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3,83

sur 2298 notes
La précision "chirurgicale" des descriptions peut donner une impression de froideur. Aucun espace n'est laissé au débordement émotionnel, ni du narrateur, ni du lecteur, puisqu'il s'agit de dévoiler et détailler une journée dont les heures s'égrènent, ponctuées par les cloches de Big Ben. Clarissa Dalloway nous entraîne dans un Londres mondain où les classes sociales sont très cloisonnées. Tout au long de ses occupations et rencontres, nous côtoyons une foule de personnages qu'elle croise ou qu'elle connait. Nous assistons à la "dissection" des sentiments et des pensées de chacun placé dans son contexte physique et moral (flash-back, lieu, vie autour du personnage considéré). Nous respirons l'air de cette Angleterre et de l'Union Jack, nous épions les intrigues, les arrivismes, les mal être ,les faiblesses, les déchirures, les snobismes, les lucidités de ces hommes et ces femmes ni plus ni moins meilleurs que d'autres, du réalisme et de la lucidité en somme. Nous devinons Virginia Woolf au détour de réflexions : la description du monde médical est édifiante, le suicide est évoqué (on ne peut s'empêcher de penser à ce qui se passera en 1941). Tout s'adresse à l'intellect et non au coeur. Il s'agit d'une analyse détaillée des heures d'une journée qui emporte mouvements, pensées, rencontres que l'on oublie ou qui se gravent selon l'importance qu'on leur donne. le Temps passe... différent, semblable, ardent, serein.

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Si tu n'aimes pas les longs monologues intérieurs, Ô Babeliote, ce livre n'est pas pour toi. Si tu n'aimes que ce qui bouge, ce qui trahit, ce qui brûle et ce qui secoue, ce livre n'est pas pour toi. Si tu ne veux pas prendre ton temps, passe ton chemin.
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Parce que Mrs Dalloway est un roman avec lequel on flâne, dans lequel on puise une phrase pour en apprécier toute la portée, sa poésie, sa consistance, son sens et ses répercutions…
Pour preuve : une journée se passe en quelques 350 pages… Une journée type dans la vie de Clarissa Dalloway, épouse de Richard, qui s'apprête à donner une soirée, une de ces si belles réceptions dont elle a le secret et qui font sa réputation.
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Là, elle va acheter des fleurs, et s'arrête sur un détail, médite dessus, laisse ses pensées vagabonder en tous sens et son attention s'attarder sur des impressions, des sentiments, des expressions…
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Et puis la narration change subtilement de narrateur, et l'on capte les pensées d'un passant, lui aussi serait-il invité à la fête de ce soir ? Rien n'est moins sûr, dans toute cette évanescence de bulles de savon dispatchées, s'évaporant sans qu'on ait le temps de les saisir, trop occupées que nous sommes à suivre le cours sinueux des pensées d'untel…
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Mrs Dalloway, je suis persuadée qu'on doit le lire au moins une fois dans sa vie, mais quand on se sent prêt. Quand les longues tergiversations ne nous effraient plus ; quand on se sent d'humeur baladeuse ; quand on veut se promener le long de tableaux impressionnistes ; quand on désire des portraits de vie, de la simplicité, de la profondeur d'âme…
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Oui, c'est un livre relativement ardu, mais il y a pire. Et puis, si tu disposes d'un après-midi ensoleillé, cher Babeliote, d'un banc en pierre sous un saule, de ce cadre calme et Romantique, d'une petite table en fer où trône un service à thé en porcelaine [plein, le service !], il ne te manque qu'une seule chose, et là, tu seras prêt à percevoir la beauté d'un mot, l'intensité d'une idée lancée par madame Woolf.
A bon entendeur…
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Il m'est assez difficile de dire si j'ai aimé ou pas ce roman (le meilleur de l'autrice selon les critiques et experts). Cela dit, je ne pense pas qu'il faille raisonner en "j'aime - j'aime pas". La question principale est "ce roman a-t-il résonné en moi", et la réponse est oui, sans le moindre doute.

Pourtant, dès le départ, ce n'était pas gagné. Sur le papier, je n'étais pas favori... le score Woolf-bdelhausse risquait de se solder par un sévère score de forfait... Victoire par abandon. Fin du match faute de combattants...

Déjà, dans ma version, il y a une préface de Bernard Brugière... Punaise ! J'avais entamé le livre plein d'un courage digne d'un poilu à Villers-Bocage sur la cote 213, Mais plus j'avançais dans la préface, plus mon allant se diluait dans les phrases de 5 lignes du préfaceur. J'étais prêt à changer de livre quand la préface eut le bon goût de se terminer. Bernard Brugière est un piètre chauffeur de salle, j'étais complètement refroidi avant d'entamer la prose poétique de Virginia Woolf.

Comme je l'ai lu dans l'excellente critique de Nastasia-B, on ne va pas se mentir, ce n'est pas un roman particulièrement facile; entrer dans le roman de Virginia Woolf, ce n'est pas exactement s'enfiler un paquet de chamallows doucement ramollis à 20 cm des braises d'un feu de camp parfumé de branches de pin... Quoique...

Les 80-100 premières pages ont été assez déroutantes. Elles ne m'ont pas rebuté ou détourné, mais dérouté, ça oui! Je n'avais jamais lu quelque chose comme cela. Il m'a fallu un temps d'acclimatation pour appréhender le style de Virginia Woolf. J'ose avouer qu'à certains moments, le cerveau et les yeux bercés par la prose de l'autrice, je perdais le fil du récit en m'abandonnant à la sonorité et au lent et délicat relief des mots. Je plains tout autant que j'admire le traducteur (ou la traductrice). Mrs Dalloway fait effectivement, en ce qui me concerne, partie de ces lectures où les yeux suivent les mots sans que le cerveau n'enregistre l'action. D'ailleurs, d'action, il n'y en a point, ou presque pas. Mais ce n'est pas pour cela qu'il ne se passe rien. Cela frisotte, grésille, tremblote peu à peu. Tout dépend en fait des protagonistes sur lesquels on jette son dévolu pour quelques pages.

Car Virginia Woolf nous promène au gré des rues de Londres (en 1923) et au gré de divers personnages, tous liés de près ou de loin à Mrs Dalloway, occupée à préparer une soirée. le roman va se dérouler sur les quelques heures de la journée qui précèdent cette soirée. D'ailleurs, à l'origine le roman se nommait "Hours", ce qui me semble un meilleur titre. Mais pas seulement sur ces quelques heures...

Je m'explique. Utilisant un narrateur d'une rare et exceptionnelle omniscience, Virginia Woolf va nous donner à voir le présent, le passé, ce que les gens penses et désirent, mais également ce qui pourrait se passer si..., ce qui aurait pu se passer si..., ce que les gens pourraient éprouver si..., ce qu'ils désireraient si... le tout se mélangeant de manière indisctincte. On passe d'un événement passé aux sentiments que cet événement auraient pu provoquer si les choses s'étaient déroulées autrement. Et on revient l'air de rien au temps présent pour repartir dans les sentiments des personnes en présence. L'exercice de style est impressionnant. Mais la grande force est que -justement- cela dépasse largement le cadre de l'exercice de style.

Les sentiments, les actes, les non-dits, les histoires vécues, rêvées ou fantasmées se mélangent en un maelstrom poétique. Ce qui aide à faire passer, si vous me permettez l'expression, c'est la beauté, la sérénité du texte et du style. Car la langue est belle. Pas évidente, certes. C'est beau mais c'est loin, comme disait Chirac.

Virginia Woolf fait entrer en résonnance le passé et les sentiments. Surtout quand entre en scène un ancien ami, fiancé, de Mrs Dalloway. il est l'éléphant dans le magasin de porcelaine. Tout se qui était fixé, réglé comme du papier à musique se met à dévier, à projeter des ombres, à ramener des souvenirs que d'aucuns voudraient révolus. Virginia Woolf met en place un jeu de miroirs, sorte de questions-réponses entre les protagonistes, invités ou pas à la soirée.

Au passage, insidieusement, incidemment, Virginia Woolf distille quelques piques en direction de cette "bonne bourgeoisie" anglaise bien-pensante. Il y a de l'ironie, du caustique, du vitriol (dilué dans un style impeccable, mais quand même). Virginia Woolf répand ce vitriol avec style, mais elle ne s'en laisse pas conter par ces apparences derrières lesquelles se retranchent ces personnages nantis. C'est ciselé. Empahtique aussi. Surtout si on se réfère au personnage de Septimus, vétéran de guerre, ayant perdu un alter ego, un ami proche au front, marié maintenant à une jeune Italienne qu'il a amené dans le Londres froid et brumeux. On sent une réelle émotion de Virginia Woolf pour Septimus.

Incompréhension, non-dit, pièges auto-construits, barrières, contraintes et interdits que les personnages s'imposent à eux-mêmes, séquelles de la guerre... il y a tout cela dans ce roman pas facile d'accès mais qui finit par envoûter et fasciner. Je n'ai pas lu James Joyce et Ulysse, mais Virginia Woolf avait clairement marqué son intérêt pour ce roman écrit 2-3 ans avant le sien. Tout comme elle appréciait Proust. Zweig écrira 24 heures dans la vie d'une femme 4-5 ans plus tard. Voilà des romans et des auteurs essentiels. Je ne suis pas mécontent, finalement, de m'être accroché. Sacré Bernard Brugière, il a failli me faire manquer un roman qui en valait la peine.
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Cela faisait très longtemps que je voulais découvrir ce livre. J'avoue avoir failli renoncer car l'écriture est travaillée, les phrases complexes, j'ai mis un peu de temps à m'habituer au style de Virginia Woolf et à la fois je pense que c'est le type de roman que vous gardez longtemps en tête. On plonge littéralement dans les pensées des personnages et notamment Clarissa et Peter mais également beaucoup de personnages secondaires qui auront leur rôle un peu plus tard. J'ai aimé plonger dans l'ambiance du Londres des années 1920 et découvrir la vie des personnages pendant quelques heures d'une journée un peu particulière. J'ai apprécié aussi ces phrases du particulières qui nous plongent dans les pensées des personnages parfois sans logique avec le moment vécu. le thème de ce roman est néanmoins peu optimiste, avec cette impression constante de nostalgie, de difficultés à se projeter dans l'avenir et des questions existentielles fortes... une belle decouverte même si cette lecture a demandé un bel effort de concentration
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Élégie de me voir Cybèle.

Quand je pense à la vieille anglaise. qu'on appelait le Queen Mary .... Heu, non Agatha Christie, qui contemporaine de Virginia Woolf ficelait des bouquins aux intrigues enlevées, afin de tenir en haleine les dévoreurs de livres que nous sommes.
Foin de cela dans "Mrs Galloway ", il s'agit plutôt d'un roman introspectif, critiquant parfois la fatuité d'une certaine bourgeoisie de l'après première guerre mondiale. Mais surtout annonçant la tragédie de l'auteure et de son erratique sensibilité.
Bien qu'âpre, de par son style et son absence de rythme "Mrs Galloway " est un roman charmant, au premier sens du terme de cet adjectif.
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La lecture de Mrs Dalloway m'a amenée à m'interroger sur mes motivations à apprécier certains textes. Incitée vivement par des critiques plus qu'élogieuses je n'ai pas douté être en mesure d'apprécier un texte exigeant.
Après vingt ou trente pages j'ai commencé à me demander ce que je que je lisais, de quoi parlait-on ?quand l'intrigue allait-elle se nouer ? où était le sujet ? J'étais dans l'attente, continuellement déçue d'un fil conducteur décidément introuvable.
Sceptique mais toujours volontaire, j'ai interrompu ma lecture et ai survolé plus calmement nombre de critiques de Babelio.
Là je me suis rendue compte que j'avais compris l'essentiel- à mon insu - et que je pouvais poursuivre sereinement. Cette attente ou plutôt ces monologues intérieurs grappillés ici ou là étaient l'essence même de ce roman. Butiner d'une idée à l'autre, d'un personnage à l'autre, d'un lieu à l'autre, d'une époque à l'autre ... en rapportant « tout ce qui se passait dans la tête » contribuait à créer un texte chargé de sensations et d'émotions..
Parvenue laborieusement à bout de ce texte assez court que retenir pour ma part ?
- un réel effort d'attention - quoique encore insuffisant ;
- quelques passages assez réussis ;
- des monologues enchevêtrés, trop souvent filandreux.
- un texte qui ne décolle pas, où plus modestement qui ne me fait pas décoller
J'ai compris l'intention de l'auteur, qui est en soi une belle idée, mais je n'ai définitivement pas réussi à être sensible à cette écriture.
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Ce roman, publié en 1925, est une déambulation au sens propre, puisque nous partageons les promenades des personnages dans Londres, par une belle journée de fin de printemps, rythmée par Big Ben et les horloges de la ville. Mais c'est aussi et surtout une succession de monologues intérieurs.

Ainsi, nous accompagnons Clarissa Dalloway, sortie de chez elle afin d'effectuer quelques courses et d'acheter les fleurs destinées à décorer sa maison pour la soirée qu'elle organise chez elle le soir même. Nous la suivons au cours de cette longue journée, faite de rencontres et de préparatifs prévus mais aussi de péripéties imprévisibles.
Nous découvrons que Mrs Dalloway, dame distinguée de la haute société londonienne, est aussi Clarissa, une femme sensible et fragile, convalescente, qui s'est perdue dans la vie sociale, toute en représentation, qui se sent vieillir bien qu'elle n'ait que cinquante-deux ans.
Nous comprenons qu'elle a fait le choix sécurisant d'épouser Mr Dalloway, qui la délaisse aujourd'hui, pris par des occupations politiques ; les deux époux ne communiquent plus vraiment et Richard ne parvient même plus à dire à Clarissa qu'il l'aime. Nous assistons aux difficultés relationnelles entre Mrs Dalloway et sa fille Elisabeth dont elle désapprouve le rapprochement avec une de ses professeurs, « lourde, laide, commune, sans grâce ni bonté ». La promenade en omnibus de la jeune fille est un passage plein de sous-entendus révélateurs.
En même temps, il nous est donné à lire les divagations des pensées de Mrs Dalloway, entre réflexions et souvenirs : réflexions sur sa vie et ses choix passés et souvenirs de sa jeunesse. le retour inopiné de Peter Walsh, son ancien soupirant, également en proie à ses propres doutes et interrogations, la perturbe et la renvoie face à ses contradictions ou ses regrets. Elle se souvient de son amie Sally et de leurs émois d'adolescentes, de leur attirance mutuelle.

À l'issue de sa visite inattendue à Clarissa, Peter Walsh se promène lui aussi dans Londres et laisse vagabonder ses pensées et ses souvenirs, occasions de mieux connaître le personnage principal du roman grâce à tout un enchainement de retours en arrières.
Mr Dalloway, quant à lui, est invité chez Lady Bruton, un femme riche et influente ; la description de ce déjeuner est une succession de points de vue, de réflexions personnelles des uns sur les autres, sur les rapports entre les hommes et les femmes, sur l'héroïne éponyme ; les deux femmes se rencontrent rarement, entre indifférence et hostilité.
Parallèlement, nous vivons la dernière journée de Septimus Warren Smith, un vétéran rescapé des combats de la première guerre mondiale, suicidaire et en proie à des hallucinations en compagnie de son épouse qui fait des efforts désespérés pour le sortir de sa dépression ; les médecins consultés, pleins « de décision et d'humanité » préconisent un internement.
Virginia Woolf ajoute aussi des détails concernant des passants sans rapport avec l'intrigue proprement dite, qui se trouvent simplement dans la rue ou dans le parc en même temps que les protagonistes principaux : une nurse et un jeune enfant, une jeune fille à peine arrivée à Londres, une vieille mendiante, ou encore la vieille dame qui habite la maison d'en face…
Les divers personnages se croisent, se perçoivent, s'interrogent les uns sur les autres…, diffractant à l'infini les points de vue.

Le point de jonction entre les trois histoires principales autour de Clarissa Dalloway, Peter Walsh et Septimus Warren Smith, se trouve être un des médecins de ce dernier, Sir William Bradshaw, puisqu'il figure parmi les invités de la soirée organisée par Mrs Dalloway.
Le récit du suicide de l'ancien soldat va particulièrement déranger l'héroïne, au point qu'elle va abandonner ses invités et s'éclipser de la réception, dont la réussite comptait tant pour elle ; cet homme, blessé moralement, qu'elle ne connaissait pas, fait irruption dans sa vie et la pousse à s'interroger sur le sens profond de la vie et de la mort : « elle se sent très semblable à lui, au jeune homme qui s'est tué. Elle est heureuse qu'il l'ait fait, qu'il ait rejeté la vie tandis que les autres continuent à vivre ». Nous pouvons ainsi voir dans ce personnage secondaire une allusion à l'état mental de Virginia Woolf elle-même ; en effet, l'étude de sa vie et de ses oeuvres par des psychiatres a permis de conclure qu'elle présentait tous les signes d'un trouble bipolaire, souvent associé avec une grande créativité mais conduisant parfois au suicide. le portrait à charge du docteur William Bradshaw dénonce la manière dont étaient traitées au début du XIXème siècle les personnes atteintes de maladies psychiatriques, victimes de la « malfaisance obscure » d'un corps médical qui leur rendait la vie intolérable.

La réception qui clôture cette longue journée est une véritable représentation théâtrale, peinture d'une société mondaine qui vit dans un univers superficiel, qui exhibe une « panoplie du bonheur » entachée d'égoïsme. Les réalités de Mrs Dalloway paraissent bien insignifiantes en effet, même si pour elle, tenir salon, inviter des gens importants et célèbres, paraître snob dans un « engrenage de visites, de cartes, d'amabilités » revient simplement à aimer la vie, à se sentir vivante, à faire des « offrandes pour la joie d'offrir ». Les passages où la domesticité s'exprime sur le déroulement de la soirée sont particulièrement savoureux.
C'est aussi une soirée de retrouvailles, puisque Peter a finalement accepté de venir et que Sally, de passage à Londres, est venue sans pourtant avoir été invitée.

Mrs Dalloway est un roman introspectif, tragique même dans la relative banalité de la journée décrite : unité de lieu, de temps et d'action… Tout se passe à Londres, un jour de printemps et l'action principale n'est tout simplement que la préparation et le déroulement d'une réception. Donc, dans l'objectivité des faits, il ne se passe pratiquement rien, si ce n'est dans la tête du personnage éponyme et dans celles des personnages secondaires. L'atmosphère de Londres au début du XIXème siècle est rendue de manière poétique et métaphorique, la ville devenant un personnage à part entière.
Ce roman est un enchainement de monologues à la troisième personne, une mise en scène d'états d'âme. On peut y lire en filigrane des inspirations autobiographiques, notamment dans l'attirance entre deux femmes, la mélancolie ou encore les divagations et hallucinations représentées de l'intérieur.
Virginia Woolf est considérée comme l'une des plus grandes romancières du XXème siècle ; elle incarne les débuts du roman dit psychologique. Novatrice en ce domaine, elle délaisse l'intrigue proprement dite pour se focaliser sur le ressenti de ses personnages. Elle défendait le pacifisme, les contacts humains et le culte de la beauté contre les inhibitions et l'étroitesse des valeurs bourgeoises de la société anglaise de son époque.
C'est avec un immense plaisir que j'ai relu Mrs Dalloway pour participer à la lecture commune de ce mois de septembre 2017.
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Depuis le temps qu'elle attendait son tour, patiemment, sur ma liste de lectures, Mrs Dalloway m'a ouvert les portes de son univers, très spécial. Je ne pourrais pas dire que 'ai adoré ce roman, mais Virginia Woolf y dévoile vraiment un style très particulier, un art d'écrire bien à elle.
On assiste au déroulé d'une journée dans la vie de cette femme plus toute jeune, Mrs Dalloway, et des nombreux personnages qui croisent son chemin, ou son regard, durant ces quelques heures. On y découvre des destinées humaines contrariées, des personnalités touchantes, déroutantes, le tout baignant dans une atmosphère londonienne dépeinte telle l'oeuvre d'une artiste plastique.
Tout est question d'ambiance, de couleurs, de sensations, sentiments, nostalgie,...
Que l'on y adhère ou pas, voilà un roman qui ne ressemble à aucun autre, et mérite d'être approfondi par la lecture d'analyses littéraires complémentaires afin d'en percevoir toutes les subtilités.
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Mon premier Virginia Woolf, il était temps quand même... Je me suis lancée dans ce livre sans savoir à quoi m'attendre, j'en avais déjà tellement entendu sur cette auteure que j'ai simplement acheté le livre sans vraiment y réfléchir.

Et quelle bonne surprise... même si l'écriture n'est pas facile d'accès (je crois que j'ai rarement lu aussi lentement), Virginia Woolf nous offre l'intériorité de multiples personnages, tous occupés par leur nostalgie, leurs envies et leur manière de voir le monde. Il n'y a quasiment pas d'action, tout se déroule dans l'espace d'une seule journée, et pourtant, il est difficile de décrocher de ce livre tant il est riche de petites intrigues et de réflexions intéressantes.

La majorité du livre nous parle, bien évidemment, de Mrs Dalloway, mais j'ai été fascinée par le personnage de Septimus, détonnant parmi les autres protagonistes.

Je n'oserai pas me lancer dans une analyse plus profonde, car je ne pense pas avoir les capacités de m'exprimer assez bien et de rendre honneur à l'oeuvre, mais je recommande vivement cette lecture, un classique indispensable.
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J'ai été complètement bluffé par ce roman, par le procédé de narration complexe, qui fait entrer le lecteur dans la conscience des personnages, ce qui rend admirablement les cheminements de pensées.
L'histoire se déroule à Londres, sur une journée, et suit Mrs. Dalloway, qui prépare la réception qu'elle organise pour le soir même. Mais tous les personnages entrant en résonance avec la vie de Mrs. Dalloway durant cette journée font aussi l'objet d'une attention toute particulière ; le lecteur entre, pour ainsi dire, dans la conscience de tous ces personnages si différents. Big Ben est un des piliers de la narration, qui grâce à ses coups, donne la progression de la journée, et du roman.
Incroyablement intéressant, agréable à lire, émouvant et parfois drôle, le roman explore l'intériorité de ces personnages.
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