs, les personnages caricaturaux ont plus été un frein qu'un vecteur de plaisir à découvrir ce livre.
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Impressionnant pour un premier roman !

De génie, il en est question tout au long de l'histoire , entrainant bien sûr l'interrogation sur ses frontières avec la folie .

Oscar Lowe, aide-soignant dans une maison de retraite, est subjugué par la musique d'un orgue dans une église,et fait alors la connaissance d'Iris et de son frère Eden Bellwether, le musicien si doué , féru de musique baroque .

Oscar tombe sous le charme de la belle Iris et rapidement aussi sous la coupe de son frère.

Celui ci est persuadé qu'il a des dons pour guérir grâce à sa musique , expérience sur sa propre soeur à l'appui .

Commence alors pour Oscar une vie nouvelle dans les bras d'Iris d'abord puis dans ce milieu aisé où l'ambition et l'orgueil ne laissent pas de place aux doutes et à la remise en question.

Ecartelé entre sa conviction de la maladie mentale d'Eden et les certitudes d'Iris et du petit groupe d'amis du génie d'Eden , Oscar s'interroge et doute ...

Les différentes rencontres avec des personnages atypiques comme le Docteur Paulsen et Herbert Crest sont également captivantes .

Au fil des pages les questions s'enchainent : quelles sont les relations entre la science et Dieu, le rationnel et l'irrationnel , l'amour filial et la passion, l'amitié et la manipulation, l'art médical et les médecines parallèles ..

Benjamin Wood capte l'attention du lecteur avec brio et ce d'emblée car les toutes premières pages nous laissent entrevoir le drame final.

J'ai été conquise , il doit y avoir du génie la-dessous ...
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Je savais que j'allais me plonger dans un roman très dense et documenté qui ne se lit pas de façon légère ou approximative et qu'il faut du temps et de la disponibilité pour bien s'en approprier la lecture.

Cependant, à la lecture de ces près de 500 pages, je peux vous dire que le jeu en valait largement la chandelle tant "Le Complexe d'Eden Bellwether", premier roman d'une jeune anglais de 34 ans, Benjamin Wood, est un vrai bijou, et assurément un des grands coups de coeur littéraire de la rentrée littéraire.

Même si dès le début du livre, je sais que je suis en terrain connu, car j'ai déjà eu l'occasion de lire un certain nombre de ces "Campus Novels" dont la littérature américaine s'est fait une spécialité (du "Maitre des illusions" de Dona Tart à au "roman du mariage" de Jeffrey Eugenides, deux chefs d'oeuvre du genre), "ce complexe d'Eden Bellwether" en est une version britannique absolument brillantissime et qui mélange réflexion très pertinente sur la folie, et thriller sur la manipulation parfaitement maitrisé.

Pendant tout le livre, le lecteur s'interroge, un peu comme le fait Oscar, le jeune aide soignant qui se retrouve un peu par hasard au sein de ce groupe de jeunes brillants musiciens et universitaires, afin de déterminer si ce Eden Bellwether, le frère virtuose de la jeune fille dont il tombe éperdument amoureux, est un fou manipulateur ou un génie capable d'utiliser le pouvoir hypnotique de la musique à des fins médicales et scientifiques.


Le roman de Wood, mécanique fort bien huilée, fouille ainsi de manière bien profonde la thématique du pouvoir thérapeutique de la musique et de l'hypnose sur la maladie et la souffrance, un peu à la manière du dernier film de Woody Allen oppose le rationnel à l'irrationnel; et les sciences et médecines traditionnelles aux croyances surnaturelles et parrallèlles.

J'ai été particulièrement sous le charme de la façon dont la communauté d'étudiants du livre de Benjamin Wood n'est vue qu'à travers le regard d'un "étranger",Oscar, qui va s'intégrer à cette petit groupe en préservant toutefois une certaine distance sur le soi disant génie de cet Eden, individu atteint de personnalité narcissique, tout en arrogance, de perversion et de domination.

De la même façon, j'ai tout autant apprécié l'intervention à mi parcours d'Herbert Crest, un psychologue spécialiste des troubles de comportement qui veut débusquer la personnalité d'Eden mais qui lui aussi se trouve pris dans les mailles de sa folie, et qui aboutira à un dénouement pas si attendu que cela, et qui ne déflorera pas tous les mystères et zones d'ombre parsemés au fil du récit.

Bref, un très grand livre!!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Etre hypnotisé par Bach ou Haendel (au sens médical du terme) ou par tout autre musicien, baroque de préférence, quelle délicieuse médication!
Perdre le sens des réalités sous le charme mélodique du contrepoint, guérir en corps ou esprit par la musicothérapie sous hypnose, voici un concept qui me parle fort bien!

Quand Oscar, jeune aide-soignant, fait la connaissance d'une bande d'étudiants de Cambridge menée par le charismatique Eden Bellwether, il est rapidement intrigué et agacé par l'intelligence et par la mégalomanie de celui ci.
Etranger à la classe sociale de ses nouveaux amis, autodidacte et pragmatique, il se sent manipulé en esprit par la personnalité narcissique d'Eden et en charme amoureux par sa soeur Iris. Et quand la mise en pratique des théories thérapeutiques sous hypnose musicale se présente à l'improbable guérisseur, Oscar aura bien du mal à empêcher le drame, dans l'atmosphère psycho-maniaque qui s'installe insidieusement.

Les médecines alternatives, la psychologie de l'espoir et de l'auto-suggestion, la manipulation sectaire avec gourou inspiré sont en filigrane de ce premier roman bien maitrisé.
A la frontière du génie, du paranormal et de la folie, j'ai aimé la thématique insolite de la thérapie musicale, mais en ai regretté le traitement un peu laborieux par les pertes de rythme et des personnages décalés qui gênent parfois à la compréhension psychologique (particulièrement les parents qui sont tout sauf des parents).
Passé ce petit bémol, le montage narratif est impeccable et le suspens tient le lecteur. L'ambiance est au thriller "gothique" avec le décor magnifique des vieux murs de Cambridge qui donne des envies de concerts d'orgue dans la chapelle de King's College.

La musique adoucit les moeurs, comme on dit.
Pas toujours...
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Cambridge, de la musique, un cercle de jeunes, beaux et bourgeois pour une ambiance vouée aux poètes disparus.

C'est alors que les tuyaux de l'orgue firent brusquement éclater un rugissement formidable et discordant. La musique s'emballa. le volume augmenta. le timbre de l'instrument changea, de grinçant il devint retentissant.[…]

La musique comme thérapie. La musique comme aliénation. Ou comment un être peut sombrer dans l'art comme dans la folie. Somptueuse mélodie que ces touches noires et blanches, l'harmonie qui s'envole et l'esprit qui s'effrite. La raison disparait dans les méandres de ces accords, comme la mousse de ma bière qui s'efface face à l'insistance de mes lèvres à plonger dedans.

Prêterait-on des vertus à cet orgue comme l'on en donne au cannabis, parce que cette musique semble guérir. Comme une puissance irrationnelle. Soigner des maux, effacer même les maux humains. Une musique illuminée comme une écoute sous hypnose ou sous LSD. Question de croyance ou de feeling. Et question musique sous LSD, j'en connais un rayon. Mais au-delà de l'orgue, au-delà des musiciens, des voix et des instruments, c'est surtout la partition accouchée sur cette feuille de papier qui donne tout le pouvoir à cette harmonique.

Cette musique-là était pleine d'énergie, furieuse et contagieuse, fiévreuse et tranchante. Elle évoquait un jaillissement d'eau, un troupeau d'animaux affolés, un formidable tumulte, un océan qui se déchire, deux grandes armées marchant l'une vers l'autre. Son jeu de pieds produisait des notes graves et voilées qui se mêlaient à la mélodie tissée par ses doigts, donnant du corps, de l'épaisseur au son. Il faisait sonner chaque note basse sans même baisser les yeux, avec des pressions légères de ses pieds nus, des mouvements talon-pointe de danseur de salon expérimenté, ajoutant des accords brusques et percutants, tout en faisant courir ses doigts sur les touches. Puis il actionna une commande et décala ses mains vers le bas d'un mouvement fluide, passant du clavier supérieur au clavier inférieur, si bien que les touches de tous les claviers suivaient le mouvement incessant de ses doigts. La musique se fait plus lourde, plus sombre. Les touches s'enfonçaient et se soulevaient toutes seules, comme si des chats invisibles couraient dessus. […]

Un roman merveilleux, première partition littéraire d'un Benjamin Wood pris en trance devant les mots et les notes. Une oeuvre magistrale entre folie et art. L'un ne se dépareille pas de l'autre, et pour devenir l'un il faut être l'autre ou vice-versa. Mais lorsque l'art est poussé à sa folie, la perception est toute différente. Elle capte l'attention, elle hypnotise, elle dérange et provoque le malaise, car en allant au bout de sa folie, la vie ne peut que sombrer dans le drame. Fraicheur et envoutement ; des notes, simples doubles avec croches, noires ou blanches, qui ont le « pouvoir » de pénétrer une âme réceptive, comme une odeur qui monte en toi, un parfum qui t'enveloppe, une bière qui t'enivre, un vent qui ondule ou une femme qui te chevauche.

Le son ne pouvait pas s'échapper ailleurs. le bâtiment n'allait certainement pas le contenir. Il allait faire voler le toit en éclats. Mais à cet instant, Iris joua un trille aigu qui trancha sur le souffle puissant de l'orgue. Sa main gauche glissa sur le manche de son violoncelle, et elle se mit à jouer des accords rapides et nerveux – un deux trois quatre, un deux trois quatre – qui trouvèrent leur propre place au milieu de la clameur croissante.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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critiques presse (6)
LePoint
17 juillet 2017
Le Complexe d'Eden Bellwether, coup de cœur partagé par toute l'équipe, nous offre un personnage trouble, hypnotique et inquiétant.
Lire la critique sur le site : LePoint
LaLibreBelgique
11 décembre 2014
Plongée dans les pouvoirs supposés de la musique, avec le jeune Benjamin Wood. Où un groupe de jeunes est emporté par le charisme machiavélique de l’un d’entre eux.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaPresse
23 septembre 2014
Tout comme Oscar, le lecteur est happé par l'engrenage des manipulations... dans le respect de la bienséance, néanmoins. Ici, les jeux pervers se déroulent autour d'une tasse de thé. So british.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Chro
09 septembre 2014
Roman du renversement de l’ordre établi – universitaire, social –, ce Complexe est une bombe, le premier roman futé d’un écrivain qu’il faudra suivre.
Lire la critique sur le site : Chro
Lexpress
03 septembre 2014
Ce thriller à la construction implacable se révèle, à l'image des théories de son héros, un formidable exercice de manipulation, prenant à l'occasion des directions très inattendues. Un coup de maître tout en ambiguïtés.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
03 septembre 2014
Pour son premier roman, le Britannique Benjamin Wood a su dessiner une architecture du plus bel effet, aussi savante que celle du jardin de Marienbad, ménageant des allées de décompression et d'ensorcellements, des lignes de fuite et des points de recoupement.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (91) Voir plus Ajouter une citation
C’est alors que les tuyaux de l’orgue firent brusquement éclater un rugissement formidable et discordant. La musique s’emballa. Le volume augmenta. Le timbre de l’instrument changea, de grinçant il devint retentissant. Cette musique-là était pleine d’énergie, furieuse et contagieuse, fiévreuse et tranchante. Elle évoquait un jaillissement d’eau, un troupeau d’animaux affolés, un formidable tumulte, un océan qui se déchire, deux grandes armées marchant l’une vers l’autre. Son jeu de pieds produisait des notes graves et voilées qui se mêlaient à la mélodie tissée par ses doigts, donnant du corps, de l’épaisseur au son. Il faisait sonner chaque note basse sans même baisser les yeux, avec des pressions légères de ses pieds nus, des mouvements talon-pointe de danseur de salon expérimenté, ajoutant des accords brusques et percutants, tout en faisant courir ses doigts sur les touches. Puis il actionna une commande et décala ses mains vers le bas d’un mouvement fluide, passant du clavier supérieur au clavier inférieur, si bien que les touches de tous les claviers suivaient le mouvement incessant de ses doigts. La musique se fait plus lourde, plus sombre. Les touches s’enfonçaient et se soulevaient toutes seules, comme si des chats invisibles couraient dessus. Le son ne pouvait pas s’échapper ailleurs. Le bâtiment n’allait certainement pas le contenir. Il allait faire voler le toit en éclats.
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— [...] Les gens regardent toujours les enceintes, fit remarquer Iris d’un air songeur. Quand il y a de la musique, on regarde toujours la chaîne ou les enceintes, comme si on essayait de voir la musique en sortir. Ça signifie quoi, à ton avis ?
— Ça signifie qu’on est tous idiots.
— Oui, mais en même temps, c’est plutôt touchant, tu ne trouves pas ?
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« Tu sais, j’ai pensé à un truc l’autre soir, après ton départ. Je pensais au chœur de King’s. Je vais tout le temps les écouter, pas uniquement quand Eden joue. » Elle fit un socle de ses points et y posa le menton, levant les yeux vers lui. Sous cet angle, elle était au summum de sa beauté, son visage s’effilant en un V élégant. « Tu sais à quoi je pense en les écoutant ? Absolument à rien. Pas une seule pensée ne me vient à l’esprit quand ils chantent. Ils me détendent tellement que j’ai l’impression d’être libre. Je cesse de penser à tous ces fichus examens, et à tout ce que, d’après mon père, il faut absolument que je réussisse. Quand le cœur chante, je ne suis rien d’autre qu’une fille qui écoute. Et je me fiche de savoir de quoi parle leur chant, c’est juste agréable de se sentir libre un moment. Maintenant… » Elle poussa un soupir. « Mais quel rapport ça a au juste avec Johann Mattheson ou Descartes, ou ce qu’Eden raconte ? Et qui ça intéresse ? Mattheson est sa dernière obsession. Avant c’était Platon, et Nietzsche, et Walter Benjamin. Avant cela, c’était quelqu’un d’autre. J’en ai marre d’entendre parler des fixettes de mon frère. Mais je suis certaine d’une chose : cette sensation que j’éprouve quand j’écoute le chœur de King’s, je l’éprouve chaque fois que je suis avec toi, Oscar. » Elle entortilla les pointes de ses cheveux. « Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression de pouvoir tout te dire. »
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[...] J’ai beaucoup écrit sur l’espoir. Ma théorie est que l’espoir est une forme de folie. Une folie bénigne, certes, mais une folie tout de même. En tant que superstition irrationnelle, miroirs brisés et compagnie, l’espoir ne se fonde sur aucune espèce de logique, ce n’est qu’un optimisme débridé dont le seul fondement est la foi en des phénomènes qui échappent à notre contrôle.
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Tout commença par le tic-tac du métronome qui, tel un jouet mécanique, égrenait un rythme régulier. Eden retroussa les manches de sa chemise, les yeux fermés, écoutant la délicate pulsation pendant plusieurs mesures, puis il s’assit à l’orgue et joua d’abord une salve de notes, sur un rythme lent mais complexe. Les sons se superposaient, la main droite ouvrant la voie avec une mélodie légère et fleurie, la main gauche déposant dans son sillage de gros blocs d’accords. Pourtant, bien que la musique soit languissante, elle n’était pas vraiment douce. Elle était sous-tendue par une énergie électrique qui augmentait à chaque mouvement des doigts d’Eden.

(…)

C’est alors que les tuyaux de l’orgue firent brusquement éclater un rugissement formidable et discordant. La musique s’emballa. Le volume augmenta. Le timbre de l’instrument changea, de grinçant il devint retentissant.

Eden se balançait, tapait du pied, griffait la console. Finie la légèreté. Fini le relâchement des épaules. Cette musique-là était pleine d’énergie, furieuse et contagieuse, fiévreuse et tranchante. Elle évoquait un jaillissement d’eau, un troupeau d’animaux affolés, un formidable tumulte, un océan qui se déchire, deux grandes armées marchant l’une vers l’autre."
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Vidéo de Benjamin Wood
Un matin d'août 1995, Daniel Hardesty, douze ans, et son père Fran, qu'il n'a pas vu beaucoup depuis la séparation de celui-ci d'avec sa mère, prennent la route pour le nord de l'Angleterre. Un road-trip qui représente une chance de resserrer leurs liens. Fran, qui travaille sur les décors d'une série télévisée, L'Artifex, dont Daniel est fan, lui a promis de lui faire visiter les studios à Leeds. Cependant, plus les kilomètres défilent, plus les mensonges et le désespoir de Fran se dévoilent au grand jour, le poussant à des actes d'une violence inouïe. Ce nouveau roman de Benjamin Wood sur les liens entre pères et fils, sur la réconciliation avec ce que l'on est et ce que l'on deviendra, est éblouissant d'intelligence, de tendresse et de beauté. Il met en lumière, sans jugement, les paradoxes des sentiments et montre comment les hommes apprennent à vivre avec leurs ombres.
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