faux je m'inscris en faux : le vrai lecteur n'est pas par essence jeune : cela ne veut rien dire !! je suis très très vieille, j'aime lire, c'est ma seule passion (les autres je les cache soigneusement) j'ai l'esprit encore éveillé, je crois m'en souvenir ...
En 165 pages, Virginia Woolf expose sa perception et sa conception de l'écriture et de la vie. Ce n'est pas ma première lecture d'une oeuvre de cette auteure majeure de la littérature britannique contemporaine. A travers huit articles et essais écrits entre 1916 et 1939, Virginia Woolf détaille le processus de lecture, d'écriture, d'édition et de la critique littéraire. Elle interroge la structure et la forme de la création littéraire. Elle compare la littérature classique à celle de la littérature moderne mais aussi contemporaine. Elle revient sur la littérature qui évolue et se démocratise et devient un divertissement populaire. Cette transformation intervient aussi sur le processus de critique littéraire. Pour Virginia Woolf, juger le travail de ses contemporains la ramène à ses propres peurs d'être critiquée. Elle évalue la fiction anglaise à celle de la fiction française et russe.
L'ouvrage est de bonne qualité et représente un éclairage utile à notre compréhension de son oeuvre de fiction.
Si le prétexte qui me fit acheter ce petit livre regroupant des articles parus dans des revues anglo-saxonnes fut celui d'un mémoire universitaire sur la Hogarth Press, maison d'édition de Virginia Woolf et son mari, ce que j'y ai trouvé a débordé de beaucoup ce cadre un rien rigide. En effet, il est question dans ces pages de l'art de lire et de celui de relire, des heures passées en bibliothèque, de l'art de la fiction ou encore de la différence (toujours d'actualité) entre chronique et critique littéraire. Comme toujours avec Woolf, le propos est pertinent, argumenté, sort des sentiers battus, le tout porté par un style sans équivalent.
Car le vrai lecteur est par essence jeune. C'est un homme à la curiosité très vive ; plein d'idées; ouvert et communicatif, pour lequel la lecture tient plus de l'activité physique vigoureuse au grand air que de l'étude en milieu protégé; qui peine sur la grand-route, grimpe de plus en plus haut jusqu'à ce que l'atmosphère soit presque trop subtile pour pouvoir respirer ; pour lui, il ne s'agit pas du tout d'une quête sédentaire.
J'aimais cette pièce. J'aimais la vue sur la campagne qu'on avait de la fenêtre et la ligne bleue entre les arbres, au-delà de la lande, était celle de la mer du Nord. J'aimais y lire. On tirait le fauteuil pâle près de l'embrasure de façon que la lumière vienne éclairer la page par-dessus l'épaule.
(La lecture)
Virginia Woolf a grandi dans une famille que nous qualifierions de :