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Citations sur Un mariage de convenance (9)

Et maintenant elle était là, prise au piège de cet étau. Sa colère aurait dû se déchaîner, mais elle avait du mal à renoncer à l'illusion fantasque du chêne qui aurait poussé d'un seul coup dans la galerie... Elle réalisa soudain combien sa jupe d'amazone et son spencer de velours ert foncé, rehaussé d'un jabot de dentelle crème, étaient une mince protection contre cet homme robuste dont les bras l'étreignaient si fort. Se ressaisissant, elle esquissa un mouvement pour se dégager. A son soulagement, l'homme lâcha prise, et elle fit un pas en arrière... Bien mal lui en prit. Le talon de sa botte buta contre un objet oblong en bois, une canne peut-être... Elle se sentit vaciller et, pour essayer de rétablir son équilibre, battit frénétiquement l'air de ses bras. L'homme se porta alors à son secours et Adriana s'accrocha désespérément à la première chose qui lui tomba sous la main : la ceinture du grand manteau rouge d'officier. Hélas ! sa semelle dérapa sur la canne qui roula, accélérant sa chute. Effarée, Adriana s'agrippa à nouveau à sa bouée de sauvetage et, tandis qu'elle faisait une ultime tentative pour ne pas tomber à la renverse, sa cuisse droite heurta brutalement l'entrejambe de l'inconnu, qui tressaillit violemment. La jupe d'Adriana se releva jusqu'au genou, pendant que sa jambe gauche glissait le long de celle, musclée, de l'officier. La jeune femme ressentit une brûlure à l'intérieur de sa cuisse qui frottait contre le pantalon de lainage blanc parfaitement repassé. Elle voulut ramener sa jambe par-dessus la jambe masculine qu'elle chevauchait, pressée de recouvrer un peu de dignité, mais une cuisse d'acier comprimait la partie la plus intime de sa personne. Adriana eut un sourire gêné.

- Désolée, bredouilla-t-elle, les joues empourprées, essayant de prendre un air dégagé. Je n'avais pas l'intention...
- C'est sans importance, l'interrompit l'officier.

Un muscle de sa joue se contractait de façon désordonnée, signe qu'il s'efforçait, lui aussi, de surmonter son embarras. Il la saisit ensuite par la taille, la souleva comme une plume, puis la reposa doucement sur le sol, entre ses bottes d'un noir brillant. Il ferma les yeux et inclina la tête. Visiblement, il faisait un gros effort pour surmonter la douleur que le coup d'Adriana avait causé à son entrejambe. La jeune femme sentit la fragrance de son eau de Cologne, à laquelle se mêlaient la senteur du savon et l'odeur de laine de son pantalon blanc. Un cocktail troublant qui excita ses sens en alerte... Ce parfum viril était bien plus grisant qu'un verre de porto par une tiède soirée d'été.
Une grimace tordit les lèvres bien dessinées de l'officier. Il endurait son supplice stoïquement, en silence. Son éducation aristocratique lui interdisait d'esquisser le moindre geste susceptible d'apaiser son tourment. Néanmoins, après avoir marmonné une excuse, il se pencha légèrement en avant et, d'un geste rapide, déplaça la bosse qui se dessinait sous le pantalon moulant. Adriana détourna les yeux et déglutit péniblement. Elle perçut la chaleur qui lui enflammait le visage et se sentit encore plus désemparée.
Enfin elle se résolut à lever les yeux et à regarder l'homme en face, limitant son champ de vision aux cheveux bruns coupés court, au visage aux traits ciselés, et aux épaulettes dorées qui tranchaient sur l'étoffe rouge vif de l'uniforme. Elle devait absolument se ressaisir et adopter une attitude plus conforme à celle d'une jeune fille vierge. Mais son trouble persistait. Elle n'aurait jamais pensé qu'un homme puisse dégager autant de virilité et de puissance.
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Une nouvelle fois, ce jour-là, alors qu'Adriana et ses amis se préparaient à faire une promenade équestre, Roger avait débarqué au château de Wakefield à l'improviste. Prise de court, la jeune femme lui avait poliment proposé une monture. Naturellement, il s'était empressé d'accepter. Roger savait qu'elle était promise à un autre homme que ses parents lui avaient officiellement choisi des années auparavant, mais cela ne semblait pas le décourager, et sa persévérance intriguait Adriana : croyait-il vraiment parvenir à briser ses fiançailles et à obtenir sa main ?
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Une nouvelle fois, ce jour-là, alors qu'Adriana et ses amis se préparaient à faire une promenade équestre, Roger avait débarqué au château de Wakefield à l'improviste. Prise de court, la jeune femme lui avait poliment proposé une monture. Naturellement, il s'était empressé d'accepter. Roger savait qu'elle était promise à un autre homme que ses parents lui avaient officiellement choisi des années auparavant, mais cela ne semblait pas le décourager, et sa persévérance intriguait Adriana : croyait-il vraiment parvenir à briser ses fiançailles et à obtenir sa main ?
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Ayant ôté son chapeau, Roger adopta une attitude respectueuse, attendant que le majordome lui donne l'autorisation d'entrer. Soudain, il se figea. Son oreille avait perçu le grognement sourd de Léo et Aris, les chiens-loups qui se déplaçaient librement sur le domaine. Quelques mois plus tôt, il avait appris à ses dépens qu'on ne pouvait tromper la vigilance des deux cerbères, qui semblaient toujours prêts à lui planter leurs crocs dans les mollets ; si les manières des Wyndham à son égard étaient toujours restées polies, on ne pouvait en dire autant de leurs deux monstres.
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