Le numéro d'été 2015 de la revue est un exemple de ce à quoi le journalisme est censé ressembler : des articles de fond, sans concession et sans jugement, sur des sujets parfois difficiles, mais trop souvent traités de façon superficielle, sans recul, sans réflexion…
Comme bon nombre d'entre nous, Marion Quillard a entendu parler du Congo, de la guerre qui y sévit et de ces nombreuses femmes violées, blessées et mutilées comme « armes de guerre ». Mais les chiffres l'ont amenée à se questionner… Alors, elle décide de partir en Afrique et de constater par elle-même des ravages de la guerre. de son enquête approfondie, elle ramène des vérités dérangeantes. Outre les chiffres largement surévalués, la journaliste montre le fonctionnement des organismes humanitaires pour générer plus de dons, les arguments rhétoriques des agences pour justifier leurs actions, la réaction des autochtones pour profiter de cette manne… le viol est devenu un business qui rapporte…
En lisant cet article, et les autres de ce numéro, sur le dopage, « l'anniversaire » du génocide arménien ou l'industrie du pétrole, on s'étonne de ne pas lire plus souvent ce genre d'informations, ces vérités dérangeantes… Comment est-il possible que si peu de journalistes mettent les pieds dans le plat ? L'éthique journalistique est-elle aussi en voie de disparition ? Comment les médias peuvent-ils manipuler à ce point les lecteurs/auditeurs ?
Une raison de plus pour saluer, adhérer et soutenir l'action de la rédaction de XXI !
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Des articles de fonds : on retrouve le portrait de ce couple qui détenait 271 Picasso, un article qui fait froid dans le dos sur l'exploitation du viol au Congo (qui est vraiment à lire!!). Et plein d'autres dossiers toujours aussi bien construits et documentés
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Tiré de « Que celles qui ont été violées lèvent la main » de Marion Quillard
« Les violences sexuelles, c’est sexy. La composante émotionnelle est énorme… », résume dans un haussement d’épaules résigné Alejandro Sánchez, le Women Protection Advisor de la Monusco, la force de maintien de la paix de l’ONU au Congo. La directrice juridique de Médecins sans frontières (MSF), Françoise Bouchet-Saulnier, confirme : « Depuis le Rwanda et la Bosnie, deux stéréotypes de la victime « idéale » déclenchent les dons : l’enfant-soldat et la femme violée. »
Tiré de « Que celles qui ont été violées lèvent la main » de Marion Quillard
Alors pourquoi ces chiffres hallucinants et ces raccourcis sont-ils constamment brandis par les organisations internationales, les bailleurs et les médias ? Nzigire, une quadragénaire de Walungu, un village à une cinquantaine de kilomètres de Bukavu, a sa réponse : « Pour que les Blancs aillent chercher l’argent! »
Le 7 avril 1994 débutait le génocide des Tutsi au Rwanda. Trente ans plus tard, Augustin Trapenard Patrick de Saint-Exupéry pour la réédition de la BD "La Fantaisie des Dieux - Rwanda 1994", publié aux éditions Les Arènes.
Journaliste et cofondateur de la Revue XXI, il a été témoin du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Son livre "L'Inavouable, la France au Rwanda" paru en 2004 explore la responsabilité de la France dans ces événements tragiques. Vingt ans après, il retourne sur les lieux, accompagné d'Hippolyte, auteur de BD reportages, pour recueillir les témoignages des survivants dans la région de Kibuye, surnommée "La fantaisie des Dieux" pour ses paysages majestueux. Leur reportage met en lumière le rôle de la France, tant sur le plan politique que militaire, dans le génocide rwandais. Ce récit poignant rappelle l'importance de la mémoire et de la compréhension des événements tragiques pour éviter qu'ils ne se reproduisent.
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