Ce livre était dans ma bibliothèque depuis des années (sur le code barre apparait la date du 28/08/01).
Je crois qu'il m'impressionnait.
Lorsque Babelio a ajouté des statistiques dans son site web, j'ai voulu voir apparaitre la Chine dans ma carte 2024… Or il semble que Babelio classe les auteurs par leur nationalité actuelle…
Gao Xingjian ayant été fuit la Chine et pris la nationalité Française, ses livres sont inclus en France…
Ironique, n'est-ce pas ? Pour un livre écrit en Chinois et qui parle d'un voyage initiatique dans la Chine très profonde.
Enfin, une fois ce préambule posé, il me faut en venir au coeur du sujet. Mon ressenti. Et là cela se corse car je dois avouer que c'est un livre étrange.
Par sa forme, d'abord. Il n'y a pas de nom de personnage. Il est question d'un « elle », « il », « je », « tu », « un homme », « une femme », de rencontre mais les seuls noms propres sont des noms de personnages historiques ou de lieux. C'est curieux et déconcertant. Il est parfois difficile de s'y retrouver mais avec les pages, on se prend à lire avec plaisir.
Par le fond, il y a également un style très particulier. Il est question d'un voyage initiatique mais où se mêle aussi bien l'histoire récente que très ancienne. Deux personnages vont se croiser. L'un est plus ou moins en fuite ayant eu des démêlés au sujet de livres dont il est l'auteur. Mais on ne saura pas exactement pourquoi. Il se présente également comme un anthropologue / sociologue. Il part autant à la rencontre du folklore qu'à la rencontre de ses racines, de sa vie qui a été marqué par la grande Histoire à coup de camp de redressement… Pour certains épisodes, il faut avoir le coeur bien accroché… Mais cela est raconté sur le même niveau que la légende de la page suivante.
L'autre est à la recherche de … on ne sait pas vraiment quoi. Ils vont se croiser évoquer
La Montagne de l'âme et cet homme va partir à la recherche de cette montagne. Il va rencontrer une femme plus jeune et leurs deux solitudes vont s'associer pour un temps.
Il y a également des réflexions sur le roman. Et le style d'écriture est vraiment très spécifique.
C'est un voyage dans la Chine profonde, ce qui rend ce roman très intéressant car on est loin de Pékin ou de Shangaï.
C'est une histoire ardue à raconter. D'ailleurs la quatrième de couverture du livre que j'ai lu n'a pas de résumé… c'est vous dire.
C'est parfois difficile à suivre car certains événements me sont soit complétement inconnus soit parfois les expressions sont très spécifiques.
Cela aurait mérité quelques notes de bas de pages ainsi j'ai appris :
- Ligature de mille sapèques : pièces de monnaies maintenues par un cordonnet.
- le fil de la vierge : fil de soie secrété par des araignées, appelé « fil de la Vierge », qui leur permet d'être entraînées plus facilement par le vent et sert aussi de « fil de sécurité, pour se raccrocher à un branchage si elles ne veulent pas aller trop loin par exemple.
Bref si ma critique est décousue… c'est surement un effet de
la Montagne de l'âme.
Je ne peux m'empêcher de citer les dernières lignes :
« Faire semblant de comprendre, mais en fait ne rien comprendre.
En réalité, je ne comprends rien, strictement rien.
C'est comme ça. »
Peut-être ai-je fais semblant de comprendre… Et qu'en réalité je n'ai rien compris… C'est comme ça.