Murs rebelles

Il m'est très difficile de faire une critique de ce livre que j'ai apprécié pour les informations qu'il m'a apporté sur certains points mais que je n'ai pas aimé.
Je n'ai pas aimé le ton très hautain de l'écrivain, très universitaire, d'autant plus agaçant venant d'une personne qui dit montrer le conflit vu par "le peuple" et non par "l'élite", ce que font touts les autres scientifiques comme l'historien, le politologue, l'économiste, d'après l'auteur. Et comme j'ai fait des études d'Histoire, j'ai pas aimé du tout l'introduction qui nous fait une morale plus ou moins bien placée sur l'étude qui est faite des conflits aujourd'hui.
Je n'ai pas aimé le classement très universitaire et parfois redondants des images (trop carré?), où on a l'impression que les images doivent rentrer dans des cases. Un peu comme des "images-prétextes", l'auteur utilise les images pour étayer ses propos mais ne part pas des images, parfois j'ai l'impression que les images ne sont pas étudiées dans leur intégralité (je pense notamment à une image où il y a écrit "kill arabs" et quelqu'un a écrit un c par-dessus le a de "arabs" ce qui donne "kill crabs").
Je n'ai pas aimé le manque d'explication sur certains thèmes ou termes, des anglicismes non expliqués (ou traduit). il manque assurément une explication des conflits en eux-mêmes.
Je n'ai pas aimé l'impression de partis pris de l'auteur.
Cependant, j'ai aimé les focus sur certains aspects des conflits ou des figures des conflits qui étaient très intéressants.
J'ai aimé le nombre important des photos, très bien documentée.
J'ai aimé l'idée de départ de montrer les conflits vu par les murals, les graffitis...

Que dire de ce bel ouvrage sinon qu'il n'était pas fait pour moi ? L'avertissement était clair, cependant : ce livre n'est pas un livre de tags ou de graffitis. Comme son sous-titre l'indique, « iconographie nationaliste contestataire ». La définition est précise et reflète parfaitement le contenu de cet ouvrage grouillant d'informations et de photos.

Mais il n'est pas fait pour moi. J'adore l'art de rue, mais j'aurais dû me méfier du côté « rebelle » du titre. J'aime ce mot, rebelle. Mais ici, il est associé à la violence, au séparatisme. J'aimais l'idée de découvrir cette rébellion à travers de l'art de rue, mais toutes ces armes, ces mots durs, racistes parfois, j'ai eu du mal à adhérer. Cette violence latente n'est pas faite pour moi, rien à faire.

Comme le dit l'ouvrage : « ce livre est donc un livre d'images, de photographies, parfois belles et séduisantes, souvent choquantes et brutales ».

En effet, certaines oeuvres sont superbes, magnifiquement réalisées. D'autres sont de simples mots griffonnés. A découvrir si le sujet du nationalisme vous passionne, pour en découvrir une facette intéressante. A zapper si comme moi la vue d'une homme masqué muni d'une arme vous fait frissonner d'effroi.
Lien : http://www.le-celibat-ne-pas..

Un ouvrage somme qui, par son iconographie foisonnante et des textes particulièrement riches et documentés, propose un questionnement intelligent sur la question identitaire, les revendications politiques et indépendantistes, mais également sur la brutalité des propos (racisme, violence armée) qu'ils soient barbouillés d'une manière rageuse (Corse, Euskadi) ou qu'ils tutoient parfois l'art pur et simple comme c'est le cas des fresques, loyalistes ou républicaines, que l'on peut voir en Irlande du Nord. "Murs rebelles..." constitue donc un outil indispensable pour appréhender le nationalisme de ces régions d'une manière à la fois ludique et profonde.
(Merci aux éditions Karthala et à Babelio)
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