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Mireille Vignol (Traducteur)
EAN : 9782330186449
432 pages
Actes Sud (03/01/2024)
3.08/5   82 notes
Résumé :
Dans l’Écosse superstitieuse du XVIIIe siècle, Sarah, une jeune fille de quatorze ans traquée pour sorcellerie, est secourue par le pasteur du village. Ils prennent la fuite à travers la forêt mais sont rapidement pris en chasse.

Après avoir épousé un vétéran de la Seconde Guerre mon­diale père de deux enfants, Ruth part s’installer sur la côte écossaise, au bord de la mer du Nord. Dans sa grande demeure, face à l’îlot de Bass Rock et à ses colonies d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Un vent noir souffle sur les côtes déchiquetées du North Berwick en Ecosse.
Le paysage fascinant et troublant des falaises de Bass Rock a le goût des embruns et de la mort. Et quelle étrange coïncidence, je commence ma lecture en apprenant qu'un projet de loi sera déposé cet été au Parlement écossais pour innocenter les milliers de femmes accusées de sorcellerie et condamnées au bûcher entre le XVI et le XVIII ième (en Ecosse mais partout aussi dans l'Europe actuelle). Un féminicide généralisé qui ne dit pas encore son nom.

North Berwick justement. C'est le paysage sauvage, particulièrement déroutant où nous emmène Evie Wyld c'est aussi le siège malheureux de la première chasse aux sorcières en 1590.
Comme un château hanté sur ces siècles d'histoire, la demeure victorienne des Hamilton est le fantôme d'une lignée de femmes appelées à se soulever des violences domestiques et sexuelles qu'elles subissent.

C'est un roman très fort, il bouscule les repères et les liens du sang pour suivre Ruth après la deuxième guerre mondiale et Viviane aujourd'hui, liées toutes deux à la demeure comme Sarah au 18ième siècle.

J'ai beaucoup aimé ces allers-retours abrupts entre passé et présent, qui s'entrechoquent et bravent les années et les siècles à n'en plus savoir où l'on est et qui parle.
Un roman choral mais qui parle d'une seule voix de la farouche ardeur des femmes à dire non, à faire valoir leurs choix malgré les risques d'enfermement et de mort, à se défaire d'une culture qui pèse sur leurs épaules de génération en génération comme le lot des « chatouilles ». Un héritage que les femmes ne veulent plus transmettre.

Un roman hanté par le sort des femmes. Il parle des femmes sorcières d'aujourd'hui dans le sens noble du terme mais il n'est pas contre les hommes pour preuve les beaux portraits de Michaël et de Christopher. Christopher est le seul à pouvoir donner quelques clefs de compréhension et de sagesse en parlant de Ruth à Viviane. Michaël est l'homme qui répare et réconcilie, il est le lien du sang et du coeur, le grand-père de Viviane.

J'ai vraiment aimé ce roman à la fois gothique et moderne. C'est un mélange diablement attirant par son côte historique ancré dans une maison et par son regard sur la femme d'aujourd'hui dans une mise en scène haletante comme un thriller.

Un roman qui distrait sans oublier la guerre en Ukraine.

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3 époques, 3 femmes en butte à la malveillance des hommes.
Au XVIIIe, Sarah, 14 ans, est accusée de sorcellerie. Avec la complicité du pasteur et de son fils, elle s'enfuit de chez elle pour échapper à la vindicte des villageois .
Ruth, 2 siècles plus tard, se marie avec un veuf, père de 2 enfants, qu'elle ne connaît pas bien. Viviane, de nos jours, erre entre alcool et dépression dans sa maison de famille. Toutes 3 ont en commun un pays, l'Ecosse, un lieu, Bass Rock, et un environnement hostile dans lequel elles essayent tant bien que mal de subsister.
Avec la mer du nord en toile de fond , Evie Wyld compose une histoire de sorcière, de fantômes, de maltraitance et de condition féminine. Car si il y a bien un fait que ce roman choral démontre, c'est qu'il n'est jamais simple (ni très sécurisant) de naître femme dans un monde d'hommes.
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Mon excursion à Bass Rock me laisse perplexe !

D'un côté, j'ai aimé ce voyage dans l'Ecosse profonde des bords marins, des tourbières, des souliers crottés, des paysages sauvages et des traditions ancestrales.
J'ai aimé le chevauchement des époques, du 18ème siècle à nos jours, observant du haut de mon année 2023 ces femmes courageuses qui affrontent les humeurs des terres et la folie des hommes.
J'ai eu peur pour Sarah, cette fille de 14 ans soupçonnée de sorcellerie alors qu'au fond d'elle seule la soif de guérir et de sauver les êtres l'animait.
J'ai eu le souffle coupé en observant Ruth délaissée par son mari assoiffé de travail... (et d'un autre corps ?), agressée par les autres hommes du village sous couvert de jeux amusants et distrayants, devenue mère "par procuration" suite au décès de la première épouse de son mari.
J'ai écouté longuement les plaintes de Viviane, quadra londonienne paumée, hésitant entre bouteille et sommeil, fuite et cuite, solitude et hébétude, relation amoureuse et vie malheureuse.

A croire que les malédictions familiales traversent les générations, les lieux, les époques, les émotions, les vies.

J'ai beaucoup moins aimé les incohérences, les manques de liens, les successions de phrases sans contexte et le manque de clarté entre les chapitres qui m'ont perdue dans un labyrinthe-capharnaüm désagréable.
De nombreuses idées intéressantes truffent ce roman comme ce fantôme-fillette qui hante la maison familiale mais qui nous laisse sur le pas de la porte. On a envie qu'elle nous en dise plus, qu'elle se manifeste, qu'elle aide les vivants à trouver du sens. Mais elle reste une idée vague.
Je n'ai rien compris à l'histoire de la barque qui renferme son secret sous la complicité des femmes qui n'échangent même pas un mot.
Je me suis agacée devant le dernier chapitre qui tombe comme un cheveu sur la soupe ou presque. Veut-il me dire que je suis passée à côté de ce roman ? Est-ce une simple morale à deux balles ou un condensé de violence qui veut marquer au fer blanc le lecteur ?

Je quitte Sarah, Ruth et Vivane sans regrets mais je garde l'image des fous de Bassan, survolant Bass Rock, hurlant leur liberté infinie et plongeant dans leur garde-manger à grande vitesse. Un spectacle à couper le souffle ! Contrairement à cette lecture.
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Le roman était censé raconter trois histoires de femmes à différentes périodes en Ecosse, mais ces trois parties sont traitées de façon très inégales. La partie au XVIIIème siècle est beaucoup moins développée que les autres alors que c'était celle qui avait attiré mon attention lorsque j'ai trouvé le roman en librairie. C'est assez décevant... Je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire que nous raconte Evie Wylde.
Ce n'est pas mal écrit, mais le ton est très morose, le rythme est assez lent et les héroïnes pas attachantes du tout.
Et les courts interludes entre les différentes parties sont encore plus glauques : chacun raconte un meurtre de femme. Il n'y a a priori pas de lien direct entre ces mortes et les trois héroïnes, mais cela rajoute à l'atmosphère pesante du livre.
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Trois voix puis bientôt quatre, voire davantage, narrent ce livre féminin, roman d'ambiance autant victorien que romantique. Malgré cette atmosphère si particulière, imprégnée d'une discrète sorcellerie, d'une mélancolie toute écossaise, Bass Rock souffre de défauts de construction, d'un déséquilibre narratif et d'un mystère peut-être trop prégnant (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/01/11/bass-rock-evie-wyld/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le papier à lettres d'Alice était raffiné et personnalisé : motif de saule sur la doublure de l'enveloppe, papier vélin blanc avec un filigrane orné. Ses missives étaient autant de petits colis à déballer, à conserver et à regarder pendant des années. Subrepticement, après avoir commandé - du thé, dans une théière en argent et un sablé écossais -, elle renifla l'enveloppe. Peut-être y sentit-elle la ruineuse crème pour les mains d'Alice, mais il était aussi possible que cette dernière eût parfumé la lettre avec son atomiseur corail et laiton. Ruth l'imagina à son bureau, vêtue d'une robe d'intérieur de tulle et chaussée de talons hauts. Le contenu, toutefois, n'était pas à la hauteur de l'emballage.
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- Ce que toi, tu as fait de plus sensé, dans le cadre de l'idiotie suprême qu'est le mariage, c'était de choisir un époux qui n'avait pas de famille élargie. Bien joué, ma puce.
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Ruth songea au sentier qui descendait aux dunes, au vent, aux résidus de goudron noir collés à ses bottes, à ses manches de pull humides et sableuses à force de fouiller dans les flaques de marée. Le soupir discret de la maison qu'elle ressentait en y entrant, et son odeur. La sensation de danger dans l'eau. La table de cuisine de Betty et sa longue histoire. Les cigarettes dans le jardin. Peut-être que tout cela l'avait rattrapée, pénétrée, et qu'elle avait trouvé son chez elle sans s'en apercevoir.
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"Tu connais la fourchette d'âge des femmes le plus souvent tuées par des hommes ?
- Non.
- Trente- six à quarante- cinq ans. Tu sais pourquoi ?
- Pas la moindre idée."
Elle se rapproche et je sens son haleine- outre le vin et le tabac, elle refoule quelque chose d'autre, aigre et vieux. "Parce qu'ils ont fini de procréer avec nous, mais qu'on est encore baisables."
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"Elle m'a ensorcelé ! " hurle le jumeau Browning en retenant sa culotte. Mon père lui donne un coup de poing sous le menton qui fait claquer sa tête en arrière, puis ses jambes flanchèrent et il s'effondre. Les autres reculent d'un pas, mon père soulève la fille et la recouvre de sa robe, bien qu'elle soit déchirée, boueuse et collée à son corps. Il la charge sur son épaule pour avoir les bras libres. "Si elle est morte, je reviendrai vous couper les oreilles."
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Video de Evie Wyld (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Evie Wyld

MP 2014-11-13-896-003048BDD2D9.mp4
Payot - Marque Page - Evie Wyld - Tous les oiseaux du ciel.
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