Il était toujours sidéré de voir que des personnes ayant apparemment un certain niveau d’éducation pouvaient non seulement boire une telle mixture, mais en plus appeler ça du café, alors qu’il est si facile de verser de l’eau sur du café moulu. Pour lui, mélanger de la poudre de café et de lait avec de l’eau ne se justifiait qu’au cours d’un siège.
Beaucoup de personnes qui se préoccupent de justice sociale sont en colère, mais on en trouve parfois qui embrassent de justes causes sans sombrer, émotionnellement parlant. À mon avis, ces personnes savent qu’elles sont appelées à perdre leurs combats à long terme, mais elles les mènent quand même. Mon mari est de ceux-là. Il ne désespère jamais, parce que ses espérances sont limitées.
Il voit des personnes qui ne sont pas là, même si je crois qu’il voit aussi celles qui sont là, mais il les mélange avec ses… fantômes. C’est dur de savoir comment réagir quand il se met brusquement à parler à une personne imaginaire.
Lors de son bref passage à l’université, il avait appris que toute activité humaine tirait son origine des parties intimes, l’anus y compris. Freud était l’oracle.
Un jeune homme fougueux qui veut changer le monde et qui, après un passage par son syndicat, découvre qu’il aime être chef et devient donc ambitieux parce que ça vaut mieux que de travailler – enseigner, en l’occurrence – pour gagner sa vie, et aussi parce que ça correspond à sa vraie nature. Dans le cas de Lyall, si ses fonctions au syndicat ont donné l’impulsion, je crois aussi que son petit boulot au programme d’éducation permanente lui a montré ce qu’il voulait faire et l’a mis sur les rails.