XXI n°27

Toujours de très beaux reportages, des articles de fond sur des problématiques peu traitées ailleurs. Près de six mois après l'avoir lu, bien des portraits sont restés dans ma mémoire : Lawrence Lessig (avec, en marge, l'hommage à Aaron Swartz), Cheikh Hamidou Kane, et tous les anonymes qui "agissent" voire "ré-agissent" au quotidien ...
Mon reportage préféré ressurgit régulièrement pour s'imposer à mon esprit, sous la forme d'un joli coup de crayon. Celui de Joël Alessandra - ou la quête identitaire d'un descendant de pieds-noirs se rendant pour la première fois depuis 1962 à Constantine, la ville des siens.
"Leur colère a bercé la jeunesse de Joël. C'est elle qu'il a voulu comprendre lorsqu'il retourne à Constantine sur les traces de sa famille. Gamin, il a vu les meurtrissures d'une histoire qu'il connaissait mal. Adolescent, il a entendu le pire sur la colonisation et les tortures. Son père et sa famille étaient pieds-noirs, mais étaient-ils aussi noirs que dans les livres d'histoire ?" (p. 167).

Les États-Unis ont beaucoup fait rêver l'adolescente que j'étais, mais l'adulte que je suis devenue est beaucoup plus critique et la lecture de ce numéro de XXI ne va pas me rendre moins suspicieuse.
Fidèle à son manifeste, l'équipe rédactionnelle aborde des sujets peu médiatisés, mais qui sont pourtant plus proches de la réalité et de notre quotidien : le pouvoir de l'argent dans les campagnes électorales américaines, les « amis » oubliés à la fin des conflits, la corruption de l'Etat politique ou militaire, l'importance et le poids des racines…
Loin de l'information marketing, la revue XXI présente de nouveau un numéro de qualité, clair, intelligent et incisif.
À noter, un très beau reportage photo sur Baïkonour.