Bruxelles, années 80... Martin sonne chez son ami Thomas. C'est la maman de ce dernier qui lui ouvre et lui propose de rejoindre son fils, dans sa chambre. Elle le laisse grimper l'escalier tandis qu'elle retourne donner le bain à son fils aîné handicapé. Les deux amis, une fois enfermés, se chamaillent comme à leur habitude, pour plaisanter, s'amusent à se lancer des paris un peu idiots comme se jeter du haut de l'armoire ou jouent à la console. Jusqu'à, cette fois-ci, oser se mettre nus l'un en face de l'autre. La maman de Martin les appelle pour dîner. Une fois attablés, Martin s'échauffe très vite, ne supportant pas les inconditionnels discours de son papa à propos du travail. le jeune garçon s'emporte, envoyant tout voler et criant sur ses parents...
Bruxelles, de nos jours... Caro s'en va avec sa fille quelques jours chez ses parents. Elle ne supporte plus l'attitude de son mari, Thomas, qui passe dorénavant son temps enfermé dans son repaire, le grenier qu'il s'est aménagé. Il tombe par hasard sur ses bottes d'ado et un papier sur lequel est écrit "Mets tes bottes, on se casse". Et c'est ce qu'il va faire. Qu'importe la direction...
Que devient une belle amitié dès lors que chacun prend une direction complètement différente? Thomas, cadre un peu à la dérive, et Martin, punk rebelle et écorché devenu SDF, se retrouvent par hasard dans les rues de Bruxelles. Que peuvent aujourd'hui partager ces deux amis d'enfance? A l'aide de flashbacks,
Nicolas Wouters distille ici et là quelques moments du passé, les bons comme les mauvais et l'on comprend pourquoi cette relation entre ces deux hommes que tout semble opposer est mise à mal. Lequel des deux a réussi sa vie? Ce scénario original et fort bien amené est servi par un trait tantôt nerveux tantôt plus doux. L'auteur nous offre des retrouvailles à la fois bouleversantes, brutes et électrisantes.
Mikaël Ross réussit de superbes planches enragées dans lesquelles le rouge sang contraste avec ce bleu intense. Des retrouvailles poignantes et à fleur de peau.
Les pieds dans le béton... A pieds joints!