AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fleitour


Une ode à la liberté, découvrir et se redécouvrir entre les monts d'Auvergne. Oser penser et oser vivre simplement sans l'injonction des ondes !

L'étonnante invitation au voyage, de Charles Wright, est servie par la savoureuse métaphore de Rimbaud, " j'irai par les sentiers, picoté par les blés", "rêveur, j'en sentirai la fraîcheur, à mes pieds".

Et en même temps citant "arides et desséchés sont les chemins, qu'il faut suivre"... Charles Wright semble se contredire. La fin de la phrase, " jusqu'à la source", dévoile le propos, vivre avec son corps toutes les rencontres, mais soutenir aussi une autre quête : quelle sera ma place demain dans ce monde ?


L'exercice de la marche est peut être une mode, l'envisager comme un temps de repos ou de recul, une nécessité. Inverser toutes nos priorités devient les premiers jours une pirouette insensée, stupide ou dangereuse pour les uns, après 5 jours de marche, changer l'ordre de ses ultimes devoirs, une évidence.


Beaucoup ont adoré Sylvain Tesson et ses Bois noirs, d'autres Stevenson et son âne...Combien sont émus de raconter leurs St Jacques. Charles et Benoît Parsac difficilement miscibles forment un couple bancal qui à pas comptés finiront par aplanir leurs amertumes pour mieux optimiser l'attelage.

L'invitation de Charles Wright n'est pas d'aller à la découverte du plus déprimant des parcours. Au coeur de la France, un espace unique nous ouvre des paysages et des sentiers à saisir d'émotion le plus desséché de nos citadins. L'Auvergne déversera tout au long de leurs découvertes une nature démesurée. Les arbres centenaires vous livreront les notes cristallines, de leurs locataires musiciens, des oiseaux perchés sur les plus hautes branches.


Tout devient émerveillement et l'accueil des pèlerins engendre une richesse indicible dans le calme des repas partagés d'une lenteur auvergnate. C'est le temps que nos deux compagnons, cultivent pour abuser des pauses. Les siestes et les lectures voient défiler Julien Gracq, Rimbaud, La Roche Foucauld, Camus, le Tao, Chardin, Homère....

On commence à comprendre que la sobriété n'est pas une vie de basse intensité, avouent-ils, page 167. " Ces petits riens si on sait les saisir, révèlent leur poids de beauté et de mystère."

Au terme de ce sentier les deux novices suivront deux chemin différents, l'un devenant Jésuite, Charles trop sensible à son besoin de grande liberté poursuivra sa route en dehors du noviciat.
Commenter  J’apprécie          450



Ont apprécié cette critique (36)voir plus




{* *}