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Guillaume Villeneuve (Autre)
EAN : 9782904469206
95 pages
Obsidiane (10/10/1996)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
À travers sept essais, Virginia WOOLF analyse, non sans humour, l'originalité et la subtilité de la société anglaise. Brummell, les Elisabéthains, John Donne, Hazlitt, deux pasteurs au destin contraire, une phrase - en apparence anodine - tirée d'un roman de Meredith, qui révèle les arcanes d'une société complexe...
Une petite anthologie imaginaire de la sagacité anglaise.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Quand Cowper, dans son ermitage d’Olney, se surprenait à enrager en pensant à la duchesse de Devonshire et prédisait « qu’un jour, au lieu d’un corset, il y aurait un accroc et au lieu de beauté une calvitie, » il reconnaissait le pouvoir de celle qu’il trouvait si méprisable. Pourquoi, autrement, eût-elle hanté les solitudes humides d’Olney ? Pourquoi le frou-frou de ses robes de soie eût-il troublé ses sombres méditations ? La duchesse savait sans aucun doute hanter. Bien longtemps après qu’il eut écrit ces mots, après sa mort à elle et son inhumation sous une couronne de fer blanc, son fantôme gravissait l’escalier d’une demeure très différente. Un vieil homme était assis dans son fauteuil à Caen. La porte s’ouvrit et le valet annonça : « Madame la duchesse de Devonshire ». Beau Brummell se leva aussitôt, alla vers la porte et fit une révérence qui eût ravi la Cour de Saint-James. Malheureusement, il saluait le néant. L’air glacé se ruait dans l’escalier d’une auberge. La duchesse était morte depuis longtemps et Beau Brummell, dans son vieil âge et sa douce folie, se rêvait rentré à Londres et donnant une réception. La malédiction de Cowper s’était réalisée pour l’une et l’autre. La duchesse gisait dans son linceul et Brummell, dont les habits avaient fait l’envie des rois, n’avait plus désormais qu’un seul pantalon très reprisé, qu’il cachait de son mieux sous un manteau effiloché. Quant à ses cheveux, on les avait rasés sur ordre du médecin.

Mais, bien que les aigres prédictions de Cowper se fussent ainsi vérifiées, la duchesse comme le dandy pouvaient dire qu’ils avaient eu leur jour de gloire. Ç’avait été de grands personnages, en leur temps. Des deux, Brummell peut-être pouvait s’enorgueillir de la carrière la plus miraculeuse. Il n’avait eu aucun privilège de naissance et peu de fortune. Son grand-père louait un appartement dans St-James’s street. Il n’avait qu’un petit capital de 30 000 livres pour commencer, et sa beauté, de silhouette plus que de visage, était gâtée par un nez cassé. Pourtant, sans une seule action noble, importante ou d’éclat à son actif, il tranche sur le reste ; il a valeur de symbole ; son fantôme marche encore parmi nous. La raison d’une telle éminence est aujourd’hui un peu difficile à déterminer. De l’adresse et de la finesse de jugement, il en avait, c’est sûr, sans quoi il n’eût pas porté l’art de nouer les cravates à sa perfection.
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Vidéo de Virginia Woolf
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
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