Second tome où l'auteur relate sa vie (après
Black Boy), on y découvre un écrivain en gestation et un citoyen américain en devenir.
En 1927,
Richard Wright quitte le Sud pour le Nord et pose ses valises à Chicago. A la veille de la grande dépression de 1929, il est surpris par le climat hivernal. Chicago est le centre économique et culturel des Grands Lacs mais aussi la capitale du crime organisé. C'est une ville où tout est possible.
L'écrivain noir américain poursuit son éducation littéraire et sociologique. Les barrières entre les races persistent mais avec moins de dureté que dans les états du Sud. Il côtoie des hommes et des femmes, blancs, noirs. Peu à peu, il réussit à se débarrasser de sa peur de l'oppression et sa réalité se transforme.
Pourtant, témoin de la condition des noirs aux Etats-Unis dans les années 30, il ressent une frustration, une douleur. L'abolition de l'esclavage date du 18 décembre 1865. L'homme noir est encore jeune face à une liberté difficile à appréhender. Il est encore loin de connaître les codes de la vie matérialiste.
Dans les années 30,
Richard Wright trouve dans le
projet du communisme une représentation du monde qui le séduit. Pris entre deux sociétés, il perçoit une unité. Mais très vite, son individualité, ses idées, ses intuitions l'éloignent de ses compagnons de route. Il quitte le parti en 1944.
C'est un texte magnifique. Pourtant, lorsque l'on tourne la dernière page, il reste sur la langue un goût amer. Tristesse.