Jujitsuffragettes : Les Amazones de Londres

J'avais noté ce titre lors de sa sortie et j'étais très curieuse de le lire, parce que je n'avais jamais entendu parler de cet aspect de la lutte pour le droit de vote des femmes avant cette BD. Je suis bien contente d'avoir eu l'occasion de la lire, c'était vraiment une histoire intéressante.

Nous suivons essentiellement Edith, une jeune femme qui, avec son mari, est propriétaire d'une école d'arts martiaux, ouverte à tous, hommes et femmes, parce que la société et le gouvernement méprisent tellement les autres cultures (ici asiatiques) qu'on y voit pas de mal. Edith va rapidement être convaincue par les idées féministes auxquelles elle est confrontée, malgré les dissensions qu'elles vont causer dans son couple et les ennuis avec la justice.

Bien qu'Edith soit le personnage principal, nous découvrons également quelques éléments de la lutte des femmes pour le droit de vote et les réactions que leurs actions ont suscité au sein du gouvernement. Attendez-vous à des scènes choquantes de violences et de mauvais traitements envers les femmes. Elles ne sont pas trop visuelles, mais sont expliquées clairement.

Les dessins sont agréables, avec suffisamment de détails pour reconnaître les visages des personnages, mais sans trop de fioritures. C'est vraiment le propos qui est mis en avant, même s'ils ne sont pas non plus simplistes.

Une lecture intéressante et instructive, qui n'est pas dénuée d'humour malgré les sujets sérieux abordés et qui permet de découvrir un aspect méconnu de la lutte pour le droit de vote des femmes.

Trigger warning: injustices sociales, violences faites aux femmes, violences conjugales, violences policières, violences « médicales », sang, blessures, etc.
Lien : https://bienvenueducotedeche..

J'avais des connaissances limitées sur le combat des femmes britanniques pour obtenir le droit de vote. Cet album raconte ce combat en mettant en lumière le rôle important d'Edith Garrud pour la cause des femmes britanniques.
C'est aussi l'histoire d'Emmeline Pankhurst et Sylvia, sa fille, qui ont dirigé le WSPU (Women's Social and Political Union) qui a pour but de porter les revendications des femmes au sommet de l'Etat… souvent dans la douleur par des manifestations et des tribunes de revendications.
Un album plutôt bien réalisé qui met en images une période peu connu de l'histoire (du moins en France) et qui met en avant le courage des femmes pour obtenir tout simplement l'égalité.
Tout comme le fait cet album en fin d'ouvrage, c'est aussi un témoignage sur la violence faite aux femmes, que ce soit par la répression policière ou malheureusement encore trop couramment par des féminicides.

J'ai adoré découvrir ce pan de l'histoire de l'Angleterre ! J'ai été étonnée que cette histoire de jujitsu soit réelle : de prime abord, cela paraît un peu tiré par les cheveux… mais ce sport a véritablement fait partie de leurs moyens de défense. J'aime beaucoup la philosophie véhiculée : ce n'est pas tant la force physique qui compte mais la manière dont on peut utiliser la force de l'autre à son avantage ! Les femmes suivies sont des exemples, des acharnées, des combattantes admirables pour leurs droits. Les illustrations sont superbes et elles sont ponctuées de véritables photos et archives d'époque, qui se fondent parfaitement dans les illustrations. Une très belle surprise, cet album ! Je vous le conseille, donc, si vous souhaitez en savoir plus sur les suffragettes !⠀

Une bd historique, politique, qui nous montre des féministes anglaises réclamant le droit de vote... et prêtes à en découdre. Pas étonnant qu'Elsa Dorlin, philosophe ayant écrit sur l'autodéfense précisément, ait rédigé la préface de cette bd.
Avec soif de justice, non sans humour, l'histoire raconte le combat des suffragettes anglaises confrontées aux violences policières. L'héroïne, Edith Garrud, professeure d'arts martiaux, apprend aux femmes à pratiquer clés de bras et crocs-en-jambe pour se défendre. L'élan et le courage de ces femmes sont incroyables.
On découvre aussi les scissions au sein d'un même mouvement, les divergences de stratégie... tout en nuance. Aucun mouvement n'est tout d'un bloc.
On n'est qu'en 1910 mais on voit poindre des sujets qui reflètent notre actualité : doit-on défendre les discriminations de classe autant que de genre ? les hommes peuvent-ils aller dans le sens des féministes ? (La bd répond oui en mettant en scène des figures d'alliés)
Des documents d'époque sont insérés dans certaines pages, rapprochant cette bd du témoignage historique.
J'ai aimé qu'il y ait toute une galerie de personnages intéressants. J'ai découvert avec joie le parcours d'Edith Garrud, bad ass anglaise digne d'admiration !

Une super bd qui raconte un aspect méconnu de l'action des suffragettes juste avant la guerre : leur "service d'ordre" ou gardes du corps était des femmes formées au jiu-jitsu par Edith Garrud. Cette professeure d'art martiale les préparait à affronter la répression policière ou masculine.
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Entre mon amour pour le jiu-jitsu, mon goût pour les luttes féministes et les documents historiques glissés dans les pages, cette bd m'a enchantée et dynamisée !

L'occasion rêvée de découvrir des noms propres, issus de la BD ( Lisa Lugrin, Clément Xavier) et d'autres, historiques suffragettes rendues invisibles par les coups masculins. Il y a Edith Garrud, Emmeline Pankhurst et bien d'autres, pratiquant un art martial autorisé car d'extrême-orient, d'extrême libération plutôt.

On ne pourra que se réjouir des photographies d'époque, de la très belle double-page qui rend, peut-être, le plus bel hommage à ces deux arts conjugués et enfin du dossier final, ultime hommage à ces vies fragiles mais agiles, à ces vies endurcies et si actuelles. Il fallait compter sur elles, il faudra compter à partir d'elles.

Une BD sur la rencontre du jujitsu et des suffragettes, marraînée par Elsa Dorlin, cela avait tout du cocktail réussi.
Et je dois dire que c'est le cas !

Retraçant le parcours d'Edith Garrud, l'album narre sa rencontre avec le WSPU d'Emmeline Pankhurst, jusqu'au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Ou comment cette maître de jujitsu, devenue enseignante de cette discipline (accompagnée de son mari William) se retrouve à former le service de protection des suffragettes au beau milieu d'un cimetière !

En incrustant de nombreux éléments iconographiques d'époque, les auteurs parviennent à accentuer l'immersion.
Jujitsuffragettes montre en peu de pages les méthodes politico-policières de pression et répression, les tabassages en règle des suffragettes par "d'honnêtes citoyens" ou encore les dissensions au sein du clan Pankhurst.
Comme tout BD historique qui se respecte, un appareil critique vient clôturer l'album, avec en parallèle des informations sur les suffragettes et de l'autre sur la vie d'Edith Garrud.

Pourquoi ma note n'est-elle alors pas plus élevée ?
Le dessin. Je n'ai vraiment pas aimé, même s'il correspond bien au ton relativement humoristique de la BD (running-gag de la soupe par exemple).
C'est d'ailleurs un peu un point négatif à mon goût, l'humour trop présent.
La relation du couple est intéressante, notamment dans le côté paternaliste et "bons sentiments" du mari, mais son côté stupide et maladroit (dans tous les sens du terme) m'a un peu gâché la lecture. Juste un peu.

Au final, une très bonne introduction au sujet avant de passer au film "Les suffragettes" par exemple, bien plus dur (notamment parce qu'intégrant des événements évoqués dans la chronologie finale de la BD). Et pourquoi pas, enchaîner avec "Se défendre", le bien bel ouvrage d'Elsa Dorlin.

J'ai appris l'existence des jujitsuffragettes très récemment grâce au film Enola Holmes, sorti sur Netflix en octobre 2020. Hum. Autant dire que cette bd est une nécessité.

Jujitsuffragettes revient sur les événements qui ont mené à la création des Amazones de Londres, des suffragettes pratiquant le jujitsu pour se défendre des violences policières. Elle met à l'honneur la figure d'Edith Garrud qui entraîna des centaines de femmes à la pratique de cet art martial qui consiste à se servir de la force de son adversaire pour l'envoyer au tapis.

Derrière des dessins colorés et une pointe d'humour, se dévoile une narration d'une grande précision historique, soutenue par des inserts de photographies et documents d'époque. Une passionnante lecture sur ce pan de l'histoire du féminisme.
Lien : https://dragongalactique.com..

Offerte par une amie, je me suis lancée dans cette lecture en étant, en même temps, curieuse et sceptique. Comme c'est la première BD historique que je lis, j'appréhendais un peu le genre car, j'avoue, j'ai quelques aprioris dessus. Cependant, cette touche de féminisme m'intriguait. C'est pourquoi je n'ai pas émis d'attentes particulières sur ce livre. J'ai bien fait car ...

Je me suis laissée embarquer par l'histoire que j'ai trouvée prenante et fascinante. A peine le cadre posé que nous sommes pris dans une tourmente de coups de poings et de prises d'attaques. Les suffragettes sont là et font valoir leurs droits coûte que coûte. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre ces portraits de femmes imposants et coriaces.

J'ai particulièrement apprécié Edith et William Garrud. Ces professeurs de jujitsu nous en font voir de toutes les couleurs. Ils mènent leurs séances avec beaucoup d'humour et d'exigence tout en restant bienveillants l'un envers l'autre. Mari et femme forment un beau duo, novateur pour l'époque. C'était donc très appréciable de suivre leurs scènes de ménage qui m'ont fait sourire plus d'une fois. Une bonne bouffée d'air qui sent le renouveau par leurs manifestations pour les droits des femmes.

Etant complètement dans le mood BD féministe, j'ai adoré en apprendre plus sur ce contexte historique qui ne m'était pas familier. N'ayant pas étudié le mouvement des suffragettes mais ayant entendu vaguement parler, je découvrais totalement le nom de ces femmes fortes qui ont marqué cette révolution. Je ne connaissais pas non plus le jujitsu, un sport d'art martiaux qui a permis pour certaines femmes de s'émanciper des violences conjugales. Ca m'a fait plaisir de voir ces femmes puissantes démontrer qu'il n'existe pas de sexe "faible". Ce bon coup de girl power est important à rappeler ! En cela, je trouve la BD très bien construite, parfaite à mettre entre toutes les mains aussi bien pour les ados que les adultes.

En effet, je trouve le texte et le graphisme très accessible. Dans des touches de couleurs chaudes orangées, nous avons un coup de crayon très fin et délicat que j'ai apprécié à contempler. J'ai surtout aimé ce dialogue entre le documentaire et la fiction rendant la BD enrichissante et très pédagogique.

En revanche, il m'a manquée de l'attachement envers les personnages. Ayant un rythme très effréné, je n'ai pas eu le temps de ressentir des émotions pour ces derniers. Me doutant de ce qui adviendrait pour eux, je n'ai pas eu d'effets de surprises quant à la chute de l'histoire. Sachant ce qui se suit comme évènements historiques, je n'ai pas été transcendée par le dénouement.

Néanmoins, j'ai passé un très bon moment de lecture. Je suis très contente finalement que la BD soit mienne au vu de ses thématiques qui me parlent particulièrement. Et puis, un bon coup de poing bien senti à ces réactionnaires fait du bien à mon coeur de lectrice.

Une BD qui revient sur une histoire peu connue du féminisme anglais, celle de Edith Garrud, maître de jiu-jitsu qui a entrainé à se défendre des dizaines de femmes militant pour le droit de vote dans les années 1910. On y découvre le combat politique de ces femmes, leurs persécutions par l'Etat et la police et leur mobilisation grâce à la création des « Amazones » : des femmes pratiquant l'autodéfense féministe.
Une BD accessible, intéressante et importante. le petit plus : les planches sont parsemées à quelques endroits de photos ou d'articles de journaux de l'époque.

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