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sur 2304 notes
Les premières pages son un peu déroutantes, tant la narratrice évoque ses pensées telles qu'elles s'entrechoquent au gré de sa sortie du matin dans Londres, à l'entre-deux guerres. Puis, progressivement une sorte de puzzle prend forme, jusqu'à la tenue d'une soirée que cette grande bourgeoise affectionne d'organiser, occasion de se rappeler les souvenirs joyeux ou douloureux qu'elle partage avec ses invités.
Oeuvre empreinte de mélancolie comme l'auteure en éprouva toute sa vie et de plus en plus jusqu'à la dépression et le suicide au début des années 40.

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Je ne cacherai pas d'avoir eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, pourtant le plus connu de Virginia Woolf. Surtout les quarante premières pages, puis une fois ce cap franchi, on découvre et on apprécie peu à peu le côté impressionniste et intimiste du roman où la volonté de l'auteure est de s'introduire dans les pensées des personnages. Néanmoins il est difficile de ne pas se perdre dans un livre sans chapître, où les personnages apparaissent sans présentations, où l'on passe sans transition des réflexions intérieures de l'un puis de l'autre en rebondissant sur un mot ou une impression. Bref, je trouve qu'il manque une ossature, même si l'unité de temps et de lieu (le récit décrit une journée de Clarissa Dalloway, à Londres en 1923 dans une Angleterre de l'ère post-victorienne juste après la Grande Guerre) peut faire illusion. En effet pour moi trop de sujets y sont abordés: critique de la haute société londonienne, l'angoisse devant la vie, le traumatisme de l'après guerre à travers le personnage de Septimus, introspection qui peut conduire à la folie voire le thème du dédoublement de la personnalité (Virginia Woolf était elle même atteinte de bipolarité).
Dans l'ennuyeuse préface de l'édition de poche Folio on découvre que Virginia Woolf a été marqué par la publication d'Ulysse de James Joyce et sa technique du flux de conscience et ce, malgré les sarcasmes qu'elle adressa à l'ouvrage de l'auteur iralandais qualifié de “diffus et bourbeux”. Je crois que, malheureusement, cette critique pourrait partiellement s'appliquer pour Mrs Dalloway. Ce n'est pas un hasard si cette technique du flux de conscience fit son apparition après la première guerre mondiale, période ayant engendrée beaucoup d'interrogations et de troubles, et évidemment Mrs Dalloway est indubitablement un roman avec beaucoup de fond; mais on revient sur la critique évoquée ci-dessus du “qui trop embrasse mal étreint” aboutissant au fait que, dans les années 1990 le roman fut oublié et caricaturé puis redécouvert avec le courant féminisme.
C'est également un roman par certains côtés très proustien dans lequel la fiction se déroule dans le temps complètement subjectif de la conscience lequel ne correspond pas au temps objectif qui nous est rappelé par les heures sonnées par Big Ben. le temps ne se déplace pas de façon chronologique mais au gré des impressions. Mrs Dalloway nous apparaît comme une sorte d'anti-héroïne bipolaire avec d'une part, côté face " la Mrs Dalloway officielle ", celle qui s'affiche et s'affaire à organiser une soirée où tout le gratin snob de Londres est convoqué et, d'autre part,côté pile, Clarissa, qui présente son moi intérieur, s'interrogeant sur l'homme qu'elle aurait peut-être dû aimé, Peter Walsh. Celui-ci se consommait d'amour pour elle mais rejeté, partit aux Indes, et revint après plus de vingt ans à Londres où il retrouva Clarissa, sucistant souvenirs et regrets enfouis.
En résumé c'est un roman que l'on peut conseiller à tous les amoureux de l'histoire de la littérature, du moins à ceux qui ne sont pas effrayés par la perspective de lire un récit dans lequel il ne se passe quasiment rien. Pour ma part, je le classe dans mon Panthéon personnel un cran en dessous de la Recherche car jamais je ne me suis ennuyé à la lecture de Marcel Proust alors que je ne pourrai pas en dire autant de Mrs Dalloway surtout la scène de la réception avec ses descriptions un peu répétitives. Malgré ces réserves les qualités littéraires indéniables de ce roman sont indéniables , tout particulièrement la peinture impressionniste du kaléidoscope des sentiments .

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L'un de romans les plus connus de Virginia Woolf, édité en 1925, « Mrs Dalloway ». Qui a priori peut paraître suranné, mais qui sera toujours moderne par son style d'écriture qui insuffle un art du récit en s'intéressant au flux de conscience, c'est-à-dire au flot de pensées et de sensations qui traversent l'esprit des personnages.

Dans une ambiance littéraire de la haute société anglaise, l'auteure retrace la journée d'une femme de la haute bourgeoisie. À ne pas rapprocher de « Vingt-quatre heures de la vie d'une femme »de Stefan Zweig, une femme qui confie au narrateur le récit de rencontre amoureuse avec un jeune homme. Ainsi en juin 1923, Clarissa Dalloway qui déambule dans les environs de Big Ben, réfléchit au choix de l'époux qu'elle a choisi il y a quelques années, en l'occurrence Richard Dalloway au lieu de Peter Walh. Un choix qui représente le respect des convenances, de son bien-être social au détriment de son amour de jeunesse. Et, en parallèle, sur la réception qu'elle doit organiser le soir chez elle, avec la présence du Premier ministre.

À l'instar, de son héroïne qui avait un penchant pour l'amour lesbien ; et une fascination pour les thèmes de l'eau ; il en fut de même pour Virginia Woolf.

Il n'y a pas d'intrigue allant crescendo vers un épilogue attendu ou non ; mais plutôt une suite de rêveries, d'états d'âme, de suites de réflexions qui passent parfois du coq à l'âne. Car Clarissa au milieu de toutes ses digressions, s'adosse à ce qu'elle aime, et c'est tout simplement la vie.

Ce roman classé comme l'un de ses plus grands succès, classe Virginia Woolf comme l'une des plus grandes romancières anglaises, et laisse entrevoir la vision de la dépression qui en permanence l'habitera. Et comme un nuage qui voile le soleil, le silence tombe avec pudeur sur le destin de cette femme émérite. J'ai apprécié ce roman à lire non pas d'une traite, mais plutôt en suivant les circonvolutions existentielles de la romancière, qui dans la déception de voir Mrs Dalloway s'épanouir dans la représentation de la foire aux vanités et regarder Clarissa s'étioler dans le sentiment d'avoir rater sa vie.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Roman psychologique par excellence, tout en intériorité, Mrs Dalloway dresse le portrait d'une femme de son époque.

Clarissa est devenue Mrs Dalloway en épousant Richard, un homme qui en impose par sa réussite. Si peu de complicité apparaît entre eux, ils semblent avoir trouvé un intérêt mutuel à ce mariage. Issue de la haute bourgeoisie anglaise, Mrs Dalloway éblouit par son charisme et ses manières aristocratiques. Derrière ces apparences, qui est véritablement Clarissa ? Elle va renouer avec Peter Walsh, son amour de jeunesse et Sally, une grande amie qui représentent d'autres facettes de sa personnalité. A leurs contacts, elle redevient une femme libre qui a soif d'indépendance.

En toile de fond, nous comprenons aussi les zones d'ombres de Clarissa à travers le personnage de Septimus, un rescapé de la guerre qui plonge peu à peu dans la folie. Se cache aussi dans l'ombre de cette oeuvre, une autre femme, Virginia Woolf.

Les portraits multiples de Mrs Dalloway nous permettent d'appréhender toute la complexité de ce personnage. Au-delà d'un portrait de femme remarquable, ce texte porte une critique virulente sur la violence de la guerre et la domination masculine. Imprégné par la grâce, ce classique ardu et sensoriel doit être conservé dans sa bibliothèque.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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Milicent Bruton, dont les déjeuners avaient réputation d'être extraordinairement amusants ne l'avait pas invitée. Aucune jalousie vulgaire ne pouvait la séparer de Richard. Mais elle craignait Bruton, comme sur un cadran solaire taillé dans la pierre indifférente, l'amenuisement de la vie ; le fait qu'année après année, sa propre part s'amoindrissait ; que la marge qui restait n'était plus capable d'absorber les couleurs, les sels, les tons de l'existence, de sorte que lorsqu'elle entrait dans une pièce, elle la remplissait, et que souvent, lorsqu'elle se tenait hésitante un instant sur le seuil de son salon, elle ressentait un délicieux suspens tel que celui qui pourrait retenir un plongeur avant l'élan cependant que la mer s'assombrit et s'illumine au-dessous de lui et que les vagues qui menacent de se briser, mais ne font que fendre en douceur leur surface, roulent, dissimulent et enveloppent, en se contentant de les retourner, les algues qu'elles teintent de couleur perle.
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À Londres, en cette journée de mi-juin 1923, Clarissa Dalloway (qui vient d'entrer dans sa cinquante deuxième année) a beaucoup à faire. Elle doit organiser une somptueuse soirée au nom de son époux Richard (on dit même que le Premier Ministre sera présent !) Pour se faire, elle doit s'occuper des fleurs, de la bonne marche générale de sa maison, comme des tâches à attribuer à ses domestiques …

Clarissa Dalloway se laisse tout de même aller à des rêveries intérieures … Et si elle est furieuse de découvrir que son époux vient d'être invité à déjeuner (sans elle !) par Lady Bruton, il va bien falloir qu'elle se concentre sur sa robe verte à recoudre …

En ce jour pas comme les autres, son amoureux de jadis (Peter Walsh) – éconduit car il n'avait pas autant de prestige que Richard Dalloway – vient tout juste de débarquer des Indes, pour lui faire une petite visite, avant de se rendre à la campagne. Faut-il l'inviter – ou non – à sa soirée ? …

Virginia Woolf met également en scène un personnage sombre, d'une trentaine d'années, (Septimus Warren Smith) qui – cinq ans après la fin de la « Grande Guerre » – ne s'est toujours pas remis de sa cruelle expérience militaire. Il souffre d'un profond traumatisme (et pense même au suicide …) Son épouse Lucrezia (Rezia) désorientée par le – plus que lamentable – état psychologique de ce dernier, se demande si elle peut réellement se fier à l'opinion du Docteur Holmes (qui semble minimiser la situation pourtant dramatique …)

Mais qui est la « vraie » Mrs Dalloway : la femme qui est en représentation ou celle qui a fait taire ses pulsions et ses désirs les plus intimes ? … Regretterait-elle ses choix d'antan ? …

Je ne mentirai pas : je ne suis pas une grande admiratrice de Virginia Woolf – sans contester le moins du monde son talent d'auteure ! J'éprouve une certaine difficulté à m'émouvoir – ou encore à m'extasier – devant son écriture (comme avec celle de Proust, dont on compare le style pour ce roman, justement …) Ça ne se commande pas. Ça ne s'explique pas plus ! Et donc, inutile de le nier : je me suis un tantinet ennuyée, au cours de cette lecture …
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Bon bah ça casse pas trois pattes à un canard. le livre en soi est OK, avec certaines fulgurances hyper intéressantes sur le stress post-traumatique, les horreurs de la guerre, la condition féminine, cette classe bourgeoise qui évolue dans son coin etc etc. Mais après ces thèmes sont simplement effleurés voire totalement survolés ce qui nous laisse avec des personnages très superficiels. J'imagine qu'il y avait une certaine modernité lorsque ce livre est sorti m'enfin là c'est loooong et les personnages ont des préoccupations mon dieu ça fait peur.
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Je ne sais pas si je vais arriver au bout de ce livre. J'en suis au 3/4. Heureusement, l'autrice nous conte que 24 heures de la vie de Mrs Dalloway... On a beau dire, c'est quand même barbant.
J'ai lu que ce " roman " est novateur, que c'est une oeuvre majeure de la littérature anglaise. J'ai dû louper quelque chose ! Cette oeuvre me semble ancrée dans son temps et avoir assez mal veillie.
À la manière d'Ulysse de James Joyce, Virginia Woolf décrit les pensées de différents personnages reliés à Clarissa (Mrs Dalloway). Et comme tout flux de pensée, les idées ne viennent pas de manière structurée et logique. D'autant qu'on passe d'un personnage à l'autre le tout agrémenté de nombreux flash-backs. Il faut donc rester concentré pour ne pas perdre le fil de la narration. de toute façon, si on manque quelques passages du texte, cela n'a guère de conséquence, étant donné qu'il n'y a pas vraiment d'intrigue. La trame du roman tient en quelques mots : Clarissa organise une soirée. Elle vaque à ses occupations en vue de cette soirée.
Bref, je ne me suis franchement ennuyé ; je n'ai pas ressenti le plaisir des déambulations de Clarissa dans ce Londres de l'après première guerre mondiale. Les passages sur les délires post-traumatiques de Septimus sont cependant intéressants. Ce personnage suicidaire résonne étrangement sachant que Virginia Woolf a mis fin à ses jours.
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🤵🏻‍♀️ Composition :
Une journée ; et à la fin, une soirée mondaine ; une maîtresse de maison ; un mari ; des convives.

🤵🏻‍♀️ Dans quel cas lire ce livre :
Pour rencontrer l'emblématique Mrs Dalloway, personnage central de l'oeuvre éponyme de Virginia Woolf. Ce roman, sans partie ni chapitre est un monologue des pensées et émotions de Mrs Dalloway et de nombreux personnages qu'elle côtoie tout au long de cette journée ordinaire. L'habile construction du roman qui semble aller de digressions en digressions permet d'explorer passé et présent, superficialité et profondeur. Très humain en somme. Les différents protagonistes permettent au tableau d'ensemble d'être teinté de nuances tout en adoptant une pluralité de points de vue.

🤵🏻‍♀️ Effet attendu :
Plonger en apnée au coeur de la vie quotidienne de certains membres de la haute société londonienne des années 20. Ce texte frappe rapidement par le réalisme et la minutie de la description des psychologies à travers les thèmes universels du temps qui passe et du sens de la vie.

🤵🏻‍♀️ Contre-indication :
S'il séduira forcément les lecteurs fascinés par l'âme humaine, je le déconseille à celles et ceux qui n'ont rien d'une drama queen. En existe-t-il seulement ?
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Londres, 1923. Une journée dans les pensées de l'élégante Clarissa Dalloway. Entre préparatifs de sa fête du soir, souvenirs de sa jeunesse, questionnements sur sa vie actuelle, confrontation avec son véritable amour, les heures s'écoulent …

Mrs Dalloway est un incontournable classique qui parle de ce que l'on montre aux autres et de ce que l'on ne garde que pour soi, du temps qui passe, de son rapport au passé et à la m*rt. Des thèmes exploités dans un style moderne mais dense, qui prennent une importance majeure quand on connaît la vie de son autrice, Virginia Woolf

Avec Mrs Dalloway, j'ai par moments eu une sensation d'oppression, parfois même de la douleur. C'est comme rechercher le bonheur sans jamais l'atteindre, comme voir se produire un accident sans pouvoir l'éviter. 

Mais malgré ma nature joviale et résiliente, j'aime bien quand la littérature me plombe un peu. Ça remue et ça fait réfléchir. Et c'est aussi très beau. 
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