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EAN : 9782351180174
253 pages
Almora (16/05/2007)
4.5/5   2 notes
Résumé :
" Les doigts pointés vers la lune " est une célèbre maxime du bouddhisme chinois. C'est aussi le fil d'Ariane que déroule dans cet ouvrage, paru à l'origine en anglais, Wei Wu Wei (pseudonyme de Terence Gray, 1895-1987), pour aider les pèlerins en route vers eux-mêmes à traverser le labyrinthe de la queue spirituelle et à ne pas prendre des " chauves-souris pour des dragons ". Dans l'esprit des grands maîtres éveillés du passe, il renouvelle de façon percutante et p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un excellent livre – de la dynamite mystique !



Terence Gray (1895-1986), Irlandais qui vécut en France, était surtout connu sous le pseudonyme Wei Wu Wei (W.W.W). Il fut un disciple direct de Ramana Maharshi. Il eut aussi plusieurs vies en une, et plusieurs « noms ». Mais c'était un aventurier de l'esprit, « un personnage » hors du commun. Il vivait profondément ses pensées et intuitions et pénétrait avec une puissante force les abstractions des philosophies non-duelles .

Dans son Introduction, Yen Chan nous dit que Wei Wu Wei considérait les humains comme des « impersonnes » et des « dividus », et « que nous ne possédons pas un ego, mais sommes possédés par l'idée qu'il y en a un » : décapant !
Wei Wu Wei était d'ailleurs un dynamiteur. Dans ces « doigts pointés vers la lune, réflexion d'un pèlerin sur la voie », il y a toutefois l'idée d'un chemin, et dans la forme, il y a également nombre de chapitres (59), mais ces réflexions ne sont pas de la philosophie à coup de marteau. C'est un bric-à-brac où les pensées s'enchaînent avec impertinence, audace et justesse.

W.W.W sculptait le vide dans « La voie négative » : il est ici question de cheminer tout en discutant. le ton n'est pas tout à fait le même. Ses abstractions sont moins ici brutales, et en quelque sorte, c'est peut-être un travail plus accessible au grand public que « la Voie négative ».
Mais ne craignez rien : c'est bien W.W.W et ses préoccupations philosophiques et mystiques que vous retrouverez dans « Les doigts pointés vers la lune ». La même folie, la même sagesse se lit dans ces pages. C'est donc le « compagnon » de « la Voie Négative », bien que ce dernier vit le jour en 1963 et « Les doigts pointés vers la lune » en 1958 !

W.W.W est toujours aussi jouissif à lire, bien que rude. Certaines de ses formules « tuent » littéralement, laissent pantois, ou nous figent comme une flèche en plein coeur nous tue instantanément. Yen Chan nous dévoile le « Rideau » dans sa Présentation :

« Il n'y a rien à chercher quand c'est trouvé
Il n'y a nulle part où aller quand c'est ici,
Il n'y a rien à faire quand c'est fait,
Il n'y a rien à regarder quand c'est vu,
Il n'y a rien à être quand nous SOMMES.

Qu'y a-t-il à trouver quand « trouver » est le « cherchant » ?
Où peut-on aller quand « aller » est l' « allant » ?
Qu'y a-t-il à faire quand « faire » est l' « agissant »
A voir quand « voir » est le « regardant »,
A être quand « être » est l' « étant » ?

Quoi donc ?
Quand il n'y a point d'acteur pour « agir »,
Aucun « moi pour jouer « Je »,
Le spectacle est terminé.
A qui puis-je être présent, de qui puis-je être absent ? »

Dès le premier chapitre « Réalité et Manifestation I », Wei Wu Wei nous écrit :

« Derrière le conditionné est le non-conditionné ». Derrière l'Être est le Non-Être. Derrière l'Action est la Non-Action (pas inaction). Derrière le Moi est le Non-Moi. « Je ne suis pas Je, par conséquent Je suis Je » : le Prajnâpâramitâsûtra l'a dit, il y a mille ans. Transformez « Je » en « Non-Je » et alors « Non-Je » deviendra « Je » (+). Seul Dieu est « Je » (Je suis seulement « Je » dans la mesure où je suis Dieu ou l'Absolu, c'est-à-dire mon Principe »).
On voit bien que W.W.W était du niveau des grands maîtres asiatiques. On trouve en quatrième de couverture :
« Rares sont les Occidentaux reconnus par la hiérarchie des maîtres du Zen japonais pour avoir atteint le but, mais les découvertes faites par l'écrivain de renom Wei Wu Wei, un irlandais vivant en France (1968), prouvent que la réalisation Zen n'est pas le monopole de l'Orient« . Christmas Humphreys.

« Les doigts pointés vers la lune, réflexion d'un pèlerin sur la voie » a autant de valeur que « La Voie Négative », mais il est toutefois moins rugueux et explosif. Tous deux sont dans mon TOP 20.
Il est de plus :
– agrémenté de quelques photos de Terence Gray
– et complété d'Annexes de Yen Chan : « Hommes d'influence » sont ces sages qui eurent un impact sur Wei Wu Wei; une Biographie de quelques pages à son sujet; et enfin cinq « Lettres ouvertes à un Non-Né » écrites par Yen Chan à son « Cher Monsieur », qui relèvent à la fois de l'exercice de style et de philosophie : Yen Chan écrit à son maître anonyme, W.W.W et c'est plutôt savoureux et réussi.

Ce livre est délectable, bien qu'il vous faudra vous accrocher parfois fermement. S'il n'est plus édité, prions Almora pour une réédition.

Bonne et heureuse lecture !

Zui Ho.

(+) : cela me rappelle cette pensée zen : au début (de la pratique) la montagne et la rivière sont la montagne et la rivière. Puis elles ne sont plus la montagne et la rivière. Enfin, elles redeviennent montagne et rivière ».
Lien : https://livresbouddhistes.co..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il semble y avoir deux types de chercheurs : ceux qui visent à faire de leur ego quelque chose d’autre qu’il n’est, quelque chose de saint, de gai, de généreux (comme si l’on pouvait rendre « non chat » un chat) et, d’autre part, ceux qui comprennent que toutes les tentatives de ce genre sont seulement des gesticulations et de la pure comédie. Ces derniers réalisent aussi qu’il n’y a qu’une seule chose qui puisse être faite, elle consiste à se désidentifier de l’ego en prenant conscience de sa non réalité et en prenant conscience également de notre identité éternelle avec le pur Etre. Autrement dit, il s’agit juste de sortir du rêve éveillé comme nous sortons tous les matins du rêve endormi.
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Il n’y a rien à chercher quand c’est trouvé
Il n’y a nulle part où aller quand c’est ici,
Il n’y a rien à faire quand c’est fait,
Il n’y a rien à regarder quand c’est vu,
Il n’y a rien à être quand nous SOMMES.

Qu’y a-t-il à trouver quand « trouver » est le « cherchant » ?
Où peut-on aller quand « aller » est l’ « allant » ?
Qu’y a-t-il à faire quand « faire » est l’ « agissant »
A voir quand « voir » est le « regardant »,
A être quand « être » est l’ « étant » ?

Quoi donc ?
Quand il n’y a point d’acteur pour « agir »,
Aucun « moi pour jouer « Je »,
Le spectacle est terminé.
A qui puis-je être présent, de qui puis-je être absent ?
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Pourquoi choisir ?
Pourquoi ne pas tout simplement faire ce que, de toute façon, vous avez à faire ?
Ne pas choisir, c’est « être présent dans le présent ». Notre vie entière, emprisonnés que nous sommes par l’illusion personnelle, est en fait une suite de choix. Du matin au soir, nous ne faisons rien d’autre que choisir. Si nous cessions de choisir et répondions juste aux circonstances, cela serait agir en accord avec « la nature réelle des choses ». C’est ce que l’intégré fait. Oui, nous choisissons du matin jusqu’au soir, bien qu’il n’y ait aucune chose telle qu’un choix.
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"Derrière le conditionné est le non-conditionné ». Derrière l’Être est le Non-Être. Derrière l’Action est la Non-Action (pas inaction). Derrière le Moi est le Non-Moi. « Je ne suis pas Je, par conséquent Je suis Je » : le Prajnâpâramitâsûtra l’a dit, il y a mille ans. Transformez « Je » en « Non-Je » et alors « Non-Je » deviendra « Je ». Seul Dieu est « Je » (Je suis seulement « Je » dans la mesure où je suis Dieu ou l’Absolu, c’est-à-dire mon Principe »
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L’événement Satori (Eveil, Illumination, Réalisation…) étant la réalisation du fait qu’il n’y a pas de Je, il n’y a pas de Je pour réaliser l’événement Satori. Et puisqu’il n’y a jamais eu de Je, il peut ne jamais s’être produit non plus d’événement Satori pour l’annihiler, car aucun Satori n’a jamais existé dans la Réalité.
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