La science fondamentale est une véritable boîte à trésors, pleine de découvertes inattendues, d'espoirs, de connaissances, de recherche et d'échanges. Mais elle peut aussi vite devenir une boîte de Pandore, selon l'utilisation, les desseins et les visées éthiques qui la sous-tendent.
C'est cette frontière fragile qui est l'objet de ce numéro de XXI, le difficile équilibre entre un usage éthique de la science ou son exploitation à des fins plus controversées, la liberté de penser au détriment d'autrui, la fine séparation entre être humain et monstre.
Les journalistes de la revue évoquent ainsi la recherche médicale à visée religieuse; le poids des sciences économiques en temps de guerre, ceux qui croient en la toute puissance et en l'hégémonie de la race humaine, envers et contre tout…
Un numéro comme toujours d'une grande richesse et sujet à de nombreuses réflexions philosophiques…
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Toujours de très bons articles.
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Tiré de Entretien avec Bernard Barataud de Marion Quillard
XXI : La guérison des « bébés-bulle », ces enfants qui naissent sans défenses immunitaires, reste l'une des plus importantes victoires de la thérapie génique. L'une de vos plus grandes fiertés ?
BB : Bien sûr. Près de cent enfants ont été traités, avec un taux de réussite de 80%. Les 20% restants ne découlent pas d'échecs e la thérapie elle-même, mais d'une mutation différente du gène et donc d'une maladie légèrement différente. Mais je voudrais être honnête : lors des premières tentatives, sur la dizaine d'enfants qui a bénéficié de la thérapie génique, l'un est mort : l'intervention sur le génome a provoqué une leucémie qui l'a tué.
Je me suis longtemps interrogé sur le droit que j'avais à considérer cette mort comme le prix de la victoire. Je me dis qu'un chef d’État ressent peut-être la même chose quand il doit payer pour libérer un otage ou rester ferme pour asseoir sa politique étrangère. Certaines équations ne sont pas faciles à résoudre. Pour nous, c'était un peu différent, nous n'avions pas pris les décisions médicales mais tout de même, nous avions financé ce programme. J'ai une responsabilité morale.
Le 7 avril 1994 débutait le génocide des Tutsi au Rwanda. Trente ans plus tard, Augustin Trapenard Patrick de Saint-Exupéry pour la réédition de la BD "La Fantaisie des Dieux - Rwanda 1994", publié aux éditions Les Arènes.
Journaliste et cofondateur de la Revue XXI, il a été témoin du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Son livre "L'Inavouable, la France au Rwanda" paru en 2004 explore la responsabilité de la France dans ces événements tragiques. Vingt ans après, il retourne sur les lieux, accompagné d'Hippolyte, auteur de BD reportages, pour recueillir les témoignages des survivants dans la région de Kibuye, surnommée "La fantaisie des Dieux" pour ses paysages majestueux. Leur reportage met en lumière le rôle de la France, tant sur le plan politique que militaire, dans le génocide rwandais. Ce récit poignant rappelle l'importance de la mémoire et de la compréhension des événements tragiques pour éviter qu'ils ne se reproduisent.
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