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Nadine Perront (Traducteur)
EAN : 9782877302593
237 pages
Editions Philippe Picquier (19/05/1998)
3.77/5   20 notes
Résumé :
Au XIVème siècle, un certain Zhu Yuanzhang devint empereur de Chine. Il fonda une dynastie, celle des Ming, qui "éclaira" la Chine trois siècles durant.
C'est le destin de cet homme que fait revivre ici l'historien Wu Han, celui de ce gardien de troupeau qui devint chef de bande, puis généralissime des aemées en lutte contre les troupes mongoles, avant de se proclamerempereur des Ming.
Trente et un ans de règne à force de massacres, de sadisme et de t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ils ne sont que deux . Liu Bang, fondateur de la dynastie des Hans autour de 200 avant JC et Zhu Yuanzhang, fondateur de la dynastie des Ming en 1367. Que deux empereurs chinois à venir du peuple et à s'être élevés de leur condition peu enviable de paysans.
C'est la vie de ce dernier que l'historien Wu Han nous narre ici, avec précision et moultes anecdotes. On pourrait reprocher l'absence de repère géographique , le nom des villes ayant souvent tendance à changer lors des traductions de livres chinois.
Bon , on comprend que Zhu est issu d'une famille misérable du sud est de la Chine , que son entrée au monastère lui a sans doute sauvé la vie et que la révolte des turbans rouges (des adorateurs de Bouddha) va lui servir de rampe de lancement vers la postérité.
L'auteur nous fait vivre les massacres continus, les trahisons, les années de guerre où le talent mais aussi la rouerie de Zhu l'approchent du pouvoir.
Dans une deuxième partie, on découvre les débuts de la dynastie Ming, qui restera plus dans l'histoire pour ses poteries que pour sa contribution au bien être de ses administrés. C'est le despotisme absolu , les têtes se tranchent, les corps s'empalent comme les feuilles tombent à l'automne, il n'y a que feindre la folie qui peut vous sauver la vie.
Les relations de Hongwu , c'est le nom de scène de notre héro, avec sa famille parsème quelques grains d'humanité dans le récit.
Son amour filial, lui qui a tant souffert dans sa jeunesse, est sincère ainsi que le respect de l'impératrice . Même laide et issue du bas peuple, Hongwu l'a gardée à ses cotés une fois arrivé au pouvoir.

Un livre exhaustif sur le sujet. Mais il faut vraiment s'y intéresser. Dans ce cas , la lecture est très instructive.


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Intéressés par l'histoire chinoise ? Voici une biographie du premier empereur de la dynastie des Ming au 14e. Ce n'est pas un roman, mais un texte accessible pour aborder les péripéties de l'évolution de l'Empire du Milieu.

Cela commence par Zhu, un enfant pauvre, orphelin. Il se fera moine, deviendra un combattant au Turban rouge, puis à force d'alliances et de batailles, en arrive à chasser les Mongols de son pays et à devenir empereur.

Comme chef de guerre, il était particulièrement raisonnable, empêchant ses troupes de pillage et de violence envers les populations civiles, suscitant beaucoup d'espoir chez les paysans. Mais au pouvoir, craignant toujours les complots, il établit un système de délation, exigeant de chacun qu'il dénonce les autres et utilisant la torture pour soutirer des aveux. Il deviendra même un tyran sanguinaire, sacrifiant des dizaines de milliers de citoyens de son pays.

Je ne peux pas m'empêcher d'y voir un écho de « l'empereur Mao » qui, sans être aussi sanguinaire, cultivait aussi la dénonciation et a quand même provoqué sans remords la mort de dizaines de millions de Chinois lors du « Grand bond en avant » et de la « révolution culturelle ».

S'agit-il d'un monstrueux bégaiement de l'histoire ? J'espère que d'autres lectures m'en feront découvrir des aspects plus positifs.
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Une biographie que je pensais romancée de Zhu Yuangzhang (Hongwu) mais agréable surprise , Wu Han s'en tient à relater l'homme et la dernière dynastie sous la domination des hans (ethnie ancestrale principale chinoise), les Ming.
Pourquoi cet intérêt pour les Ming ?
Pour la bonne raison que toute personne ayant un goût prononcé pour la culture chinoise ne peut passer outre cette période importante tant par la richesse de l'histoire de l'art chinois, sa littérature que son théâtre sans oublier cette ouverture d'esprit qui mena à la réflexion et aux débats au sein même de la politique , ce qui reste en Chine une avancée majeure, artistique du moins...
Mais peut-on passer à côté de son fondateur , un des empereurs les plus détestés , despote et sanguinaire ? L'histoire nous prouve que non, le gouvernement d'un tyran du 14eme siècle a suscité bien des vocations au fil des temps : délation de son prochain , les tortures , le massacre des intellectuels...
Inutile d'en citer d'avantage.
Mais revenons sur le parcours d'un pauvre orphelin, futur Zhu Huanzhang, qui fut moine avant de rejoindre la révolte des turbans rouges avec zèle et qui par alliances et stratèges mit fin aux Yuan (Mongols) pour enfin accéder au trône de cette nouvelle dynastie des Ming.
Hongwu instaure un régime autocratique ordonnant l'extermination de dignitaires administratifs tout en mettant son nouveau renouvellement sous contrôle d'une police militaire qui fit vivre une période de terreur et de carnages sans nom.
Renoue-t-il avec ses racines quand paradoxalement , il interdit les exactions du petit peuple ou est-ce purement politique afin d'avoir le soutien de celui-ci qui voyait en lui un espoir ?...
Il en reste que trop d'exterminations affaiblissent un peuple et que trop nettoyer afin d'assurer la succession de son fils a été un mauvais calcul : ironie du sort , le dauphin n'eut plus de généraux pour le défendre , son père les ayant tous renvoyés six pieds sous terre...
Je n'étoffe pas plus afin de vous laisser du croustillant sous la dent.
Il en ressort un destin plutôt fascinant quand on part de la pauvreté la plus extrême pour s'asseoir sur un trône durant plus de 30 ans. Il en reste un déchirement quand on constate ce qu'il en est encore aujourd'hui à travers le monde.
Un livre édifiant qui fait réfléchir au delà de son contenu et qui ravira les férus de l'histoire de Chine.

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Je connais très mal l'Histoire de la Chine malgré plusieurs tentatives de m'y intéresser sérieusement, tentatives accompagnées de l'achat de quelques ouvrages sur le sujet. Je la savais très intéressante mais également très complexe. Ce livre de Han Wu traînait dans ma bibliothèque depuis un certain nombre d'années, il était temps que je l'en sorte.
Je pensais lire une biographie romancée mais il s'agit en fait d'une véritable biographie bien qu'elle ne respecte pas les règles de rigueur dans tout travail historique ( notamment la nécessité de préciser ses sources ) mais ça a au moins le mérite d'alléger considérablement la lecture. Pensant qu'il était romancé, je m'étais dit que ce serait un moyen plus agréable de me replonger dans l'Histoire chinoise.
Pas de roman donc mais pas de déception non plus car cette biographie est claire et relativement bien écrite .
La première moitié du récit est consacrée à l'ascension de Zhu Yuanzhang. Han Wu nous explique ainsi comment le jeune homme de condition pauvre issu d'une famille de simples paysans parvint à s'emparer d'un immense territoire et à en faire son empire. Né sous le règne de la dynastie mongole des Yuan, Zhu Yuanzhang connaît la misère et les famines relatives à cette période. Il perd peu à peu toute sa famille. Menacé à son tour par la famine, il se réfugie dans un monastère qu'il quittera pour s'engager dans l'armée des Turbans Rouges, armée constituée de rebelles et paysans se révoltant contre le pouvoir en place.
Zhu Yuanzhang se montre brillant élément et peu à peu parvint à gravir la hiérarchie militaire.
Profitant de querelles internes, de ses précieux conseillers et de son sens de la stratégie, il réussit à éliminer tous ses adversaires et à se faire proclamer empereur d'un vaste territoire.
Cette première partie est finalement assez ennuyeuse puisque essentiellement tournée vers le récit de batailles. Je me suis un peu perdue entre les différents noms de villes, régions et chefs militaires.
La deuxième partie est beaucoup plus intéressante car dédiée au règne de l'empereur. Et là, je suis allée de stupéfaction en stupéfaction. Wu Han nous dresse le portrait d'un tyran sanguinaire et paranoïaque à nous glacer le sang, le tout appuyé de quelques exemples et anecdotes absolument incroyables. Zhu Yuanzhang tient absolument à encrer sa dynastie et emploie tous les moyens pour ça : élimination de tous les opposants et de toute personne susceptible de le devenir, surveillance et contrôle étroit de toute la population. Tout le monde est épié et surveillé, chacun doit surveiller et rapporter tout ce que fait son voisin. le système de gouvernement de l'empereur est basé sur la délation. Et il ne faut pas grand chose pour éveiller les soupçons. D'où le procès des mots. Un seul mot mal interprété et c'est la mort assurée. Avec l'empereur il n'y a pas de demi-mesure, c'est la vie sauve ou la mort … et c'est plus souvent la mort. Zhu Yuanzhang se complaît à inventer et à faire appliquer les pires supplices. Son obsession et sa certitude d'être entouré de comploteurs le conduit à réaliser de véritables purges. La mise en accusation d'un simple ministre conduit à l'exécution de plus de 80000 personnes.
Tout est codifié et régenté, ce que l'on doit faire, ce que l'on ne doit pas dire. Ce système de terreur forme de véritables machines humaines. J'en suis venue à me demander si la docilité du peuple chinois ne trouvait pas finalement son explication dans des siècles et des siècles de conditionnement.
J'ai donc beaucoup apprécié cette lecture très instructive et facile à lire car pas trop détaillée. Une première approche idéale.

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Dans un style alerte et quasi picaresque, Wu Han nous raconte la vie de Zhu Yuangzhang, misérable va-nu-pieds et de son ascension jusque sur le trône de l'Empire Céleste pour fonder la dynastie des empereurs Ming.

L'empereur se maintiendra au pouvoir usant d'une politique de la terreur d'une incroyable cruauté, mettant en place un système d'auto répression de son peuple d'une efficacité effrayante en érigeant la délation au rang des beaux-arts.

Toute ressemblance entre le régime despotique de Zhu Yuangzhang et la Chine communiste de Mao n'est pas totalement fortuite…
Wu Han, l'auteur - l'un des plus importants historiens chinois du XXème siècle - est mort en prison en 1969.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
À soixante-huit ans, il considérait sa tache comme mission accomplie : il avait fini de massacrer les derniers de ses meilleurs et plus fidèles généraux, les derniers mandarins qui avaient osé émettre des idées, les dernières familles qui n’avaient jamais obtenu grâce à ses yeux, les derniers intellectuels à avoir encore eu l’audace de manipuler les mots. Il était satisfait : il avait bien vécu.

(p. 177)
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En fait, tout Chinois n’avait que deux droits fondamentaux : celui de respecter l’empereur et de lui obéir aveuglément ; celui de payer des impôts

(p. 158)
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P.178 : Au début de son règne le marquage du visage, le transpercement, l'amputation des pieds, la section du nez, la castration et l'écorchement étaient de bien doux tourments au regard d'autres supplices beaucoup plus cruels, comme celui des 3 357 coups de couteau, pour ne citer que celui-là. Tous les dis coups, le bourreau se reposait pour faire durer le martyre au condamné. Puis, avec des hurlements, il replongeait dix fois sa lame dans la chair de la victime. [...] Il y avait aussi le supplice du brossage : après avoir étendu le condamné dénudé sur un sommier métallique, on l'aspergeait d'eau bouillante et on l'étrillait avec une brosse de fer ; sa peau ébouillantée partait en lambeaux. lorsqu'il était complètement écorché, le bourreau continuait à brosser sa chair à vif. Il y avait encore l'empalement abdominal : on suspendait la victime à l'horizontal au dessus d'un pal, en la retenant au moyen d'un crochet de fer passé dans une vertèbre lombaire ; la vertèbre finissait par céder sous le poids du corps et la pointe du pal transperçait l'abdomen.
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« Sans un orfèvre pour la façonner, disait l’empereur, la pépite la plus pure ne sera jamais un bijou. Nos enfants sont un bien plus précieux que l’or et le jade. On les rend encore plus précieux en les confiant à un maître éclairé. »

(p. 221)
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P.179 : Citons encore le supplice de la balançoire : on suspendait le condamné, le maintenant dans cette position grâce à une grosse pierre que le bourreau retirait de temps en temps ; le supplicié, alors, retombait lourdement sur le sol; au bout de quelques heures, il avait les os brisés et la crâne fracassé.
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