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EAN : 9782729119508
286 pages
Editions de La Différence (13/10/2011)
3.8/5   5 notes
Résumé :

Paru pour la première fois en 1977 dans la collection "Philosophia Perennis" dirigée par Michel Waldberg, La Voie négative de Wei Wu Wei est épuisé depuis plusieurs décennies. Le echoix du pseudonyme "Wei Wu Wei" : "action de non-action" implique un double refus, celui du nom propre et celui de l'état civil. Le titre original de l'ouvrage Ask the Awakened : "Demander aux Eveillés" signifie vouloir que se dissipent l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Magistral ! Lisez-le absolument ! …mais protégez-vous !



La première lecture de cet ouvrage, quand je l'ai acquis, résulta en ceci : « je n'ai pas tout compris ».
Oui, on ne peut pas le comprendre du premier coup : pourquoi ? Simplement parce qu'il nécessite un réel bagage philosophique (asiatique) et une grande capacité d'abstraction, une grande ouverture d'esprit et une transcendance certaine, surmontés d'une pointe de folle sagesse et d'esprit sardonique, le tout doublé d'une pratique de ces philosophies, non duelles bien entendu. D'ailleurs, il est placé en 2011 dans la collection « Lire et relire » : c'est évident que « La Voie négative » nécessitera ces flux et reflux. Donc, ces pensées ne se laissent pas saisir facilement, tel le poisson que l'on voudrait pêcher à la main en rivière.
Ajoutez à cela que l'auteur est un personnage fantasque, et cela fait de « La Voie négative » un livre mythique, un opus culte.
Ce livre de « méditations » de Wei Wu Wei (Terence Gray) a conduit bien des lecteurs à méditer eux aussi sur celles-ci.
Donc, 1977 première édition : rapidement épuisée. 2011 seconde édition (ça en fait du temps !) : aussitôt épuisée ! Espérons qu'une réédition par un autre éditeur sera rapidement lancée, car La Différence a fermé (1976-2017).

Vous aurez compris je pense, que ce livre hors norme est une référence et qu'il est inclassable, et explosif ! Il est un défi pour l'intellect, et peut-être ne faut-il pas laisser à l'intellect la prise sur cette Voie Négative – je ne sais pas. Peut-être qu'il le faut au contraire ?
Car Wei Wu Wei a miné le terrain et a tout fait sauter. Il déconstruit dans son ouvrage pour rebâtir selon un mode nouveau.
Pour Wei Wu Wei, nous vivons dans un rêve, et quand nous arrivons à nous en extraire, c'est pour constater que la vérité de la réalité, c'est la vacuité, « l'Absence absolue ».
Je suis habitué aux abstractions des pensées du Ch'an, du Tao et du Zen, auquel l'auteur fait d'ailleurs référence : sachez qu'ici c'est pareil, mais que c'est dit et reformulé à l'irlandaise (l'auteur en est un). C'est d'une abstraction forte et transcendante.
Ce livre est donc âpre, rude et en même temps, il ne cesse de faire des pirouettes tel un acrobate. Pour le comprendre et le saisir, il demande une intense concentration.
Wei Wu Wei ne cesse de « philosopher à coup de marteau » et avec une profondeur vertigineuse. Quel exercice ! Un peu comme son ami Hubert Benoît. le Mental ment et Wei Wu Wei lui ferme son clapet.

Lisez cette « Dédicace et bénédiction » de l'auteur, qui ouvre le livre de « la Voie Négative » :
« Nous sommes tous consacrés, bien que nous n'en ayons pas connaissance. Il n'existe qu'une consécration, car ce que nous sommes quand nous savons que nous ne sommes pas, n'est ni sujet ni objet.
La consécration ne peut être dès lors qu'à l'extinction de ce qui consacre.
La bénédiction de ceux qui savent déjà, est certainement que nous puissions comprendre la vérité qui ne peut être ni conçue ni exprimée.
Cette vérité est manifeste quand nous savons que ni « nous sommes », ni « nous ne sommes pas« .
Afin de la connaître, nous n'avons pas à voir, mais à cesser de voir, car là où il n'y a pas « vision », elle Est. »
Juste au dos de ce texte, l'auteur a écrit :
« Quand le Rêveur s'Eveille
Il est Absence Absolue. »
Plus loin il cite Chuang-Tse :
« Être
Est l' « état d'être » non-séparé
Des êtres séparés« .

Les 114 « sutra » de l'auteur sont distribués en trois parties :
– I – La croisée des chemins
– II – La voie négative
– III – L'absence absolue
Si vous voulez lire un livre exceptionnel, trouvez-le mais gare à vos méninges ! Il est crucial.

Très bonne lecture !

Zui Ho.
Lien : https://livresbouddhistes.co..
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Ceci est la raison pour laquelle toute "méthode", "discipline", etc... assujétie au je-concept est nécessairement un chemin qui nous éloigne de chez nous. Etant donné que toute action qui n'est pas une non-action, et ne peut être spontanée, se trouve accomplie sous la contrainte du je-concept --car il n'y a pas d'autre "acteur", j'entends d'autre acteur véritable -- l'illumination ou satori ne peut être que la conséquence de la non-action.
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Toute soi-disant volonté est une manifestation du je-concept. Qui recherche l'illumination ? Dans la mesure où cette dernière est recherchée sous la contrainte du je-concept, comment pourrait-elle être atteinte ?
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Par l'absence de : regarder, écouter, toucher, goûter, sentir et penser, nous saisissons que cette nature virtuelle [la conscience] est ce que nous sommes. Car elle est le non-manifesté de ce que nous voyons, entendons, ressentons, goûtons, humons et concevons comme étant manifesté. C'est le négatif de tout ce qui pour nous est positif; c'est la virtualité de toute illusion – et toute expérience sensorielle ou conceptuelle est illusion. Je n'ai qu'à cesser d'être, afin de devenir ce qu' Est un «je» ; il me suffit de comprendre que « je ne suis pas », afin d'être « Ce Que Je Suis ».
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Toute comparaison est fondée sur la mémoire, et la mémoire est une image fondée sur des engrammes. Il s'ensuit que tout jugement, toute appréciation est une interprétation d'images car même le présent est déjà un souvenir lorsque nous l'avons saisi. En conséquence, le processus interminable qui consiste à trouver les choses « bonnes » ou « moins bonnes » est une œuvre de l'imagination. Ne serait-il pas vraiment futile de supposer que de tels jugements, c'est-à-dire n'importe lequel d'entre eux et tous à la fois, puissent avoir quelque existence ou valeur absolue ?
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Chercher à nous persuader que nous n'avons pas d'exis- tence en tant qu'entités particulières, c'est cependant demander à un œil de croire que ce qu'il observe n'existe pas. Pourtant il n'y a pas que nous seuls qui sommes sans existence en tant qu'entités : il n'y a d'entité nulle part dans le cosmos ; il n'y en a jamais eu, et il ne saurait y en avoir. Seul le mental-intégral peut révéler cette connaissance, en tant que cognition directe, laquelle une fois aperçue, est évidente. Cela constitue le rajustement intégral. Et « JE» seul demeure.
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