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Critique de Eve-Yeshe


C'est une belle histoire que nous raconte Xinran. Elle est journaliste et a rencontré et interviewer Wen qui lui a livré son « odyssée », alors qu'elle était revenue en Chine, à Suzhou, dans sa province natale.

Cette femme par amour part suivre la trace de son mari pour savoir ce qu'il s'est réellement passé ; elle n'accepte pas l'idée qu'il soit mort. Elle va vivre dans les mêmes conditions que les nomades, apprendre à monter à cheval pour les suivre et peu à peu, les jours passant elle va perdre la notion du temps, se faisant comprendre par signes au début.

Puis elle rencontre Zhuoma, Tibétaine passionnée par la Chine, descendante d'une riche famille qui a tout perdu, sauf les bijoux qu'elle porte sur elle pour pouvoir voyager, manger… elle est à la recherche d'un des serviteurs de la famille qui a disparu lui-aussi et qu'elle a surnommé Tienanmen. Les deux femmes vont réaliser leur quête en s'entraidant, avec la naissance d'une belle amitié.

le silence est omniprésent, de même que l'immensité. Les paroles se limitent à l'essentiel. Wen apprend la vie au Tibet, le bouddhisme, les rituels, les cérémonies, la notion d'entraide auprès de la famille qui l'a recueillie. Elle va aussi écrire pour survivre, écrire avec un simple crayon entre les lignes d'un livre. On verra l'importance de l'écriture dans cette histoire. « écrire peut être une source de force » disait son supérieur dans l'armée.

Il y a deux façons d'accompagner les morts au Tibet : soit un rituel dans l'eau, on parle alors de funérailles aquatiques, soit en dépeçant le corps pour l'offrir comme nourriture aux rapaces considérés comme sacrés, ce sont les funérailles célestes.

J'ai aimé ce livre car le Tibet et le Bouddhisme m'intéressent beaucoup, donc j'ai pu retrouver des rituels, des coutumes, des couleurs, les maîtres ou les ermites en méditation, la spiritualité, la structure de la famille où chacun a un rôle défini (et indispensable) à jouer…

L'aspect voyage initiatique m'a plu aussi, notamment cette femme qui poursuit sa quête de réponses de façon opiniâtre, son amour magnifié par l'absence de l'autre, son culot car elle est très jeune et ne connaît rien de la situation politique, ou de la géographie, du mode de vie très dur. Elle y passera une trentaine d'années…

Que trouve-t-on quand on part ainsi à la quête de quelque chose ou de quelqu'un ? Soi-même, ou du moins son vrai moi probablement… et comme disait encore son supérieur dans l'armée, « rester en vie est en soi une victoire».

Par contre, je trouve qu'il y a un peu d'angélisme ou tout au moins de naïveté dans le récit : les Tibétains, malgré leur hospitalité paraissent froids, limite un peu bornés avec leurs croyances aux démons et les Chinois un peu trop sympathiques dans leurs désirs d'aider la jeune femme et dans le caractère libérateur de ce qui est une invasion, une colonisation et une disparition programmée.

J'ai eu beaucoup de plaisir à lire la postface écrite par Claude Stevenson (à qui on doit « le seigneur du lotus blanc » consacré à Sa Sainteté le Dalaï Lama), car elle ajoute justement ce bémol qui vient nous rappeler ce qui se passe vraiment.

J'ai passé un bon moment avec Xiran et je lirai sûrement un autre de ses romans, car l'écriture est agréable, les descriptions tant des paysages que des êtres, sont belles et font rêver.

Note : 8/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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