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EAN : 9782918406280
264 pages
Kyklos (08/10/2012)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Mathieu de Chaudenac est un jeune aristocrate que tout prépare à une vie de hobereau dans son Périgord natal et, en 1914, à un engagement aveugle d’officier patriote.
Confronté aux mutins lors de circonstances particulièrement dramatiques, un choix cornélien va s’imposer à lui.
Va-t-il accepter de dire au revoir à la vie ? À l’amour de la femme qu’il aime ?
Que lire après Adieu la vie, adieu l'amourVoir plus
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Merci aux éditions Kyklos pour cette découverte.

Juin 1914. Mathieu de Chaudenac termine sa 2ème année de droit à Paris et s'en retourne pour les vacances au château familial dans le Périgord. Il y retrouve sa mère, baronne veuve, accrochée à son rang et à ses principes, et les domestiques du domaine. Mais surtout, il y fait connaissance avec la jeune et belle Maria, fille de l'Espagnol, homme à tout faire. C'est le coup de foudre, mais dans la discrétion (Maria n'est qu'une domestique, quel scandale !), et dans l'urgence.
Car en août éclate l'orage tant attendu, celui de la 1ère guerre mondiale. Mais à ce moment, personne n'imagine encore l'ampleur de la boucherie. Au contraire, depuis le temps que court la rumeur, les hommes attendent la guerre avec impatience, pressés d'en découdre avec les Boches, persuadés de leur mettre la pâtée et d'arriver à Berlin en trois semaines. Quand l'ordre de mobilisation générale arrive, c'est la liesse, on accompagne les recrues à la gare en fanfare…Si l'idée de s'enfuir avec Maria a effleuré Mathieu un instant, le sens du devoir et de l'honneur l'emportent, et après quelques mois d'instruction, il monte au front. Il sera affecté près de Verdun. Après deux ans de batailles perdues et gagnées dans les tranchées, il sera blessé et renvoyé chez lui pour sa convalescence. Y reverra-t-il Maria ?
Quoi qu'il en soit, il retournera à la guerre une fois guéri, et y découvrira une tout autre ambiance : la mutinerie couve parmi les soldats, révoltés par cette guerre où ils ne servent que de chair à canon sans que la ligne de front ne bouge d'un pouce.
Impossible d'en dire plus pour ne pas tout dévoiler…

Il est donc beaucoup question d'oppositions et de choix, entre un fils et sa mère, une fille et son père, de simples ploucs et le haut commandement, l'amour ou la mort, l'amitié ou le devoir, la vie ou la Patrie, l'honneur ou l'obéissance aveugle. Et c'est surtout l'absurdité de cette guerre qui est mise en évidence, où pendant des mois les deux camps ont continué à envoyer leurs hommes à l'abattoir par millions, sans que cela change le cours du conflit. Il ne fallait pas s'étonner ensuite que des tracts et pamphlets pacifistes (cf le titre du livre) émergent peu à peu des tranchées, provoquant la rébellion des soldats. Rébellions matées à coup de conseils de guerre et de pelotons d'exécution, où, comble des combles, on finit par tuer les membres de son propre camp. Ca ferait bien rire l'ennemi, s'il n'était pas confronté à la même situation.

Beau petit roman qui se lit très vite, à l'écriture simple, parfois un brin paillarde, qui fleure le patois du terroir et l'argot des tranchées. Un peu de légèreté bien utile pour contraster avec la gravité de ces heures sombres, malheureusement avec une surabondance (à mon goût) de points d'exclamation et de suspension.
Même si j'ai passé un agréable moment de lecture, je n'ai pas été totalement conquise. L'histoire me paraît un peu trop naïve, trop prévisible et manichéenne. Les personnages sont presque caricaturaux, pas de surprise quant à leur comportement, pas de complexité psychologique. Il y a bien quelques états d'âme, quelques dilemmes, mais j'ai eu l'impression de rester constamment en surface, comme si l'auteur avait survolé l'histoire, préférant décrire les faits qui s'enchaînent sans temps mort plutôt que d'aborder tel événement ou tel personnage plus en profondeur. Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, même si le récit est globalement émouvant, parfois poignant.
Mais ça n'empêche pas de ressentir, presque 100 ans après, toute l'horreur et la vanité de ce gâchis.



Voici le refrain de la chanson de Craonne, qui donne son titre au livre :

Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés

PS : je ne félicite pas l'éditeur, le correcteur,…ou je ne sais qui, d'avoir laissé passer des bourdes et coquilles telles que « 30 février », « Willoquet, sur sa poitrine, sert sa musette », « qui font des inhalations de souffre pour se donner des poumons de gazés », « il connaît les amours interdites à plusieurs lieux alentour »…
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Quatrième de couverture :
Mathieu de Chaudenac est un jeune aristocrate que tout prépare à une vie de hobereau dans son Périgord natal et, en 1914, à un engagement aveugle d'officier patriote. Confronté aux mutins lors de circonstances particulièrement dramatiques, un choix cornélien va s'imposer à lui.
Va-t-il accepter de dire au revoir à la vie ? A l'amour de la femme qu'il aime ?
Avec la puissance d'évocation qui le caractérise, Michel Wyn nous plonge dans les tranchées, la peur au ventre, la mort toujours présente. Abolissant les frontières dressées entre les hommes, Adieu la vie, adieu l'amour amorce les profonds changements engendrés par la Grande Guerre, dont l'Europe sortira à jamais transformée.

Avis et commentaires :

Après le précédent livre, déjà un partenariat Partage Lecture et Kyklos, de Michel Wyn "Vingt ans, l'an quarante", j'attendais avec grande impatience son nouvel ouvrage tant son style d'écriture particulier, qualité des mots, parfait rendu de la sensibilité de ses héros, m'avait séduit. Avec ce nouveau titre, je suis comblé, outre l'évocation parfaitement calibrée et en adéquation avec la chronologie de la Première Guerre Mondiale, les parcours et chemins de traverse de Mathieu de Chaudenac, le jeune Baron sarladais, et de Maria, la fille de l'ancien déserteur espagnol entre Sarlat, les champs de bataille aux noms à jamais marqués du rouge vif du sang des poilus (Verdun, le Chemin des Dames, Douaumont), l'Espagne et l'Argentine sont pétris d'une grande sensibilité.

L'idiotie revancharde et criminelle de l'Allemagne et de la France conduisant à un véritable génocide est parfaitement et horriblement rendue à travers les chroniques de l'époque et les tranches de vies d'une noblesse finissante comme le cauchemar des combattants, le tout guidé par un pouvoir politique et militaire totalement inhumain (au niveau des ordres de combats, du traitement des déserteurs. Les moeurs de l'époque sont aussi bien décrits, y-compris les préjugés les plus arriérés.

Mathieu, en quelques mois et années, passe ainsi d'une grande naïveté dans les relations que doit entretenir une certaine noblesse avec les classes subalternes comme dans la vision de va-t'en guerre et des militaires obtus et sûrs de la victoire proche à la conscience du respect des femmes de quelque origine qu'elles soient et à la réalité des gueules cassées, du respect des hommes de rang sous sa responsabilité et au véritable sens de l'honneur.

Très belle fresque d'une époque, très bonne documentation, plume d Ne manquez pas non plus d'accompagner cette lecture par l'écoute sur votre navigateur préféré de la chanson et de ses paroles qui donne le titre à ce livre "Adieu la vie, adieu l'amour" ou "La Chanson de Craonne".

Lien : http://passiondelecteur.over..
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Début du siècle dernier, dans le Périgord, Mathieu, Baron, tombe amoureux d'une jeune fille, Maria, d'origine espagnole. La guerre éclate, la grande guerre, celle des tranchées, celle des poilus. Mathieu est envoyé au front. Maria avorte dans la clandestinité.

Le roman nous conte les sentiments les plus honnêtes, les plus profonds. Mais l'homme, dans sa bêtise la plus crasse, essaye de briser cet amour par la condition sociale, la nationalité, la religion et la guerre.

On y voit un amour de jeunes gens, prêts à tout pour vivre ensemble, mais aussi un amour fraternelle entre deux soldats, l'un officier, l'autre simple fantassin, et l'amour familial, entre un père et sa fille, un Baron et un jeune garçon qu'il considère presque comme son fils.

C'est aussi la guerre, la der des der. La guerre qui devait durer trois mois, qui se traîne pendant quatre ans et tue des millions de gens. La guerre dans toutes sa bêtise avec ses charges absurdes, ses exécutions, ses rivalités.

L'histoire est poignante, les personnages sont attachants. A aucun moment, nous n'avons de la haine envers l'un d'eux, même si les actes ne sont pas compréhensibles, mais les circonstances sont atténuantes. Mathieu est réel, complexe, vivant.

L'écriture est fluide, facile à lire, mais en même temps l'auteur utilise un langage suffisamment soutenu.

Ce roman est beau, il offre un hommage à ces hommes morts pour la patrie et qui parsèment de leur nom les monuments des petites et grandes places. Il est un hommage aussi à l'amour, quel qu'il soit. Ce roman mérite de rencontrer le succès. C'est un magnifique moment de lecture et d'émotions.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Vous y croyez, vous, à la guerre?
- On n'a pas le choix, tout le monde y croit.
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